Le comique de situation
Dissertation : Le comique de situation. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar maeva95 • 23 Avril 2013 • Dissertation • 958 Mots (4 Pages) • 1 311 Vues
I) Le comique de situation
a) Une situation qui s'inscrit dans une tradition théâtrale comique
Inscription de la scène dans la tradition théâtrale :
– de la farce
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: le comique naît de la situation stéréotypée du trompeur trompé (l'un croit abuser
l'autre mais est en réalité abusé) que l'on trouve fréquemment dans le genre de la farce.
– de la scène traditionnelle d'aveu amoureux : il s'agit ici de la parodie comique du duo
amoureux de Dorante et Silvia qui aura lieu dans la scène 8 de l'acte III. Les valets, encore
travestis, essaient d'imiter les comportements et la manière de parler des maîtres, ce qui provoque
le rire.
b) La stratégie de retardement d'Arlequin
Le comique réside aussi dans les efforts d'Arlequin pour retarder l'aveu de sa véritable identité, efforts
d'autant plus plaisants qu'ils sont totalement inefficaces.
– C'est, par exemple, le rôle des apartés de la ligne 2 (« Préparons un peu cette affaire-là ... ») et de
la ligne 13 (« Lui dirai-je que je m'appelle ... »)
– Même effort de retardement sensible dans les détours de langage qui cherchent à éloigner le
dialogue de son sujet : inquiétude quant à la « constitution » de l'amour de Lisette ligne 3, propos
sur la « fausse monnaie » (l.9), …
1 Délicatesse extrême, raffinement voire affectation dans les manières, le langage. Plus précisément, au XVIIe siècle, c'est
une attitude sociale et esthétique caractérisée par une affectation du goût, du langage et des manières. Molière fit une satire
de ce mouvement dans Les Précieuses ridicules où il se moquait - entre autres - du raffinement excessif de l'expression des
«précieuses»
2 Comédie souvent courte et en vers, fondée sur les jeux de scène, et dont le niveau de langue est familier. Le but est de faire
rire le public, au moyen d'un comique grossier (bons mots, injures, coups, etc.)
Page 13 sur 40– Arlequin cherche à gagner du temps avec une accumulation de questions purement fictives (il
n'attend en réalité aucune réponse de Lisette) : l.3 à 5, l.9, l.13, l.16.
– Notons que les aveux ne sont pas complets : il subsiste l'ultime masque d'une périphrase
(« soldat d'antichambre » / « coiffeuse de Madame »), dernière pirouette pour adoucir la réalité de
l'imposture réciproque et pour provoquer le (sou)rire du public.
c) L'appel à la complicité du public
Le comique est favorisé par l'établissement d'une relation de complicité entre Arlequin/Lisette et le
public.
– Les apartés semblent s'adresser directement aux spectateurs (commentaires d'Arlequin sur sa
stratégie de retardement et sur le déroulement de l'échange : p.ex l.13 « Lui dirai-je que je
m'appelle Arlequin ? Non ; cela rime trop avec coquin. », l.16 « La jolie culbute que je fais là ! »
– Le passage de la 2ème personne à la 3ème personne (l.27 : « Il y a une heure que je lui
demande
...