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Le roman et la nouvelle au XIX e siècle : réalisme et naturalisme

Dissertation : Le roman et la nouvelle au XIX e siècle : réalisme et naturalisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Décembre 2017  •  Dissertation  •  3 326 Mots (14 Pages)  •  598 Vues

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Objet d’étude : Le roman et la nouvelle au XIX e siècle : réalisme et naturalisme Lecture analytique à compléter [Introduction à rédiger] [Présentation du texte] Le texte que nous allons étudier est un extrait du chapitre 8 du roman Une vie de Maupassant, paru en 1883. Il décrit et raconte un moment essentiel de la vie de l’héroïne, Jeanne : l’accouchement de son premier enfant. [résumé du passage] Celle-ci, en présence du médecin, de la garde-malade et de Julien, son époux, accouche dans d’atroces douleurs. Révoltée par tant de souffrances, elle ne trouvera la paix qu’à l’apparition de son fils. [intérêt du passage et problématique] En donnant à son roman le sous-titre L’humble vérit é, Maupassant soulignait son désir de raconter les événements de cette vie de façon réaliste et, par là, son refus de toute idéalisation. Cet extrait est à ce titre très révélateur de ce projet. Nous verrons donc en quoi cette scène est réaliste. [annonce du plan] Ainsi, analyserons-nous comment les souffrances de Jeanne la métamorphosent et la conduisent à éprouver à l’égard de ses proches des sentiments de jalousie et de rancœur. Puis nous étudierons comment la naissance de l’enfant transforme de tels sentiments, la faisant devenir une « mère fanatique ». [Axe 1 : phrase d’introduction à rédiger] La scène décrite est très réaliste, la souffrance physique et morale de Jeanne étant montrée dans toute son intensité. [Paragraphe a à rédiger] Le mouvement du texte suit la progression de l’accouchement et de la souffrance qui lui est liée. Il est constitué d’une série de courts paragraphes qui représentent les étapes de cet accouchement, la douleur alternant avec des moments d’apaisement et de lucidité. La douleur est ici évoquée par de nombreux termes et atteint son paroxysme, jusqu’à la délivrance où elle disparaît : « et sa souffrance s’apaisa ». Ce sont d’abord des « douleurs » au pluriel qui semblent surprendre Jeanne et la terrasser : « les douleurs reprirent tout à coup avec violence, et devinrent bientôt épouvantables ». Les adjectifs qui les caractérisent montrent à quel point elles sont insupportables, au-dessus de ce que l’on peut imaginer. Elles sont même terrifiantes, provoquant « épouvante » ou « effroi » : « épouvantables » et « Mais une convulsion effroyable la saisit ». Le narrateur va jusqu’à utiliser le mot « tortures ». Il s’agit donc de souffrances longues et profondes, totalement insupportables. Elles la dévorent de l’intérieur comme le souligne l’emploi du verbe « déchirer » et du mot « entrailles » : lui « déchirait si cruellement les entrailles ». Le fait que ce verbe soit à l’imparfait exprime l’idée d’une déchirure qui dure longtemps. À l’adverbe « cruellement », ici précédé de l’adverbe d’intensité « si », répond plus loin l’adjectif « cruel » : « un spasme si cruel ». Une nouvelle fois, le narrateur en souligne l’acuité avec l’adverbe d’intensité « si ». De même, la crise est qualifiée de « tellement violente ». Les douleurs de Cned – 7FR20CTPA0112 2/4 l’accouchement sont des douleurs particulières dues aux contractions. En observateur réaliste, le narrateur les désigne en effet sous le nom de « spasmes » ou de « convulsions » et il utilise aussi le mot « crise » lorsqu’elles sont à leur paroxysme. Jeanne, assaillie et épuisée par ces souffrances, est réduite à n’être que douleur, comme le montre la forme restrictive « ne plus » : « Elle n’avait plus de force, de vie, de connaissance que pour souffrir ». Le rythme même de la phrase donne l’impression d’un essoufflement, d’une perte progressive de toutes les forces vitales. La souffrance de Jeanne s’exprime d’abord par des plaintes, puis par des cris, qu’elle ne peut retenir, comme le montre l’emploi de l’adjectif « involontaires » et le fait que les « cris » soient sujet du verbe : « Et la malade, de temps en temps, poussait une faible plainte » et « Et Jeanne, dont les cris involontaires jaillissaient entre ses dents serrées ». Tout cela est tellement insupportable qu’elle en vient à avoir l’impression de mourir, de ne pas pouvoir survivre à une telle douleur ; ce qui peut paraître paradoxal, puisqu’elle est en train de donner la vie : « Elle se dit : "Je vais mourir. Je meurs" ». La gradation, exprimée par le futur progressif puis le présent, souligne son désespoir. [Transition entre les deux paragraphes] Cette souffrance est telle qu’elle métamorphose en premier lieu son caractère, habituellement doux et patient. [Paragraphe b] Jeanne est désignée par des expressions qui la réduisent à une « malade » ou à un corps morcelé : « Et la malade, de temps en temps, poussait une faible plainte ». La garde et le médecin la « manient » comme une chose. Les seules parties de son corps évoquées sont ses « entrailles », son « ventre ». Elle n’est plus qu’un « corps épuisé ». Ce corps martyrisé lui échappe, comme nous l’avons vu précédemment, avec ces cris qui jaillissent malgré elle. Et c’est comme si elle était soudain séparée de son propre corps. De même, révoltée par une souffrance qui, pour elle, n’a pas de sens, tant que l’enfant n’est pas né, Jeanne devient haineuse à l’égard de son entourage et même de Dieu. En effet, elle maudit Dieu et les prêtres. Le narrateur étant, ici, omniscient, lit dans les pensées de son personnage et insiste sur l’aspect totalement inhabituel de tels sentiments chez la jeune femme. La phrase débute ainsi : « Dans son âme misérable et troublée ». Il s’agit bien d’une personne qui a perdu ses repères et qui se sent soudain démunie et abandonnée de tous : « et elle maudissait Dieu, qu’elle avait cru juste autrefois ». L’emploi du plus-que-parfait « avait cru » et de l’adverbe de temps « autrefois » souligne l‘opposition entre passé et présent ; et l’adjectif « juste » montre l’incompréhension et la révolte dans lesquelles elle se trouve. Tout se mêle : Dieu, le destin et les prêtres. Ces derniers sont devenus des menteurs puisqu’ils prêchent le contraire de ce qu’ils font : « elle s’indignait des préférences coupables du destin, et des criminels mensonges de ceux qui prêchent la droiture et le bien ». [Axe 2 : phrase d’introduction] Cette révolte est non seulement due à sa souffrance mais aussi au fait qu’elle se compare à Rosalie qui, elle, n’a pas souffert lors de son accouchement. [Paragraphe a à rédiger] Le texte mentionne très tôt qu’elle pense à Rosalie de manière quasi obsessionnelle, comme le montrent l’imparfait et l’expression « sans cesse » : « Et Jeanne (...) pensait sans cesse à Rosalie ». Le paragraphe suivant évoque à nouveau cette obsession, l’adjectif « incessante

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