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Platon, République, Livre II

Fiche de lecture : Platon, République, Livre II. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Novembre 2014  •  Fiche de lecture  •  5 228 Mots (21 Pages)  •  1 119 Vues

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Document 1

Platon, La République, Livre II.

Ce qui donne naissance à une cité, repris-je, c'est, je crois, l'impuissance où se trouve chaque individu de

se suffire à lui-même, et le besoin qu'il éprouve d'une foule de choses ; ou bien penses-tu qu'il y ait

quelque autre cause à l'origine d'une cité ?

Aucune, répondit-il.

Ainsi donc, un homme prend avec lui un autre homme pour tel emploi, un autre encore pour tel autre

emploi, et la multiplicité des besoins assemble en une même résidence un grand nombre d'associés et

d'auxiliaires ; à cet établissement commun nous avons donné le nom de cité, n'est-ce pas ?

Parfaitement.

Mais quand un homme donne et reçoit, il agit dans la pensée que l'échange se fait à son avantage.

Sans doute.

Eh bien donc ! repris-je, jetons par la pensée les fondements d'une cité ; ces fondements seront,

apparemment, nos besoins.

Sans contredit.

Le premier et le plus important de tous est celui de la nourriture, d'où dépend la conservation de notre être

et de notre vie.

Assurément.

Le second est celui du logement ; le troisième celui du vêtement et de tout ce qui s'y rapporte.

C'est cela.

Mais voyons ! dis-je, comment une cité suffira-t-elle à fournir tant de choses ? Ne faudra-t-il pas que l'un

soit agriculteur, l'autre maçon, l'autre tisserand ? Ajouterons-nous encore un cordonnier ou quelque autre

artisan pour les besoins du corps ?

Certainement.

Donc, dans sa plus stricte nécessité, la cité sera composée de quatre ou cinq hommes.

Il le semble.

Document 2

Aristote, Ethique de Nicomaque, Livre V, chapitre 5.

Quant au fait que c'est le besoin qui maintient la société, comme une sorte de lien, en voici la preuve : que

deux personnes n'aient pas besoin l'une de l'autre, ou qu'une seule n'ait pas besoin de l'autre, elles

n'échangent rien. C'est le contraire si l'on a besoin de ce qui est la propriété d'une autre personne, par

exemple du vin, et qu'on donne son blé à emporter. Voilà pourquoi ces produits doivent être évalués. Pour

la transaction à venir, la monnaie nous sert, en quelque sorte, de garant, et, en admettant qu'aucun

échange n'ait lieu sur‐le‐champ, nous l'aurons à notre disposition en cas de besoin.

Document 3

Maurice Clavel, Qui est aliéné ?, 1970

Je reconnais que notre société de consommation nous crée et nous impose des besoins indéfinis et donc

inassouvissables. Mais est-ce bien notre société de consommation ? Ou n'importe quelle société ? Ou

simplement notre condition d'hommes ? Souvenez-vous du cri du roi Lear devant la dégringolade du train

de vie que lui proposaient ses filles : "quel besoin avez-vous de cinquante serviteurs ? - Quel besoin de

dix ? - Quel besoin d'un ?" Et lui, alors : "Ah ! Ne discutez pas le besoin! Le plus gueux des mendiants a

toujours une bricole de superflu ! Réduisez la nature aux besoins de nature et l'homme est une bête, sa vie

ne vaut pas plus. Comprends-tu qu'il nous faut un rien de trop pour être ? "

Ce n’est pas, ô Jean-Jacques, la société qui crée des besoins, c’est la culture qui crée des besoins et une

société.

3

Document 4

Jacques Decornoy : « De l’échange inégal au commerce équitable », article paru dans Le Monde

diplomatique, mai 1996.

De l’échange inégal au commerce équitable

RESPECT de la dignité du producteur du tiers-monde et donc, par voie de conséquence, de celle du

consommateur ; prise en compte, dans les termes de l’échange, du niveau de revenu, mais également

de la liberté d’association, du bien-être collectif, du respect de l’environnement ; éducation de

l’acheteur, dont la démarche devient un choix de société... Ces idéaux ne planent pas dans les cieux

intellectuels d’aimables utopistes. Il est désormais établi que le commerce équitable a droit de cité et

qu’aux rapports de force entre Nord et Sud peuvent se substituer des relations tournant le dos à

l’exploitation.

« Ils sont rares, très rares, les Européens qui ne croient pas inutile de condescendre à observer les

émotions de ces outils à produire le café ou le sucre que l’on nomme ``indigènes``. » Multatuli, Max

Havelaar. Et si ces deux tasses de café, de goût semblable, contenaient deux messages politiques

opposés ? Et si ces deux tablettes de chocolat, d’aspect similaire, enfermaient deux histoires divergentes ?

Et si, à l’autre bout, lointain, de la chaîne, d’innombrables producteurs continuaient de suer sang et eau

pour

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