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Le Vieux Monsieur et le Logicien

Commentaire de texte : Le Vieux Monsieur et le Logicien. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Avril 2015  •  Commentaire de texte  •  1 009 Mots (5 Pages)  •  599 Vues

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Le Vieux Monsieur et le Logicien vont s’asseoir à l’une des tables de la terrasse, un peu à droite et derrière Jean et Bérenger.

Bérenger, à Jean : Vous avez de la force.

Jean : Oui, j’ai de la force, j’ai de la force pour plusieurs raisons. D’abord, j’ai de la force parce que j’ai de la force, ensuite j’ai de la force parce que j’ai de la force morale. J’ai aussi de la force parce que je ne suis pas alcoolisé. Je ne veux pas vous vexer, mon cher ami, mais je dois vous dire que c’est l’alcool qui pèse en réalité.

Le Logicien, au Vieux Monsieur : Voici donc un syllogisme exemplaire. Le chat a quatre pattes. Isidore et Fricot ont chacun quatre pattes. Donc Isidore et Fricot sont chats.

Le Vieux Monsieur, au Logicien : Mon chien aussi a quatre pattes.

Le Logicien, au Vieux Monsieur : Alors c’est un chat.

Bérenger, à Jean : Moi, j’ai à peine la force de vivre. Je n’en ai plus envie peut-être.

Le Vieux Monsieur, au Logicien après avoir longuement réfléchi : Donc logiquement mon chien serait un chat.

Le Logicien, au Vieux Monsieur : Logiquement, oui. Mais le contraire est aussi vrai.

Bérenger, à Jean : La solitude me pèse. La société aussi.

Jean, à Bérenger : Vous vous contredisez. Est-ce la solitude qui pèse, ou est-ce la multitude ? Vous vous prenez pour un penseur et vous n’avez aucune logique.

Le Vieux Monsieur, au Logicien : C’est très beau la logique.

Le Logicien, au Vieux Monsieur : A condition de ne pas en abuser.

Bérenger, à Jean : C’est une chose anormale de vivre.

Jean : Au contraire. Rien de plus naturel. La preuve : tout le monde vit.

Bérenger : Les morts sont plus nombreux que les vivants. Leur nombre augmente. Les vivants sont rares.

Jean : Les morts, ca n’existe pas, c’est le cas de le dire !… Ah ! ah !… (Gros rire) Ceux-là aussi vous pèsent ? Comment peuvent peser des choses qui n’existent pas ?

Bérenger: Je me demande moi-même si j’existe !

Jean, à Bérenger : Vous n’existez pas, mon cher, parce que vous ne pensez pas ! Pensez, et vous serez.

Le Logicien, au Vieux Monsieur : Autre syllogisme : tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat.

Le Vieux Monsieur : Et il a quatre pattes. C’est vrai, j’ai un chat qui s’appelle Socrate.

Le Logicien : Vous voyez…

Jean, à Bérenger : Vous êtes un farceur, dans le fond. Un menteur. Vous dites que la vie ne vous intéresse pas. Quelqu’un, cependant, vous intéresse !

Bérenger : Qui ?

Jean : Votre petite camarade de bureau, qui vient de passer. Vous en êtes amoureux !

Le Vieux Monsieur, au Logicien : Socrate était donc un chat !

Le Logicien : La logique vient de nous le révéler.

Jean : Vous ne vouliez pas qu’elle vous voie dans le triste état où vous vous trouviez. Cela prouve que tout ne vous est pas indifférent. Mais comment voulez-vous que Daisy soit séduite par un ivrogne ?

Le Logicien : Revenons à nos chats.

Le Vieux Monsieur, au Logicien : Je vous écoute.

Bérenger, à Jean : De toute façon, je crois qu’elle a déjà quelqu’un en vue.

Jean, à Bérenger : Qui donc ?

Bérenger, à Jean : Dudard. Un collègue du bureau : licencié en droit, juriste, grand avenir dans la maison, de l’avenir dans le cœur de Daisy, je ne peux pas rivaliser avec lui.

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