Phèdre, Racine

Cet œuvre met en valeur la fatalité de l’amour de Phèdre puisqu’elle vit une passion qui est inévitable malgré elle. Tout d’abord, Phèdre se reconnait comme le jouet d’une malédiction auquel les dieux la condamnent. En effet, le champ lexical de la divinité dans cet œuvre révèle la présence de ces forces qui la dépassent: « Objet infortuné des vengeances célestes/ Les dieux m’en sont témoins, /Ces dieux qui sont dans mon flanc, /Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle de séduire le cœur d’une faible mortelle » (v.676-682). Les termes « vengeances célestes », « dieux » et « faible mortelle » sont employés ici par Phèdre pour montrer la souffrance qu’elle vit dans cette lutte contre les Dieux, contre qui elle ne peut s’y mesurer. Par la suite, Phèdre exprime le malheur qu’elle ressent par cette amour qui l’envahit. De plus, les vers suivants évoquent bien les sentiments d’amour de Phèdre qui sont insensés( ou impensables) : « Oui, Prince, je languis, je brûle pour Thésée/J’ai langui, j’ai séché, dans les feux, dans les larmes. » (v.634, v.690). Par ces antithèses, Phèdre exprime les lourds sentiments qu’elle éprouve envers Hippolyte qui est son beau-fils. Cet amour féroce la fait souffrir à un point où elle veut en mourir. En bref, Phèdre fait face à un amour qui est fatal puisqu’une malédiction des Dieux et un malheur lui amène une passion à laquelle elle ne peut s’y opposer.

Ensuite, Phèdre se rend compte qu’elle est victime de son propre destin. D’abord, elle va tenter plusieurs fois d’échapper à cette passion qu’elle réprouve. À cet effet, elle va se retourner vers la religion pour détourner cet amour: « Je luis bâtis un temple, et pris soins de l’orner » (v.280). « Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée » (v.282). « En vain sur les autels ma main brûlait l’encens » (v.284). « […] des autels que je faisais fumer » (v.v.287). « Je l’évitais partout » (v.289). La série de verbes d’action et le champ lexical de la religion illustre ici le moyen que Phèdre entreprend pour échapper à l’emprise de sa passion.  En multipliant les actions, Phèdre pense pouvoir se sauver. De plus, Phèdre fait face à plusieurs échecs en tentant d’éviter son destin. celle-ci est impuissante face au détournement de cet amour: «D’un incurable amour remèdes impuissants! » (v.283). « Ô comble de misère! » (v.289). « Vaines précautions! Cruelle destinée! » (v.301). Par ces phrases exclamatives, on ressent l’insistance et l’impuissance de Phèdre face aux nombreux échecs. Celle-ci ne peut rien contre cet amour incurable. En somme, en tentant d’échapper à cette passion amoureuse fatale et la répétition d’échec aux tentatives, Phèdre se rend compte qu’elle est victime de son propre destin.

...