Notes de cours: Publication Jacques le fataliste

1. LE TEXTE

1. 1. LA POÉTIQUE : L'ÉTUDE DU FAIRE

Comment se fait-il que Diderot n'ait pas publié Jacques le fataliste comme une œuvre indépendante?

Jacques le fataliste a été écrit et publié une première fois tardivement dans la vie de Diderot, en 1778 (Diderot_1713-1784). On peut diviser sa carrière en 3 grandes périodes ; la première période serait les textes qui précèdent l'Encyclopédie, la direction de l'Encyclopédie étant la période centrale durant laquelle il est absolument débordé (il « encyclopédise comme un forçat »), et la dernière période est l'achèvement des derniers volumes de l'Encyclopédie.

Diderot a très vite été considéré par la police du livre et ses inspecteurs, et on l'a classé dans la catégorie des auteurs dangereux. En 1746 il publie les Pensées philosophiques, et cet ouvrage a été condamné par le Parlement de Paris. La police a fait une descente chez lui et a trouvé un manuscrit intitulé à cet époque La promenade du sceptique, et Diderot s'est engagé à ne pas le publier comme d'autres œuvres jugées compromettantes et interdites. En 1748, il publie Les Bijoux indiscrets, un conte philosophique, avec des connotations érotiques et sexuelles (orientation licencieuse, et contenue philosophique et culturel), qu'il publie anonymement. En 1749, il publie La lettre sur les aveugles, « à l'usage de ceux qui voient ». On reproche à Diderot de parler de manière irrespectueuse de la religion et d'avoir un goût pour les allusions sexuelles de manières trop libre, ainsi que d'afficher une tendance à l'athéisme et au matérialisme. Diderot est emprisonné du 24 juillet au 3 novembre 1749 à la suite de la publication sur les aveugles, reproché d'être un esprit libre, un esprit fort, il n'a pas encore le surnom du Philosophe. Il est libéré grâce à l'intervention des libraires (aujourd'hui les éditeurs), qui comptent sur lui pour mener le projet éditorial monumental de l'Encyclopédie. Il s'engage à ne pas publier ces mêmes genre de textes.

Durant la période de l'Encyclopédie il continue à subir des pressions, car on a rapidement soupçonné l'Encyclopédie de cacher un discours critiques sur ces dits domaines ; le roi, la religion et les mœurs. Des théologiens ou hommes de lettres conservateurs, ont essayé de débusquer dans différents articles des éléments discutables. L'Encyclopédie : au départ il n'était question que de traduire un dictionnaire Anglais, puis au fur et à mesure le projet va changer, et Diderot est nommé directeur de l'Encyclopédie avec son ami d'Alembert pour la partie scientifique. Le projet grossit au fil du temps. A l'arrivée, 28 volumes ; 17 volumes de textes et 11 volumes de planches. Dès 1747, ils signent un contrat d'édition, annonce du projet en 1750 dans le Prospectus de Diderot, en 1751 le discours préliminaire et parution du premier tome de l'Encyclopédie, en 1758 d'Alembert, à une époque où l'Encyclopédie rencontre pleins de problème, quitte la codirection mais reste responsable de la partie scientifique. La fin des parutions des volumes de textes en 1765. Diderot retrouve plus de temps pour faire autre chose. Il doit cependant encore surveiller les volumes de planches (les gravures). 1772 achèvement complet de l'Encyclopédie. On compte 70000 articles. Un énorme travail.

Mais l'Encyclopédie a eu beaucoup d'obstacles. En 1752, le conseil du roi à cause des articles critiques dénonçant les impiétés dans le premier volume de l'Encyclopédie, supprime les privilèges pour les 2 premiers volumes, et l'entreprise est menacée. Malesherbes a joué un rôle positif en tant que directeur des librairies, et a soutenu le projet, qui, grâce à lui, a permis de mener le projet à bien. En 1759, l'Encyclopédie est interdite par le Parlement, le Conseil du roi et condamnée par le Pape. Son privilège de l'intégralité du projet est révoqué. Mais on va oublier de révoquer les privilèges des planches. Ils vont faire semblant d'imprimer les volumes à l'étranger, et les faisaient en fait imprimer dans des petites librairies de provinces. 1760, une pièce de théâtre de mauvaise qualité fait beaucoup de bruit, s'intitule Les philosophes, et Diderot est déjà surnommé « Le Philosophe » (qui signifie « homme de lettres engagé pour la diffusion de la connaissance »). Cette pièce se moque de plusieurs hommes de lettres (Rousseau, Diderot, quelques autres...), où Diderot est présenté comme quelqu'un de potentiellement dangereux, diffusant des idées contraire à l'ordre monarchique.

La dimension Encyclopédique se mêle à la fantaisie de l'auteur, qui a beaucoup d'esprit, d'ironie et de mordant, qui sont indissociables de son savoir. A partir de 1772, il a beaucoup plus de temps, comme en témoignent la publication de nouveaux ouvrages. Cette dernière période de sa vie correspond à une période où bcp d'hommes de lettres marquant disparaissent. Voltaire meurt en 1778 ainis que Rousseau. Le Grand temps des Lumières est en train de s'achever. Diderot est agé, qui commence manifestement à avoir des doutes sur l'effet réel sur les mentalités (les esprits) que pouvait provoquer l'Encyclopédie. Il est un peu plus pessimisme, et réfléchit sur l'histoire et le cours des choses ; L'essai sur Claude et Néron. Où il s'interroge sur le fait que des gens se disent anti-philosophe, qu'il y ait eu autant de résistance sur l'Encyclopédie. Il travail aussi, sur un ouvrage inachevé, qu'on connaît sur le titre Éléments de physiologie. Diderot est un penseur matérialiste, il ne croit pas en l'âme, d'où l'importance de ses réflexions sur le corps. Comment se fait-il que parmi les espèces animales, il y en est une qui soit doté de la pensée. C'est durant cette période qu'a lieu son voyage en Russie. Diderot très cultivé, n'a pas beaucoup voyagé, il n'en a fait qu'un auprès de Catherine II impératrice de Russie d'origine allemande qui parlait très bien le français, était très intéressée par la culture française. Un voyage en Russie en passant par les pays bas. Lorsqu'il est à St-Petersbourg, il dialogue tous les matins avec Catherine II et espère pouvoir influencer ce régime autoritaire.

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