Les Liaisons Dangereuses, Lettre 81, Commentaire
Mémoires Gratuits : Les Liaisons Dangereuses, Lettre 81, Commentaire. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar ds38 • 5 Mars 2013 • 4 765 Mots (20 Pages) • 1 729 Vues
Le récit d'une éducation.
1) Une éducation avant tout personnelle.
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Le champ lexical de l'éducation est toujours accompagné d'une marque de la 1° personne :
« règles » suivi de « me » (l.3), « mes principes » (l.4), « m'instruire » (l.16), « m'apprit »
(l.17).
Elle fonctionne en autonomie : à la fois sujet et objet des verbes appartenant au champ
lexical de la formation : « je me suis prescrites » (sujet et COI ; elle s'est fixée ses propres
règles) (l.3), « je suis mon ouvrage » (sujet et attribut du sujet) (l.9), « m'instruire »,
« m'apprit » (COD = objet de l'éducation)
« me causer des douleurs volontaires » (l.25-26), « je me suis travaillée » (l.27)
formation (en général travail
du bois, du fer...)
→ elle se prend elle-même pour matériau = elle se forme, au sens premier du terme.
2) Les étapes de cette éducation. (ordre chronologique)
Tout d'abord il faut « observer et réfléchir » (l.12), « curiosité » (l.16) (elle est passive)
● C'est-à-dire une observation intelligente puisque sait faire la différence entre ce qui
est bon à prendre et à laisser. De plus ces deux qualités lui permettent de découvrir
ce qu'on veut lui cacher (l.15 : elle sait qu'on lui cache des choses).
● C'est donc une éducation qui cherche à aller au-delà des apparences (= elle veut
deviner ce qui se cache derrière les apparences).
● Double utilité de cette observation :
- apprendre des connaissances (« instruire »)
- pratiquer par imitation : « m'apprit à dissimuler » (l.17) ; en observant les
autres lui dissimuler des choses, cela lui apprend elle-même à dissimuler à
son tour (elle s'entraine)
● → 1° étape = observation, 2° étape = dissimulation par le regard / imitation
Puis temps de l'entrainement : savoir dissimuler grâce aux expressions de tout son visage :
« régler de même les divers mouvements de ma figure » (l.22-23) → d'abord par le regard
puis maintenant le visage.
Puis mise en pratique en situation : « j'en essayai l'usage » (l.35-36)
Puis dissimulation à travers le discours : « j'observais mes discours ; je réglais les uns et les
autres » (l.38-39)
La connaissance acquise sur elle-même, ses réactions, lui a permis d'acquérir la
connaissance des autres et à interpréter leurs réactions aussi (l.44 à 48 : elle a apprit
comment fonctionne les autres, les a imité donc est désormais capable de connaître ce
qu'ils cachent par transcription)
Avant dernière étape, s'instruire sur ce qu'est l'amour, la passion, le désir, mais d'abord d'un
point de vue théorique : « je ne désirais pas de jouir, je voulais savoir » (l.61-62), « ma tête
seule fermentait » (l.60-61).
Dernière étape : découverte pratique du plaisir : « succéda celui de le goûter » (l.75-76).
Une éducation très exigeante :
● « avec soin » (l.27-28) montre son assiduité (« assidu »...), le sérieux et la
rigueur du travail qu'elle s'est assignée
● avec gradation : « j'ai porté le zèle jusqu'à » (l.25), « avec le même soin et plus de
peine » (l.27-28)
moralement ou physiquement
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3) Le rejet d'une éducation traditionnelle = critique de l'éducation des femmes de l'époque.
Aucune règle ne régit l'éducation des femmes : les principes d'éducation sont « donnés au
hasard » → ce n'est pas réglé, c'est "au pif", "au petit bonheur la chance"
Les femmes ne sont pas perçues comme des êtres pensants, on ne fait jamais appel à leur
intelligence, leur réflexion
- Ces mêmes principe sont « reçus sans examen » puis « suivis par habitude » (l.6-7)
sans réfléchir →
aucun esprit critique
- → montre aussi la totale soumission des femmes qui prennent à la lettre ce qu'on
leur donne sans remettre en question quoi que ce soit
- « les discours qu'on s'empressait à me tenir » (l.14) : le manque de discernement
est marqué par
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