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Les Liaisons Dangereuses - Lettre 141

Note de Recherches : Les Liaisons Dangereuses - Lettre 141. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  22 Janvier 2013  •  1 744 Mots (7 Pages)  •  6 928 Vues

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Chaque époque a ses monstres, mais certains nous fascinent davantage : c'est le cas de des deux personnages du roman épistolaire de Choderlos de Laclos, le Vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil qui révèlent une terrible perversité

Ce roman, publié en 1782, sous le titre Les Liaisons Dangereuses, fait un scandale à sa sortie mais connaît un immense succès de vente. Composé de lettres que s'échangent treize personnages, il met en scène deux personnages issus de la noblesse qui font profession de libertinage, de véritables séducteurs professionnels, hypocrites et manipulateurs.

L'extrait proposé est la lettre 141. Le Vicomte de Valmont a réussi à se faire aimer de la dévote Mme de Tourvel. Cette lettre rédigée par la cruelle et libertine marquise de Merteuil a pour objet de souligner l'ambiguïté et les faiblesses de Valmont, mais aussi de lui proposer un modèle de lettre ironique pour rompre avec sa maîtresse.

Nous étudierons l'impact terrible de cette lettre qui fait entrer le roman dans la tragédie: d'abord, en étudiant l'apologue, véritable mise en abyme de la situation des personnages; ensuite, en faisant apparaître qu'il s'agit d'une lettre ironique et cruelle ainsi qu'une lettre de libertin; enfin, en évoquant la double mise à mort qu'elle révèle.

I – Un apologue = un petit récit qui à une visée argumentative et morale.

a. Ce récit de départ semble sans importance et léger = il raconte l'histoire d'un homme qui veut rompre avec sa maîtresse et qui cherche comment faire . Il a un « tic » : quand il commet des erreurs il dit toujours « ce n'est pas ma faute ». Une amie lui conseille de rompre par la lettre qui suit. On peut noter des marques du récit comme l'utilisation de l'imparfait, le mot « aventure »(l.2) pour captiver le lecteur, le terme « sottises » (l.6) qui appartient plus au vocabulaire de l'enfance, ou du ridicule pour l'adulte : il révèle un personnage pantin (= marionnette), amusant. Suit directement aussi l'expression enfantine « Ce n'est pas ma faute », puis à la l.11, le mot « remède » qui pourrait être utile à son « mal ». Ce récit a donc une forte ressemblance avec des contes pour enfants ; Il a également tous les éléments du roman d'amour du XVIIè siècle avec les thèmes de la la séduction, de la passion, de la rupture. Mais sous cette apparence, ce récit semble être aussi une mise en abyme (= le miroir) d'une situation vécue.

b. Un récit miroir : en effet, il commence par « un homme de ma connaissance » qu'il faut relier à « comme vous » : l'emploi de la comparaison permet au lecteur d'identifier clairement la personne visée : Valmont. De plus, à la l. 7, le récit parle d'une amie « plus généreuse que maligne »et « tentée de livrer au public » : cette remarque est une menace implicite de la Marquise de Merteuil de dévoiler l'histoire d'amour entre Valmont et Mme de Tourvel. Cette dernière apparaît dans l'histoire à la l.1 comme une femme qui lui fait «  peu d'honneur ». Par ailleurs, l.7, il est fait allusion à « l'état d'ivresse » de Valmont qui est l'ivresse de l'amour : Mme de Merteuil met ici en garde Valmont contre son comportement amoureux car il perd sa condition de libertin.

Cet apologue est donc une évocation indirecte de la situation de Valmont. C'est surtout une lettre de menace qui lui propose une dernière chance de rompre définitivement avec sa maîtresse en utilisant les armes du libertin. La lettre explicite de rupture qui suit révèle la personnalité de Mme de Merteuil, principalement son ironie et sa cruauté.

II- Une lettre ironique et cruelle

a. Une lettre ironique et cruelle : avec des arguments qui s'enchaînent en courts paragraphes et la répétition à la fin de chacun de « ce n'est pas ma faute », qui vient, avec ironie, dégager Valmont de toute responsabilité. Autre ironie, le ton faussement tendre utilisé avec « mon Ange » au-début et à la fin de la lettre (l. 12 et l.24).

Les arguments de rupture sont cruels pour Mme de Tourvel : la lettre emploie la deuxième personne du singulier,« tu », très familier et peu respectueux.

Le premier argument est l'ennui, qui, parce que c'est « une Loi de la nature » (l.12), l'a par conséquent envahi lui aussi: le rapport de cause à effet marqué par « Si donc je m'ennuie » insiste sur l'irresponsabilité de Valmont qui a bonne conscience. De plus, le terme « aventure » (l.13) vient prendre un sens blessant car il ramène l'histoire entre Valmont et Mme de Tourvel à une histoire légère, sans lendemain. À noter également, « quatre mortels mois » avec l'hyperbole « mortels » qui vient renforcer l'argument de l'ennui mais qui vient aussi faire allusion à l'effet véritable de la lettre qui va tuer Mme de Tourvel.

Son amour pour elle a été égal à la vertu de Mme de Tourvel (l.15) : « juste autant » = très peu. Cette mise à égalité est une insulte à sa personnalité de femme dévote et vertueuse. Cette cruauté est renforcée par des commentaires ironiques « et c'est sûrement beaucoup dire[...] ait fini en même temps que l'autre. » :

l'aveu de l'avoir trompée, (l.17). C'est la conséquence de son peu de vertu puisqu'elle ne lui a manifesté qu'une « impitoyable tendresse » : à noter l'oxymore qui vient dévaloriser la tendresse.

La passion pour une autre femme (l.19) qui le conduit à la sacrifier elle. L'adverbe « éperdument » se veut cruel et blessant pour une femme délaissée.

Il va même jusqu'à l'encourager à faire comme lui l.22 : cruauté à faire valoir le plaisir que procure une nouvelle aventure = « ce conseil est

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