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Lecture Analytique Lorenzaccio Acte V Scène 7

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Par   •  4 Janvier 2014  •  1 456 Mots (6 Pages)  •  2 895 Vues

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Musset, dramaturge de l'époque romantique s'inspire du théâtre shakespearien dans ses œuvres au mélange tragique et comique. En 1834, il publie Lorenzaccio, une pièce dans laquelle il opère une transposition : il évoque la Florence des années 1530 sous la tyrannie du Duc Alexandre de Médicis en écho avec son époque. Le cousin du duc, Lorenzo de Médicis, personnage principal de cette pièce éponyme, rêve de rendre à Florence sa liberté républicaine en se rapprochant dangereusement du duc par un double jeu que nous constatons tout au long de la pièce. Dans la scène 7 de l'acte V, dernière scène de la pièce, alors que le Duc a été tué, nous nous trouvons face à un Lorenzaccio pris entre la fierté de son acte et la déception du résultat. Par quels procédés, l'auteur nous fait ressentir la duplicité émotionnelle du personnage de Lorenzo ?

I) Echec et résignation : un héros désabusé

a) un masque d'humour : la distance ironique de Lorenzo

Lorenzo en exil, adopte un ton qui peut sembler léger de prime abord. Le côté ironique de la scène vient en partie de lui et de ses déclarations et expressions passives comme si la situation n'était pas grave. Néanmoins elle l'est, il le sait et le dit, tout en se moquant en quelque sorte de son sort à venir comme avec cette antiphrase « Au moment où j'allais tuer Clément VII, ma tête a été mise à prix à Rome. Il est naturel qu'elle le soit dans toute l'Italie, aujourd'hui que j'ai tué Alexandre. » ligne 6. Il laisse transparaître dans ses propos un certain détachement vis à vis de sa situation. Il déclare que « le bon Dieu ne manquera pas de faire placarder sa condamnation éternelle » ligne 10 et utilise l'antiphrase « le bon Dieu » et l'hyperbole « condamnation éternelle » comme pour créer un rapport entre religion et tyrannie. Il se moque de la volonté du peuple de le tuer pour de l'argent en les rabaissant avec l'adverbe « presque » dans la phrase « la récompense est si grosse qu’elle les rend presque courageux » ligne 47. Bien qu'il en rie, on sent son inquiétude à travers les hyperboles : « dans toute l'Italie » ligne 8, « dans toute l'Europe » ligne 10, « ma condamnation éternelle » ligne 11, « dans tous les carrefours de l'immensité » ligne 12, qui sont également un signe de sa fierté à l'égard de son acte. Lorenzo rit des autres, mais rit également de lui même : dans ses 5 premières répliques, il répond à Philippe qui lui dit n'avoir pas changé, au sens propre :« je porte les mêmes habits, je marche toujours sur mes jambes, et je bâille avec ma bouche » ligne 15, ce qui nous laisserait penser qu'il n'ose répondre par les sentiments, comme lorsqu'à la mise en évidence de son jeune âge il répond « je suis plus vieux que le bisaïeul de Saturne ». Bien que l'ironie et l'humour dont fait preuve Lorenzo traduisent une sorte d'acceptation de son sort, il est clair que pour lui c'est surtout un masque souriant derrière lequel cacher sa tristesse.

b) Un acte inutile

L'observation de Philippe est révélatrice lorsque ligne 13 il déclare par un oxymore « Votre gaieté est triste comme la nuit. », on comprend alors ce que ressent réellement Lorenzo : il est désabusé. Il finit par insister sur l'inutilité de son acte au fil du texte, avec par exemple cette métaphore ligne 35 « J’étais une machine à meurtre, mais à un meurtre seulement », il minimise ici son acte avec l'adverbe « seulement ». Lorenzo ironise sur la responsabilité qu'entraîne cet acte avec la répétition « je l'avoue, je l'avoue... » ligne 30 et les hyperboles « des travers impardonnables » ligne 31, « le plus grand tort » ligne 31 qui sont en fait à comprendre comme des antiphrases : Lorenzo par honte, tente de se défaire subtilement de ses obligations. Son geste n’a pas pu sauver Florence, pas plus qu’il ne le sauvera lui : « j’ai été honnête – Peut-être le redeviendrais-je sans l’ennui qui me prend » ligne 41. Lorenzo s'efface face à cette situation : la première réplique de la scène est une réplique sobre : « Voilà une lettre qui m’apprend que ma mère est morte »), cette sobriété démontre la résignation de Lorenzo mais annonce également sa mort future qu'il évoque par ailleurs implicitement ligne 10 : « à ma mort ». On peut noter également l'insistance avec laquelle Lorenzo demande à sortir se promener, comme dans sa première réplique lorsqu'il demande à Philippe « Venez donc faire un tour de promenade » alors qu'il vient de lui annoncer la mort de sa propre mère.

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