Madame De Lafayette Princesse De Cleves

Titre de l’œuvre, extrait : La Princesse de Clèves, Tome I

Auteur : Madame de LA FAYETTE

Date de parution : 1678

Mouvement du courant littéraire : préciosité, classicisme

Genre littéraire : Roman (publié anonymement)

Thèmes abordés / dénoncés : L’éducation, l’amour

Personnages principaux : Princesse de Clèves, prince de Clèves, Madame de Chartres, Duc de Nemours.

Résumé :

L’action se déroule en 1558, à la cour du roi Henri II. Mademoiselle de Chartres, jeune orpheline de seize ans élevée par sa mère selon de rigoureuses règles de morale, paraît pour la première fois au Louvre. Le prince de Clèves, ébloui par sa beauté, la demande en mariage. Mademoiselle de Chartres accepte par raison. C’est alors qu’elle rencontre le duc de Nemours : naît entre eux un amour immédiat et partagé, auquel sa mère, Madame de Chartres la conjure de renoncer.

Analyse :

Y a-t-il des ressemblances entre le personnage de la Princesse de Clèves et son auteur Madame de Lafayette ? On pourrait le penser ! Toutes deux ont perdu leur père à quinze ans, ont épousé, par mariage arrangé, un homme estimable. Elles furent toutes deux éprises, hors mariage, d’un duc. Elles furent aussi femmes de Cour. C’est précisément la première présentation à la Cour de Mademoiselle de Chartres, future princesse de Clèves, qui est évoquée presque au début du roman. Cette dernière a seize ans et pénètre dans un milieu inconnu. Qu’est-ce qui attend donc cette belle personne exceptionnelle, qui a reçu une éducation originale pour l’époque, dans ce monde de galanterie et d’intrigues de la Cour de France ? Après avoir examiné l’effet que produit cette beauté sur la Cour, où le paraître est essentiel, on montrera que le cœur du texte concerne l’être et la vertu comme bouclier contre les dangers de la galanterie qui caractérisent la Cour.

Ainsi l’essentiel de cette première présentation n’est pas le portrait que fait d’elle son auteur qui la présente comme une beauté idéalisée en danger dans une cour prédatrice et fausse mais l’éducation hors norme qu’elle reçoit de sa mère, elle-même un modèle de vertu, et qui lui apprend à se « défier d’elle-même » dans un monde de mensonges et de galanteries. Lui présenter le mariage d’amour comme un salut, alors même qu’elle lui peint l’amour comme « dangereux » semble paradoxal et peu compréhensible pour une jeune fille qui a été isolée du monde et qui en ignore les usages. Mlle de Chartres qui ne dit mot dans cette première présentation a donc bien suivi le conditionnement moral et éducatif de sa mère. Mais y a-t-elle trouvé le bonheur ?

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