LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Manon Lescault, dialogue entre DesGrieux et Tiberge

Commentaire de texte : Manon Lescault, dialogue entre DesGrieux et Tiberge. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mars 2019  •  Commentaire de texte  •  3 274 Mots (14 Pages)  •  8 090 Vues

Page 1 sur 14

Commentaire Manon Lescault, dialogue entre Tiberge et DesGrieux

Abbé Prévost sous le vrai nom d'Antoine François Prévost est un romancier, historien, journaliste, traducteur et homme d’Église du XVIIIe siècle. L'histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut (1731) l'une de ses œuvres les plus connues. Dans cette œuvre, Abbé Prévost nous conte l'histoire du chevalier Des Grieux jeune homme qui est en train d'achever ses études lorsqu'il rencontre une jeune inconnue Manon Lescaut. Dès le premier regard, le chevalier tombe amoureux de Manon et c'est le coup de foudre immédiat. Les deux amants décident de s'installer à Paris afin de se cacher. Après une trahison de Manon, les deux amoureux se séparent et prennent des chemins différents. Mais un an plus tard ils se retrouvent et décident de revivre ensemble leur amour. Leur vie n'est pas des plus faciles, ils manquent souvent d'argent. Afin de subvenir à leurs besoins, Manon entretient une liaison avec un riche fermier et prétend que le chevalier est son frère. Mais après la découverte de leur secret par le fermier, ils sont tous les deux mis en prison. Ici, dans cet extrait Tiberge rend visite à son ami le chevalier des Grieux à la prison de Saint-Lazare. Les deux amis discutent mais pour la première fois le chevalier, alors qu'il suivait toujours les conseils de son bon ami, n'est pas d'accord avec lui. Ils ne partagent pas la même vision du bonheur. Les deux amis sont en désaccord, et chacun tente de plaider en sa propre faveur et de défendre sa propre pensée. De quelle manière le chevalier Des Grieux perçoit-il le bonheur ?  DesGrieux tente alors de défendre sa propre conception du bonheur en essayant de convaincre Tiberge qu’elle est juste.

I - La conception du bonheur de DG.

     A. Remise en cause de la vision de Tiberge

Dès le début de ce passage, DesGrieux n'est pas d'accord avec Tiberge et lui reproche qu'il est facile de donner ses idées sur un sujet quand personne ne s'oppose à lui "Tiberge, repris-je, qu'il vous est aisé de vaincre, lorsqu'on n'oppose rien à vos armes !" (l.22). La métaphore de "arme" et "vaincre" souligne qu'il y a une forte opposition entre Tiberge et Des Grieux. Il poursuit alors avec un discours qui remet en cause la conception du bonheur de Tiberge, et lui dit que le bonheur de la vertu n'est pourtant pas préservé des malheurs "Pouvez-vous prétendre que ce que vous appelez le bonheur de la vertu soit exempt de traverses et d'inquiétudes ?" (l.24). Tout au long de son discours, DesGrieux a recours à des questions oratoires, rhétoriques, ce qui remet plus en cause la pensée de son ami. Mais voyant que Tiberge parait très surpris par ce qu'il dit "Tiberge parut effrayé de ce raisonnement" (l.47), le chevalier change d'argumentation "J'avoue, repris-je, qu'elle n'est pas juste" (l.54). Des Grieux dénigrent le bonheur « spirituel » où « ce qui tourmente le corps est un bonheur pour l'âme » (l.28) auquel aspire Tiberge et qui, selon lui, n’est « qu'un tissu de malheurs au travers desquels on tend à la félicité » (l.31). Pourtant, il va établir un parallèle entre ses douleurs pour gagner l’amour de Manon qu’il appelle « La voie par où je marche est malheureuse ; mais l'espérance d'arriver à mon terme y répand toujours de la douceur » (l.38) et le chemin de souffrance que préconise Tiberge pour atteindre la félicité. Son raisonnement par analogie lui fait déclarer : « Toutes choses me paraissent donc égales de votre côté et du mien » (l.41) et demande par conséquent : « pourquoi traitez-vous de contradictoire et d'insensée, dans ma conduite, une disposition toute semblable ? » (l.34-35). Pour Des Grieux, ses souffrances sont aussi méritoires que celles envisagées par son ami.

   

     B. Malgré les contraintes, ne veut pas y renoncer

Des Grieux parle alors des malheurs et des peines qu'il a. On voit dès lors que le chevalier utilise le registre pathétique et le champ lexical de la douleur : "peines", "malheureux", "chagrins" pour essayer d'attendrir Tiberge. Il raconte à son ami qu'il traverse de nombreux chagrins et essuie de nombreuses défaites pour Manon mais ne veut pas y renoncer : "J'aime Manon ; je tends au travers mille douleurs à vivre heureux et tranquille auprès d'elle." (l.36) et " La voie par où je marche est malheureuse...de tous les chagrins que j'essuie pour l'obtenir" (l.37 à 41). Il fait en sorte de valoriser sa façon de penser et sa conception du bonheur en utilisant des hyperboles : "mille douleurs " (l.36). Enfin, il compare les deux visions et prétend que tout est à son avantage et que son bonheur est préférable qu'à celui de Tiberge qui n'est "certain que par la foi" (l.46). Malgré toutes ces contraintes, le chevalier ne veut pas renoncer au bonheur qu'il vit avec Manon et trouve de sincères compliments pour définir ce qu'il vit avec elle : "j'ajouterai que l'amour, quoiqu'il trompe assez souvent, ne promet du moins que des satisfactions et des joies" (l.72 -73). Pour lui c'est un vrai bonheur de vivre avec une femme si charmante et pleine de tendresse. De plus, plein d'amour pour Manon, il n'hésite pas à la comparer à la religion. En effet, le chevalier Des Grieux trouve beaucoup plus de bonheur en étant avec Manon et pense que la religion n’apporte rien, juste des malheurs : "au lieu que la religion veut qu'on s'attende à une pratique triste et mortifiante." (l.74).

En bref, le chevalier des Grieux remet en cause la pratique et la pensée de Tiberge et plaide en sa faveur puisqu'il privilégie sa façon de penser. De plus, malgré les contraintes et les malheurs que lui coutent le fait d'être avec Manon, le chevalier goute à mille plaisirs et ne renoncera jamais à sa bien-aimée. Dans cette deuxième partie, nous allons voir par quels arguments et comment le chevalier tente de convaincre Tiberge que sa conception du bonheur est la bonne.

II - Convaincre Tiberge

    A. Discours argumentatif

Afin de convaincre au mieux son ami Tiberge, Des Grieux utilise le discours argumentatif et ainsi met en évidence sa façon de penser et de percevoir le bonheur. Alors que le discours de Tiberge est rapporté au passé, celui du chevalier est au contraire au présent de vérité général ce qui donne plus de chance à ce dernier de convaincre son ami. Dans son discours, Des Grieux n'hésite pas a dire ce qu'il pense et ainsi pour la première fois prend le dessus et s'oppose à Tiberge, qui est d'ailleurs très étonné de ce "nouveau" chevalier. En effet, le chevalier va jusqu’à dire que sa conception est la plus préférable et qu'à côté de cela, celle de Tiberge "n'est certaine que par la foi" (l.46). Des Grieux ne se rend plus compte de ce qu'il dit une fois lancé dans son discours, il nt même à comparer Manon a la religion. Celle-lui lui apporterais plus de bonheur que la religion qui serait d'après lui : "une pratique triste et mortifiante" (l.74). Dans ce discours, le chevalier n'hésite pas à mélanger tristesse et joie. Le champ lexical de la douleur est présent "peines", "malheureux", "chagrins", ainsi que le champ lexical du bonheur "amour", "amours paisibles", "satisfactions", "joies".

...

Télécharger au format  txt (19.3 Kb)   pdf (91.8 Kb)   docx (13.9 Kb)  
Voir 13 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com