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Phèdre II,5

Commentaire de texte : Phèdre II,5. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mars 2018  •  Commentaire de texte  •  1 843 Mots (8 Pages)  •  687 Vues

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Phèdre, II,5 v. 666 -714

L’aveu à Hippolyte

  1. Un moment de crise… (ou le discours de la passion violente)

  1. Un aveu direct …

Phèdre laisse tomber la façade, elle se découvre, se dévoile.

- verbes employés : dire, connaître = verbes de l’aveu. Verbe entendre = ouïr+comprendre =alliance entre ce qui s’entend et ce que l’on doit comprendre. Avoir serait donc dire clairement ce que l’autre a déjà compris.

- aveu direct v.673 : j’aime sans COD dans le 1er hémistiche, avec COD dans le second je t’aime = brutalité de l’aveu renforcé par passage du tu au vous : aveu voilé qui laisse place à la déclaration crue. Passion proclamée deux fois en début et en fin de vers.

- notons le point juste après J’aime. = forte pause qui laisse se déployer toutes les résonnances du mot fatal

  1. …lors duquel Phèdre laisse éclater sa fureur …

- coupe la parole à Hippolyte avec interjections ah ! Hé bien ! = cri de l’âme, tonalité explosive, absence de maîtrise de soi = Phèdre est hors d’elle au sens propre

-conj de coordination donc + les deux points en fin de vers v.672 = l’aveu a une conséquence directe, radicale : la fureur

-Allitérations [t] [d] v.670-671 = martèlement +  allit en [r] = agressivité

- v. 673 : accents placés en début et fin de vers sur le verbe aimer qui est répété : martèlement, insistance

-variété des coupes = arrêt puis reprise de la respiration. Ex v. 684 : cadence de 6+2+4= l’apostrophe cruel est encadrée donc mise en exergue. EX v. 685 : 9+3  = halètement de la violence. Ex v. 704 : pause après la 4ème syllabe avec accent sur cœur : comme un coup asséné. (Injonction brutale).

3.…destructrice

- voc qui ignore les nuances : voc de l’extrême, du paroxysme avec sonorité gutturale [r] : terreur, fureur, fol amour, cruel

-étymologie du substantif fureur : folie, démesure, perte de contrôle

- verbe aimer revient comme un leitmotiv v.673, 688,697, 702 associé à la haine 685, 686, 702

-diérèse sur odi/eux : adj mis en exergue et qui renforce l’oxymore odieux amour

- Phèdre n’imagine pas susciter un autre sentiment que celui de la haine qu’elle inspire à H et qu’elle s’inspire à elle-même v.678, 688, 708

- destruction, souffrance physique et morale : j’ai languis, j’ai séché dans les feux dans les larmes : vers bouleversé car organisé autour de 2 verbes et de 2 compléments introduits par la même préposition = traduit un bouleversement intérieur, un état extrême dans lequel se débat le personnage. + virgules comme des spasmes douloureux.

- Phèdre est lucide sur son amour qu’elle sait mortel. Elle en parle en ces termes fol amour, feu fatal : la passion est destructrice

- allit en [f] rend sonore l’image du feu destructeur

- Phèdre souffre d’un amour obsessionnel et la passion réduit à néant celui qui aime v. 697 : allit en labiales [l][m][b][p] = donne de la douceur à cette considération objective sur les ravages de l’amour. Mélancolie qui se dégage ici.

- souffrance qui la conduit à des pulsions d’autodestruction (pulsions suicidaires) : fin du récitatif = rythme du vers 707 1+11= mise en évidence du verbe  Frappe Coupe qui isole l’impératif et lui donne un relief saisissant.

  1. …dans lequel Phèdre exprime l’enfer de sa passion

Phèdre se regarde, se voit agir et par une sorte de dédoublement, elle se juge avec une rigueur implacable. Elle a conscience d’obéir à une passion coupable qui la dépasse et en même temps, elle subit l’enfer de sa culpabilité : victime et bourreau à la fois.

  1. …Phèdre, victime innocente …

  • Rappelle la malédiction du sang 677, 679, 680,681 métaphore du feu fatal (fatum tragique)
  • Se décrit comme un objet 677 : toute action est vaine car Vénus ne lâchera pas sa proie.
  • Champ lex de l’impuissance : objet, faiblex2, tremblante
  • Opposition entre les verbes au passé j’ai voulu, j’ai recherché et les verbes au présent qui ne dépeignent que des sentiments j’aime, j’abhorre, comme si Phèdre ne pouvait plus agir.
  • Emploi du restrictif ne…que : je ne t’ai pu parler que de toi-même = impuissance
  • Impuissance renforcée par l’antithèse fol amour qui trouble ma raison : impuissance qui vient de cette lutte entre amour et raison
  •  ? rhétorique 694 : victime des Dieux
  • Vengeances célestes : le poids du  destin réapparait dans cette expression
  • V. 679 à 683 : les Dieux étalent leur pouvoir sur 4 vers et relèguent en fin de vers leur victime une faible mortelle. De plus, passage de Les Dieux à ces Dieux : nuance dépréciative car les dieux remportent une victoire facile, indigne d’eux. Le démonstratif a aussi pour effet de rendre les Dieux présents sur scène en quelque sorte.
  • Tentative de lutte cf verbe de volonté j’ai voulu  + champ lex de l’éloignement, de la haie qui rendent compte de ses efforts mais en vain : tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins
  • Impossibilité de concilier deux réalités tu/me    me/te    haïr/aimer   plus/moins : notons l’équilibre de ce vers 688 : repose sur une symétrie de 2 hémistiches comme 2 réalités inconciliables.

  1. …mais aussi coupable et donc monstrueuse
  • Sa passion est une faute, un dérèglement de l’esprit, de la volonté et du cœur : qui trouble ma raison, lâche complaisance, séduire le cœur… ; le verbe séduire marque un détournement : la coupable a été entraînée hors du droit chemin, écartée de la normalité ; victime aussi d’une atteinte dans son corps nourri le poison. Un verbe résume son horreur d’elle-même : je m’abhorre.
  • Elle se perçoit comme un monstre x2 (expliquez l’étymologie) : 2 occurrences qui encadrent le résumé de cette passion contre-nature + adj inhumaine 685
  • Peut-être se nomme –t- elle ainsi pour faire réagir Hippolyte (le monstre= celui qui met sous les yeux)
  • Phèdre rappelle les Furies (faites une recherche)
  • Rapprochement du nom de son époux avec le nom de celui qu’elle aime 702 : renforce le côté incestueux de cet amour
  • Expression sang vil : le personnage est contaminé par un sentiment malsain
  • Personnage malsain et monstrueux parce qu’elle aime l’autre encore plus fort lorsqu’il souffre v. 689.
  • Phèdre = un être déchiré qui sait l’étendue de son crime mais qui ne peut s’empêcher de le commettre. Elle se voit agir et se déteste. C’est ce manque d’harmonie qui génère l’image du monstre : Phèdre incarne la monstruosité des passions qui déforment les êtres, les rend dysharmoniques, contraires aux idéaux classiques de la symétrie et de la mesure.
  • Tel est l’enfer intérieur d’un personnage qui se débat sous nos yeux et qu’Hippolyte refuse de voir… Phèdre va alors s’enfermer dans une solitude tragique.
  1.  ….et sa solitude d’héroïne tragique

Trois personnages sont en scène mais le long récitatif de Phèdre rendant muet Oenone et Hippolyte, rend plus sensible sa solitude. Son appel se heurte au silence d’Hippolyte…

  1. Un appel à Hippolyte…

Tout dans son discours vise à susciter une action/réaction d’H. A défaut d’un geste d’amour, un simple mot, un seul regard et ce serait déjà exister à ses yeux. Elle multiplie donc les pressions :

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