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Le Vieux Saltimbanque, Baudelaire et Déplacement de saltimbanques, Daumier

Commentaire de texte : Le Vieux Saltimbanque, Baudelaire et Déplacement de saltimbanques, Daumier. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Décembre 2020  •  Commentaire de texte  •  2 434 Mots (10 Pages)  •  926 Vues

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Apolline POUJOL 22008025

L1 Lettres et Arts

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Le Vieux Saltimbanque, Baudelaire

Et

Déplacements de Saltimbanques, Daumier

        

        Le Vieux Saltimbanque de Baudelaire est tiré du Spleen de Paris ou Petits Poèmes en prose de 1869. Dans ce poème Baudelaire raconte l’histoire d’un « Vrai Parisien » qui se promène dans une fête foraine au milieu d’une foule de personnes toutes plus excitées les unes que les autres, et qui tout d’un coup tombe, au bout d’une rue, sur un vieux saltimbanque, tout recroquevillé, dans l’ombre et loin de toute cette agitation. A la fin du poème, Baudelaire nous révèle que ce saltimbanque est en réalité l’homme de lettre, celui qui est perpétuellement en voyage, jamais au même endroit.

L’œuvre de Daumier, Déplacement de saltimbanques, est une œuvre, une aquarelle plus précisément, représentant trois personnages, sûrement une famille. Sur cette toile on peut voir un homme au visage fermé, inexpressif, vêtu d’un habit de clown portant une chaise. Sur sa gauche se trouve un petit garçon, on dirait qu’il est nu. Il porte une boite, sûrement la caisse. Enfin, la femme sur la droite du tableau regarde ses pieds l’air pensive. Tous trois marchent dans une direction inconnue avec tous leurs biens en main. Derrière eux la foule s’engloutit dans les rues.

        Comment ces deux œuvres montrent-elles la modernité d’un style artistique ?

        Les artistes ont mis en avant cette modernité dans le sujet des œuvres, dans leur composition et la forme en elle-même, et enfin dans la symbolique. Nous étudierons ces trois aspects de la modernité dans ce commentaire.

        Tout d’abord, Baudelaire et Daumier parlent d’un seul et même sujet : les saltimbanques. Les saltimbanques sont des personnes qui font des acrobaties, des tours d’adresses en public. Ils sont là pour réjouir le peuple qui a travaillé et qui cherche « un armistice » à leur quotidien.

Au XIXème siècle la population urbaine devient de plus en plus importante, le peuple s’amasse dans les grandes villes. Les artistes, comme Baudelaire et Daumier, trouvent que le vieux Paris change, comme l’a dit Baudelaire dans son poème adressé à Victor HUGO dans Les Fleurs du Mal.

Pour Baudelaire, aborder le sujet de la vie urbaine est un thème récurrent. Il en parle également dans son poème Invitation au Voyage dans Les Fleurs du Mal. Le thème de l’urbanisme contraste avec les Romantiques qui aimaient beaucoup de la nature. Dans Le Vieux Saltimbanque, Baudelaire décrit une scène dans une fête foraine que, « en vrai parisien », il a l’habitude de fréquenter. Il décrit une foule impressionnante qui semble être joyeuse, en vacances, « le peuple oublie tout, la douleur et le travail ». Dans ce genre d’endroit, les différentes classes sociales se mêlent, « le peuple », « l’homme du monde lui-même » et « l’homme occupé de travaux spirituels » semblent dans la même euphorie, dans le même enthousiasme de découvrir les différentes performances des saltimbanques. Ils se baladent de spectacles en spectacles : celui des « queue-rouges et Jocrisses », celui des « Hercules », ou bien celui des « danseuses, belles comme des fées ou des princesses ». Baudelaire continue son récit en marchant dans les rues bondées quand tout d’un coup, « Au bout, à l'extrême bout de la rangée de baraques », il voit le vieux saltimbanque « voûté, caduc, décrépit, une ruine d'homme, adossé contre un des poteaux de sa cahute ». On retrouve dans l’œuvre de Daumier ce passage du texte de Baudelaire. Daumier dessine dans son aquarelle, trois bohémiens, saltimbanques qui marchent vers une destination inconnue après avoir donné un spectacle. Tout comme Baudelaire qui contraste avec les Romantiques et la nature, il montre un élan de modernité dans son œuvre en peignant trait pour trait ce qu’il voit. Ses œuvres, que ce soient des aquarelles comme ici ou bien des caricatures, sont le reflet d’une réalité sans l’idéaliser. Il montre ce qui est digne d’être regardé. Ainsi, lui aussi contraste avec les Romantiques qui avaient tendance à idéaliser leurs protagonistes.

De plus, Daumier porte un regard plus cruel, que Baudelaire, sur la société de son temps après avoir fortement critiqué les bourgeois et les politiques dans plusieurs de ses séries (Les Gens de Justices ou Types parisiens). Il s’attarde sur la misère du peuple.

Ainsi, Baudelaire et Daumier prennent en compte tous les éléments du réel parce que tout peut devenir poétique ou une œuvre d’art, ce qui est une forme de modernité pour l’époque. D’ailleurs, Daumier et Baudelaire ont été parfois censurés pour leur modernité.  

        Baudelaire et Daumier ont fait une description de la vie urbaine avec ses bons et ses mauvais côtés. Leurs œuvres vont modifier l’art de la poésie et de la peinture de leur époque grâce à une certaine modernité. Cette modernité là se retrouve dans les deux compositions.

        Baudelaire, grand admirateur de Victor HUGO et connu surtout pour Les Fleurs du Mal qui est un recueil de poèmes classiques, marque une nouvelle rupture avec Le Spleen de Paris de 1869, qui est un recueil en prose et non en alexandrins comme le voudraient les classiques. Daumier est, quant à lui, connu pour ses nombreuses caricatures de Louis-Philippe en poire ou de la société de son temps.

        Inspiré par Aloysius Bertrand, Baudelaire écrira ses derniers poèmes en prose, c’est-à-dire qu’il écrit sans versification ni rimes. Il met du rythme dans ses poèmes grâce à des figures de styles telles que l’oxymore, la personnification, l’hyperbole ou encore les anaphores. A travers cette méthode peu connue, Baudelaire a pour ambition de moderniser la poésie en se débarrassant de la métrique. Dans Le Peintre de la vie Moderne, il formule ainsi son ambition : « dégager de la mode ce qu’elle peut contenir de poétique dans l’historique, […] tirer l’éternel du transitoire. ».

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