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Littérature Francophone

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Par   •  5 Juillet 2012  •  441 Mots (2 Pages)  •  3 573 Vues

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Genre : roman

H’Cine ou Cicine est le prénom du jeune frère (7-8 ans) d’Idar, le jeune sculpteur, un des personnages porteurs du roman.

A l’évidence, Mohamed Nédali nous offre un livre d’une grande profondeur humaine avec ce 4ème roman.

La pauvreté, la malchance (Allah ou le mektoub) pour beaucoup, annoncent la misère et l’exode rural vers les villes. Ici Marrakech.

M’Barek, le père d’Idar et de H’Cine, tient un moulin à eau. Un jour, l’oued en cru emporte parents, maison, biens et berges et laisse deux orphelins.

L’attrait de la ville comme bouée de salut les fait atterrir à Dar Louriki, un immeuble marraki, transformé en plusieurs chambres pour rentabiliser l’affaire.

Idar sculpte et arrive tant bien que mal à subvenir à leurs besoins et le petit H’Cine rêve à la maison qu’ils auraient dû reconstruire si les autorités n’avaient pas interdit désormais toutes constructions sur les berges de l’oued.

Mais Cheikh Océan de Savoirs, invité par deux locataires, étudiants en théologie, débarque , chaque soir, dans l’immeuble et tout s’en trouve bouleversé. Roulant en Mercédès noire flambant neuve, un signe, ce Cheikh va progressivement amener à la pratique religieuse intégriste tous les locataires. Avec beaucoup d’argent (magasins offerts) et des discours truffés à tout propos de sourates, du nom d’Allah et de son prophète, les locataires modifient leur comportement. Les femmes se voilent, prière commune le soir dans la cour de l’immeuble suivie d’un sermon d’une ou deux heures. Du lavage de cerveau en fait.

Seuls deux locataires qui s’aiment, Leïla et Idar, restent réfractaires à cette vie intégriste, car ils ne veulent pas sacrifier leur amour comme on leur demande.

Ce cheikh n’est pas si pur qu’il veut bien le laisser paraître et pour cacher son crime à l’égard de Leïla, il incite les locataires manipulés à rendre la justice de Dieu contre les impies et les deux amants périront dans l’incendie volontaire de l’échoppe d’Idar. Comme un leitmotiv, le petit H’Cine rappellera sur la tombe de son frère qu’ils auraient dû reconstruire leur maison.

Roman fort, profondément humain.

Mohamed Nédali sait nous rendre sympathiques et attachants les petites gens. En opposition, nous semblent repoussants tous ceux qui possèdent une parcelle de pouvoir : les gendarmes, les juges, les moquaddems, les makhzens, les autorités en général. Même le chauffeur du bus. Leur arrogance, leur suffisance, leur morgue, leur richesse affichée, donnent à toute autorité comme une sorte d’illégitimité.

Bien détestables aussi ces religieux autoproclamés qui sous couvert de religion oppriment les petites gens, les manipulent et les exploitent.

Voici un vrai roman humaniste.

Le critique Salim Jay qualifie Mohamed Nédali de Zola marocain. Ce n’est pas un terme usurpé. En tout cas, la littérature marocaine contemporaine compte désormais un auteur de talent

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