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Lecture Analytique " Le Menteur " Acte 1, Scène 5

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Par   •  30 Mai 2015  •  3 989 Mots (16 Pages)  •  4 147 Vues

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LECTURE ANALYTIQUE N°1

Corneille, Le Menteur, acte I, scène 5

 Caractérisation

 Situation dans l’oeuvre : Il s’agit de la première occurrence de dialogue entre Dorante, Alcippe et Philiste. Leur rencontre est annoncée par Isabelle en I, 3 qui signale la probable jalousie d’Alcippe s’il surprend Dorante en train de parler à Clarice.

Dans la scène 3, Dorante fait déjà figure de Matamore par ses mensonges destinés à séduire Clarice. Après s’être présenté en redoutable guerrier, il a l’occasion dans la scène 5 de se faire passer pour un seigneur magnifique, ayant régalé ses amis d’un somptueux divertissement.

La conversation commence alors qu’Alcippe évoque une fête ayant eu lieu la veille, à laquelle il croit que sa promise, Clarice, a participé. Il ne sait pas qu’il se trompe. Les mensonges de Dorante laissent penser à Alcippe que celui-ci est son rival. Le quiproquo mène à un duel qui sera évité de peu grâce à l’intervention de Philiste. En effet, dans la scène 2 de l’acte III, celui-ci révèle le mensonge de Dorante.

 Genre : comédie

→ intrigues galantes

→ duo maître / valet

→ Dorante est comparable à Matamore : beau parleur, il aime se mettre en valeur en inventant ses exploits amoureux ou guerriers en valeur, qu’il raconte sans craindre d’exagérer. Le personnage de Matamore vient de la commedia dell’arte, qui s’est elle-même inspirée du Miles gloriosus de Plaute : il s’agit d’un fanfaron racontant ses exploits imaginaires, vantant sa bravoure et son succès auprès des femmes. C’est en fait un homme médiocre et un lâche.  comique de caractère et comique de situation puisque les mensonges de Dorante vont engendrer un quiproquo dans cette scène 5

→ création du mensonge qui se construit comme une improvisation des acteurs de la commedia dell’arte, à partir d’un canevas simple reposant sur des indications de lieu, de temps et sur le contexte du divertissement

→ rôle comique des apartés : Cliton attire l’attention du spectateur sur les mensonges de son maître

 Personnages codés :

→ duo d’amis : Philiste tente de ramener Alcippe, d’un tempérament colérique et jaloux, à la raison. Il l’invite à prendre ses distances avec le récit invraisemblable de Dorante.

→ duo maître / valet : Dorante / Cliton

Les personnages sont issus de la petite noblesse qui essaie d’imiter la haute aristocratie. Importance de la notion d’honneur, qui justifie en partie les mensonges de Dorante, désireux de paraître à son avantage.

 Mouvement : baroque

→ mise en abyme crée par le mensonge de Dorante qui se fait alors à la fois acteur d’une scène imaginaire et metteur en scène de celle-ci. Un spectacle met donc en scène un spectacle.

→ description spectaculaire du divertissement : esthétique du foisonnement, description en mouvement, profusion de formes et de couleurs sollicitant les cinq sens (cf. hypotypose : le récit est tellement vivant qu’il semble se dérouler sous nos yeux) pour mettre en valeur la notion de plaisir, hyperboles, personnifications, paradoxes, jeu de contrastes.

→ importance de la notion de plaisir associée à celles de beauté, de raffinement et de luxe

→ relations entre les personnages reposant sur des malentendus et des mensonges  cela aboutit à un quiproquo dont aucun des personnages n’est conscient.

 Type de scène :

→ dialogue entre trois « amis » sous l’oeil de Cliton qui intervient pour commenter les propos de son maître.

→ scène de confrontation larvée : désir de Dorante d’éblouir ses interlocuteurs, ce qui provoque le dépit d’Alcippe.

→ I, 5 complète l’exposition en parachevant le portrait de Dorante et en mettant en place l’intrigue.

 Type de texte : la réplique de Dorante est narrative d’une part puisqu’elle raconte les différentes étapes du divertissement, descriptive d’autre part, puisqu’elle donne à voir le divertissement en mouvement.

 Registres :

→ comique de caractère : Dorante en Matamore, Alcippe belliqueux

→ comique de situation : divertissement invraisemblable, exagération et surenchère, mise en place du quiproquo

→ épidictique : éloge du divertissement

→ accents lyriques : Dorante s’enthousiasme pour sa propre création, importance du lexique de la musique associé à la notion de plaisir

→ notes épiques dans la description du feu d’artifice

 Thèmes : intrigues galantes, vie mondaine, divertissement à la mode, mensonge

 Structure

v. 1 à 4 : conversation entre Alcippe et Philiste au sujet d’un divertissement.

v. 5 à 35 : arrivée de Dorante qui s’immisce dans la conversation et fait croire que c’est lui qui a donné le divertissement. Ce mensonge fait de lui le rival d’Alcippe (cf. aparté v. 34-35). Jeu d’échos dans l’échange questions / réponses entre les vers 1 et 26 qui illustre l’art du mensonge de Dorante s’appuyant sur un canevas bien maigre : un fête sur l’eau la veille au soir avec de la musique.

v. 36 à 77 : récit de Dorante structuré par les connecteurs temporels et description de la réception fastueuse.

v. 78 à 82 : Fin de l’entretien. Dépit d’Alcippe, doutes de Philiste. Ils prennent congé.

 L’échange est rapide jusqu’à la tirade de Dorante. Marqué par la stichomythie, ce procédé souligne ici la curiosité réciproque d’Alcippe et de Dorante et leur impatience d’en savoir plus. On remarque en outre la promptitude de Dorante à recueillir tous les éléments qui vont lui fournir l’inspiration nécessaire à la création de son mensonge.

 Enjeux

 Une conversation mondaine

→ Le sujet de la conversation

La conversation porte sur une « galanterie » (cf. v.10) et se fonde des « on dit » : v. 4

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