Les fleurs du mal questionnaire

Questionnaire Les Fleurs du mal  (section « Spleen et Idéal »

1, Qu'aurait préféré mettre au monde la mère du Poète ?

Dans le poème liminaire, « Bénédiction » de la section Spleen et Idéal, la mère déclare qu’elle aurait préféré mettre au monde un nœud de vipère plutôt que le poète : « Ah ! Que n’ai-je mis bas tout un nœud de vipères ».

2, En quoi le Poète est-il un christ à sa façon ?

Toujours dans le poème « Bénédiction », on peut déceler l’idée d’un poète qui souffre aux marges de la société, il est maudit par sa mère, promis à un destin de marginal, exilé de la société, il marche tout de même protégé par un ange, on peut faire une comparaison avec le Christ, tous deux portant une lumière divine et la souffrance lui permettrait de passer de la Terre aux Enfers.

« Je sais que la douleur est la noblesse unique
Où ne mordront jamais la terre et les enfers.
Il accède alors à la pure lumière,
Puisée au foyer saint des rayons primitifs. »

3, Où se meut l'esprit du poète ?

Dans le poème « Elevation », le poète aborde son esprit, qui se « meut avec agilité » :

« Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées, »

L’esprit du poète se meut donc dans l’immensité de la nature et des étoiles.

4, Définir le mot « synesthésie »

Une synesthésie est une figure de style qui repose sur l'alliance de plusieurs perceptions sensorielles. Plus simplement, il s'agit du mélange des sens dans une expression. Un exemple très parlant se trouve dans le poème « Correspondances », des Fleurs du Mal.

"Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,

 Doux comme les hautbois, verts comme les prairies".

La première synesthésie porte sur les adjectifs attribués au nom "parfums", qui utilise l'odorat. Les adjectifs rendent l'idée du toucher ("frais", "doux") et la vue ("verts"). On peut voir une deuxième synesthésie dans la comparaison "doux comme des hautbois" qui utilise un instrument, donc l'ouïe, avec l'adjectif relatif au toucher. 

5, Qui sont les « Phares » ? Pourquoi ce terme ?

Les « Phares » que l’on trouve dans le 6ème poème des Fleurs du Mal sont les artistes. Baudelaire a pour but d’éveiller des sensations qui similaires à celles que suscite l'œuvre de chaque peintre évoqué. Ces artistes sont appelés « phares car ils peuvent interpréter le langage de la nature et traduire les inquiétudes humaines, ce sont donc des « phares" qui éclairent la route des hommes,  l'artiste est la lumière, celui qui éclaire.

6, Que fut sa jeunesse pour le Poète ?

Dans le poème « L’Ennemi », Baudelaire qualifie sa jeunesse comme un « ténébreux orage », illuminé à quelques reprises par la lumière mais ravageur :

« Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. »

7, Nommez trois personnages littéraires ou mythologiques auxquels Baudelaire fait allusion

Tout d’abord  dans le poème XI, « Le Guignon », Baudelaire fait allusion à Sisyphe :

« Pour soulever un poids si lourd,

Sisyphe, il faudrait ton courage »

Sisyphe est un célèbre personnage mythologique durement châtié par Zeus et condamné aux Enfers à un supplice éternel et cruel qui consiste à rouler un rocher vers le sommet d’une montagne sans y parvenir, puisqu’ chaque fois, au moment d’aboutir, le rocher dévale la pente, obligeant Sisyphe à recommencer éternellement cette tâche.

On peut aussi relever dans le poème « Bohémiens en voyage », l’évocation de Cybèle, déesse grecque de la Terre et notamment de la végétation et de l’agriculture.

« Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures, »

Enfin, dans le poème « Don Juan aux Enfers », Baudelaire évoque Charon, personnage mythologique de l’Antiquité grecque dont la fonction était de faire traverser le Styx pour mener les morts aux Enfers.

« Quand Don Juan descendit vers l'onde souterraine
Et lorsqu'il eut donné son obole à Charon, »

8, « De qui parle Baudelaire : « Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre,

« Je suis belle, ô mortels ! » se réfère à la Beauté comme l’indique le titre du poème « La Beauté ». Baudelaire utilise le pronom personnel « je », il y a donc une allégorie et une personnification de la beauté.

9, Pourquoi a-t-on pu dire que dans « Une Charogne », Baudelaire « pétrarquisait » ?

On peut dire que dans le poème « Une Charogne », Baudelaire pétrarquisait le lyrisme, la présence de la femme, les clichés courtois. Pétrarque est un poète italien du XVIIIème siècle ayant chanté son amour pour Laure. Les thèmes pétrarquistes sont l’amour courtois  et la soumission de l'amant à sa douce.
Dans le vers 1, on peut relever le mot « objet » qui désigne la charogne pour la chosifier mais peut aussi désigner l'aimée de manière très courtoise. C’est donc une adresse très galante avec « mon âme », il y a néanmoins une ambigüité : « âme » rimant avec « infâme ».
On peut aussi relever un lieu idyllique, avec « Ce beau matin d'été si doux » (Vers 2) « Détour d'un sentier » (Vers 3) « Le Soleil rayonnait » (Vers 9).
Baudelaire utilise des métaphores très flatteuses, très convenues, stéréotypées pour désigner la femme. En somme, Pétrarque est une influence importante de ce poème.

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