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Littératures Francophones Américaines

Compte Rendu : Littératures Francophones Américaines. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Décembre 2012  •  855 Mots (4 Pages)  •  1 041 Vues

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Les littératures caribéennes (ou antillaises) de langue française sont issues des îles francophones de la Caraïbe, qui regroupent Haïti et les Petites Antilles (Sainte-Lucie, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane). On retrouve, parmi les auteurs antillais, les chefs de file des mouvements de la Négritude, dont le retentissement à l'échelle mondiale est majeur. D'abord en lutte contre le colonisateur, ces littératures s'affirment aujourd'hui à travers un imaginaire ancré dans les réalités insulaires.

Découvertes en 1492 par Christophe Colomb, les Caraïbes sont connues en Europe à travers les « Relations » des missionnaires. Le père Labat a sans doute produit le texte le plus significatif du genre avec son Voyage aux îles d'Amérique, paru en 1722.

Colonisées comme îles à sucre, les terres sont investies par les planteurs. Pour assurer la main-d'œuvre sur les plantations, des esclaves venant de divers pays africains sont débarqués par navires entiers. Il s'ensuit un mélange de langues, de cultures et de races qui donne naissance aux peuples créoles antillais. Diverses œuvres littéraires « exotiques », c'est-à-dire d'inspiration coloniale, répandent peu à peu en Europe l'image d'un monde antillais peuplé de « primitifs » créoles stéréotypés.

Les Antilles ont en commun une même histoire coloniale, de l'implantation française en 1635 à l'indépendance d'Haïti en 1804. Les premiers textes littéraires sont des témoignages sur cette période : les littératures francophones caribéennes sont nées avant tout du besoin de valorisation et de réhabilitation de collectivités humaines brimées par l'Histoire et en proie à un vif questionnement identitaire. Dans ce travail d'écriture où la thématique identitaire domine se conjuguent deux langues et deux cultures qui se croisent dans un français souvent créolisé, et vice-versa.

L’intervention armée des États-Unis en 1915, qui entraîne l'occupation jusqu'en 1930 et la mise sous tutelle du pays, provoque un choc considérable. Une grave crise intellectuelle et morale ébranle la société haïtienne. Malgré la considération que l'on porte aux poèmes philosophiques d'Etzer Vilaire, malgré le charme des poésies symbolistes de Duraciné Vaval et Damoclès Vieux, on éprouve le besoin de rompre avec une tradition trop française. Infléchissant l'orientation nationaliste de La Ronde, revue qui a marqué les années 1900, La Revue indigène (fondée en 1927) et Les Griots (qui commence à paraître en 1938) soulignent par leurs titres la volonté de se retremper aux sources populaires et africaines. Lancé par Normil Sylvain, contesté par Dantès Bellegarde qui revendique l'appartenance d'Haïti à la culture française, le thème du recours à l'Afrique a trouvé son héraut en la personne du docteur Jean Price-Mars. Ses conférences, réunies en 1928 dans Ainsi parla l'oncle, plaident contre le mépris porté au créole et pour la réhabilitation du vaudou. « Nous n'avons de chance d'être nous-mêmes que si nous ne répudions aucune part de l'héritage ances-tral. Eh bien ! cet héritage, il est pour les huit dixièmes un don de l'Afrique. »

Un double déplacement caractérise la littérature haïtienne contemporaine : diaspora des intellectuels et

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