Lettre 47 Des Liaisons Dangereuses

Lettre 47 des Liaisons Dangereuses

Auteur : Choderlos de Laclos (1741-1803).

Date : 1782 roman épistolaire.

La lettre 47 adressée par Valmont à la Marquise donne un aperçu des multiples utilisations de la correspondance. Elle est aussi révélatrice du talent épistolier du Vicomte et de son tempérament libertin. Elle a pour premier objectif d’être informative et explicative, ne pouvant rejoindre la Marquise à cause d’une suite de circonstances imprévisible, il écrit pour s’expliquer. C’est l’occasion pour lui de faire le récit d’une soirée et d’une nuit mouvementée. Récit illustrant avec vivacité et précision d’une manière de vivre oisive de la société libertine. Constituée de petits paragraphes, la lettre donne au récit un caractère en apparence morcelée. La narration suit la chronologie des évènements et on sent à travers le récit, un double plaisir : celui de raconter un épisode savoureux et celui de faire état de ses talents de libertin.

Quelle peinture d’une certaine société Laclos fait-il ici ?

I. Un récit explicatif

A. Une succession d’actions rapportée au passé.

Suite de verbe d’actions : "arrêtai", "je suis descendu"… série de déplacements et de rencontres. Deux endroits distincts : Paris et un endroit inconnu. Suite du texte : stratégie de Valmont et d’Emilie pour berner le Hollandais. Les verbes au passé expriment les différents actes : "nous réussîmes", "il tomba", "nous décidâmes".

B. Marques d’une évolution chronologique

Constitué d’adverbes de temps et de compléments constitués par des groupes nominaux : "hier", "vers les sept heures", "l’Opéra fini", "dans ma route", "ensuite"… La fin est au présent. Le passé explique donc le présent.

C. Les marques de déplacement spatial

Elles sont nombreuses. Itinéraire effectué par Valmont : étape chez la Comtesse, retour à Paris, puis déplacement à l’Opéra et enfin le château de l’autre Hollandais. Il est accompagné de détail sur les protagonistes.

D. Les héros de l’histoire

L’accent est mis sur Emilie et Valmont ainsi que sur le Hollandais (le dupe de l’histoire). Valmont ne raconte que ce qu’il veut. Description peu élogieuse du Hollandais qui est sans séduction : "figure grosse et petite", "figure grotesque". Valmont souligne le charme et l’habileté d’Emilie : "secourable", "désirable". Ils se réjouissent d’une plaisanterie qui fait deux victimes : le Hollandais et la Présidente de Tourvel. Le Vicomte prend du plaisir à faire ce récit à la Marquise : caractéristiques du libertinage. Tout est réuni pour le triomphe du libertin. Les autres invités sont des parasites et profitent de la situation. Le Hollandais est présenté comme ridicule et méritant d’être berné.

II. Un libertin en action

Le libertinage de Valmont est sur deux plans qui ont pour point commun la complicité d’Emilie le premier est de détruire et troubler, le deuxième est subtil et pervers.

A. La volonté de "troubler"

Le libertinage est défini par l’affirmation de

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