Philosophie

        Selon Olivier Reboul qui est un philosophe, « la philosophie commence là où les choses ne vont plus de soi, là où ce qui était pour tout le monde évident cesse de l’être. Elle commence avec l’ironie socratique », cette affirmation soutiendrait donc l’idée que pour qu’il y est philosophie, il faut qu’il y ait un désaccord.Reboul insiste également dans cette affirmation, sur l’idée que la philosophie commence avec l’ironie socratique ce qui consiste, pour le philosophe, à simuler l'ignorance afin d'exposer la faiblesse de la position d'une autre personne et lui en faire prendre conscience. Si on pousse ce raisonnement à son plus au degré, la philosophie aurait pour objectif de faire ressortir les défiances d’un système afin qu’il les reconnaisse.
Ainsi, face à cette citation, une question se pose : en quoi le champ de l’éducation à aujourd’hui besoin de la philosophie ?
Pour répondre à cette question, nous développerons dans une première partie l’idée d’une philosophie de l’éducation, puis dans une deuxième partie, nous montrerons que la philosophie doit se mettre au service de l’éducation. 

        Tout d’abord, dans cette première partie, nous développerons donc l’idée d’une philosophie de l’éducation, car dès que chacun d’entre nous est engagé dans la question de l’éducation, il faut que nous « cultivions la philosophie ».
D’une part, de façon générale, on peut considérer qu’enseigner, selon l’ étymologie latine du mot, c’est « faire signe » ainsi l’enseignant permet d’aller vers le savoir, mais il ne fait pas que le transmettre, car ce savoir permet d’accéder à une véritable autonomie intellectuelle. Et qu’éduquer, c’est, en un premier sens « educere » : littéralement « guider vers », « conduire vers » mais éduquer c’est aussi « educare » que l’on pourrait traduire par nourrir ainsi l’enseignement philosophique conjugue les 2 origines d’ « éduquer », la philosophie doit interroger l’éducation comme pratique en « en sortant » mais elle doit aussi se nourrir des réalités et des pratiques éducatives concrètes. En éducation, comme le disait Kant, "on ne doit pas seulement éduquer des enfants d’après l’état présent de l’espèce humaine, mais d’après son état futur possible" ainsi la philosophie doit répondre à des fonction bien précise en éducation.
D’autre part, les méthodes que mobilise la philosophie de l’éducation dans son travail demeurent quoi qu’il en soit tributaires des fonctions qu’on lui attribue, Michel Fabre propose de distinguer trois fonctions cardinales de la philosophie de l’éducation. L’auteur nous invite d’abord à prendre connaissance d’une triple nécessité de la philosophie, la première nécessité est celle du « maintien d’une ouverture du sens par rapport au savoir des experts » ; la seconde nécessité porte sur « la mise en question des allants de soi de la pratique » ; la troisième rappelle la nécessité d’une véritable pensée de l’éducation de cette façon, les trois fonctions cardinales de la philosophie de l’éducation prennent en charge cette triple nécessité. Premièrement, il y a la fonction épistémologique qui renvoie a l’identification des savoirs élaborés par les sciences de l’éducation, elle est d’abord une enquête approfondie sur l’état des savoirs et de l’actualité de la recherche, il faut s’instruire avant de penser. Deuxièmement, il y a la fonction élucidatrice qui revient à scruter les dispositifs, les démarches, les systèmes pour discerner l’implication, les enjeux, elle est donc un questionnement des réalités éducatives pour comprendre ce qu’éduquer signifie pour une société, il s'agit essentiellement d’une démarche herméneutique qui est une théorie de la lecture, de l’explication, de l’interprétation des textes. Enfin, il y a la fonction axiologique, elle est voisine de l’utopie, elle participe à la réflexion sur les finalités à promouvoir et les principes à diffuser, on passe de l’analyse à la proposition ; du descriptif au prescriptif. Il n’y a aucune action, aucune pensée en éducation qui ne peut se passer d’une grande référence axiologique.
L’éducation ne serait qu’une forme d’élevage humain s’il n’y avait pas de différence entre : ce qui est et ce qui doit être ; l’Être et le Devoir être ; le Fait et la Valeur. 

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