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« Les passions peuvent me conduire, mais elles ne sauraient m’aveugler. » déclare Madame de Lafayette

Dissertation : « Les passions peuvent me conduire, mais elles ne sauraient m’aveugler. » déclare Madame de Lafayette. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mars 2021  •  Dissertation  •  2 174 Mots (9 Pages)  •  15 428 Vues

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         Au XVIIème siècle, les personnages idéalisés du roman sont précieux et vivent dans un milieu élégant et raffiné et se détachent des autres personnages par leur exploit.
Mme de Lafayette, personnage raffinée de l'aristocratie française, va écrire anonymement La Princesse de Clèves en 1678. En écrivant ce roman, elle présente la  passion sous différentes formes

en soulignant l’incapacité de la raison à les contrôler et souligne que la passion est une force irrésistible, qui conduit les personnages les plus vertueux à perdre le contrôle d’eux-mêmes.

Cette histoire se déroule à la Cour du roi Henri II, au XVIIème siècle. Elle raconte celle de Mlle de Clèves, épouse du prince de Clèves qu'elle n'aime pas mais respecte qui, de plus est une des plus riches héritières, elle est disciplinée aux codes d’une société par la vertu et les apparences, de plus elle va être soumise aux tourments de la passion lorsqu’elle tombe sous le charme de M.de Nemours mais son éducation, sa morale, l'empêcheront de suivre ses sentiments et de céder à sa passion. Le mot passion vient du latin patior qui signifie souffrir, supporter, endurer. Ce mot fait référence aux émotions, sentiments que nous pouvons ressentir.

«  Les passions peuvent me conduire, mais elles ne sauraient m’aveugler. » déclare Madame de Lafayette.  Cette citation va nous interroger, dans quelle mesure cette phrase illustre-t-elle le roman de Madame de Lafayette ?

Tout d’abord, nous allons étudier la passion négative qui peut être néfaste en provocant la souffrance, la jalousie, le malheur. Puis nous verrons la passion positive dont les sentiments émettent le bonheur, la sensation de bien-être et de satisfaction. Pour conclure le roman en une réflexion sur la passion.

                

        Dans le roman « La princesse de Clèves » Mlle de Chartres, âgée de 16 ans fait son apparition à la cour d’Henri II  provoquant  le trouble par sa beauté époustouflante, qui fut remarquer par ses contemporains. Sans aucune expérience de l’amour, elle accepte de se marier avec le prince de Clèves, sans être amoureuse de lui, on peut dire que c’est un mariage de raison pousser par sa mère Mme de Chartres. Lors d’un bal, elle fait connaissance du Duc de Nemours, c’est le coup de foudre immédiat et partagé. Même si sa mère lui a inculqué  une bonne éducation, des valeurs morales et la vertu, celle-ci ne peut résister à la passion. Lorsqu’elle se trouve en présence du Duc de Nemours, elle ne peut pas maîtriser ses sentiments, ses paroles, son corps et ses actes. Elle perd peu à peu le contrôle sur elle-même et elle prend conscience qu’elle a des sentiments pour un autre homme. Comme le témoigne dans le passage p 113  « Elle n’avait encore osé se l’avouer à elle-même. Elle  vit alors que les sentiments qu’elle avait pour lui étaient ceux que Mr de Clèves lui avait tant demandés ; elle trouva combien il était honteux de les avoir pour un autre que pour un mari qui les méritait ». Mme de Clèves ne peut s’empêcher de résister au désir de le voir p 116 « elle ne pouvait s’empêcher d’être troublée de sa vue,  …qu’elle trouvait dans sa vue était le commencement des passions ».

Quelques années avant 1665, dans le texte 1 « Maximes », François de La Rochefoucauld dénonce un réquisitoire contre la passion, comme dans la l 6 « La passion fait souvent un fou du plus habile homme, et rend souvent les plus sots habiles », l’homme est vulnérable par sa faiblesse qui est la passion.

La passion peut également avoir des effets destructeurs comme nous le témoigne ce roman ou il montre que La princesse de Clèves  est  souvent en proies avec ses tourments qui la hantent.  Lorsqu’elle découvre la lettre de Mme de Thémines qu’elle pense être adressée au Duc de Nemours, elle éprouve de la jalousie. Elle ne peut supporter qu’il puisse aimer une autre femme, noté p 155 « Mr Nemours ne l’aimait pas comme elle l’avait pensé, et qu’il en aimait d’autres qu’il trompait comme elle » et « ce mal, qu’elle trouvait insupportable était la jalousie avec toutes les horreurs dont elle peut être accompagnée ». Elle se sent trahi et anéanti par un homme infidèle et indigne d’être aimé. Elle pense à sa mère qui l’a mise en garde contre les dangers de l’amour, ne pas céder à la tentation et de toujours garder le contrôle de soi-même. On retrouve le désespoir et la jalousie de son mari, lorsqu’elle lui avoue son amour pour un autre homme sans lui dévoiler son nom. La jalousie s’empare de lui, la souffrance s’installe peu à peu. Il se laisse mourir de chagrin. En parallèle, le texte 2 « Andromaque » écrit en 1667 par Jean Racine ou Hermione laisse éclater sa colère lorsque son prétendent Pyrrhus épouse une autre femme. Racine décrit dans ce passage les ravages de la passion amoureuse. Dans le livre, la jalousie est omniprésente au sein des principaux personnages mais aussi à travers les gens qui représentent la société mondaine. Une passion destructrice qui causera indirectement la mort de sa mère puis celle du prince.

Au fil du récit, la princesse de  Clèves gagne en lucidité, elle ne voit qu’une seule solution pour échapper à ses sentiments provoqués par  la passion. Déchirée entre un amour incontrôlé et le devoir, passion et vertu : elle choisit la solitude et la retraite.  A plusieurs reprise la princesse de Clèves a tenté de fuir cet amour en suppliant son mari de la laisser se retirer dans le domaine de Coulommiers. Elle préfère se retirer de la Cour de peur que ses réactions physiques comme le rougissement et le regard face au Duc de Nemours la trahissent en public. Connaissant la Cour comme un milieu corrompu ou l’on parle d’intrigues amoureuses ou adultères, elle veut éviter d’être le sujet de conversation pour alimenter la rumeur ou de servir leurs intérêts personnels. A la fin du roman, elle échappe à nouveau au Duc de Nemours s’exilant dans une maison religieuse refusant toutes inclinaisons de celui-ci et toute sollicitation du monde extérieur. Elle se noie alors dans la solitude et trouve un nouvel amour spirituel celui de Dieu.

        Les passions ne peuvent pas être rejetées totalement,  elles permettent  aux personnes de grandir en maturité, d’apprendre beaucoup sur soi-même. Il faut voir les passions comme quelque chose de positive permettant à l’être humain d’évoluer dans le monde qui nous entoure afin de déjouer les pièges de la vie.

Il faut savoir que les passions existent et qu’il ne faut pas les prendre à la légère. Mme de Lafayette nous  le témoigne dans l’éducation que Mme Chartres a donnée à sa fille. C’est une mère d’exception car elle s’est retirée de la Cour pour éduquer sa fille, loin de celle-ci et de son agitation qu’elle produit. Elle cultive son esprit et sa beauté afin qu’elle plaise à la société tout en éduquant sa vertu et ses valeurs morales. Elle la met en garde contre les passions de l’amour et la prépare pour la vie conjugale. A la page 99, la princesse de Clèves s’est précipitée dans la chambre de sa mère pour parler de ce qu’il s’est passé au bal avec le Duc de Nemours avec un air d’admiration et enthousiasme. C’est à ce moment-là que Mme de Chartres a compris que sa fille était tombée amoureuse tout comme le Chevalier de Guise qui avait eu cette pensée auparavant.

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