Le vieux nègre et la médaille

.Le vieux nègre et la médaille

Méka, victime de sa propre naïveté et de l’hypocrisie d’un peuple foncièrement faux, malhonnête et dictatorial. Méka incarnait l’homme africain traditionnel. Ancien tirailleur et retraité durant les deux guerres mondiales, celui-ci menait une vie paisible aux côtés de sa femme Kelara jusqu’au jour où il avait reçu de façon imprévue, une convocation chez le représentant du gouvernement français, le commandant de la mission de son village. Il y apprend qu’en date du 14 juillet, jour de la fête nationale française, il se verra décerner par le Chef des Blancs de Timba, en remerciement de ses bons et loyaux services à l’égard de la France, une médaille venant de Paris. En effet, ayant cédé une partie de ses terres aux missionnaires et donné ses deux fils à la guerre où tous deux périrent, Méka, pour ses actes de bravoure et de générosité, se verra récompensé et glorifié. Cette nouvelle étape de sa vie marque ainsi toute frontière existentielle séparant les noirs des blancs, mais également celui de sa destruction morale, intellectuelle et physique.

L’annonce de la nouvelle est très vite perçue par les villageois comme un évènement exceptionnel et place Méka en véritable héros et modèle au sein de la communauté africaine. C’est pourquoi les parents, frères, sœurs, cousins et amis décident de se rendre chez lui afin de le féliciter et de le soutenir le jour de la cérémonie décorative car pour eux, c’est un évènement exceptionnel étant donné que cette opportunité n’est pas donné a tout le monde et puis c’est un peu un honneur pour l’entourage de connaître un noir ami des blancs. Ainsi, c’est avec joie, enthousiasme et admiration, qu’ils s’étaient retrouvés tous en attendant avec impatience et le jour « j », dans la case du couple.

Le jour de la cérémonie officielle, Méka eu droit à une place d’honneur située dans « un cercle dessiné à la chaux ». Séparé ainsi de sa famille et seul face à la douleur physique et psychologique que lui avait imposé l’habit d’emprunt dont il s’est doté pour l’occasion, Méka avait eu le temps de réaliser que le chemin menant au « monde blanc », est tortueux et fait de souffrances. Ceci dit Meka est très courageux ainsi que patient, il imaginait l’aventure plus comme une épreuve et un passage obligés pour tout homme qui désire vivement s’élever et accéder à la gloire et à la reconnaissance, cette étape de sa vie ne fera qu’augmenter en lui l’envie d’atteindre ce qu’aucun homme de sa race et de son rang n’a jamais pu atteindre jusque là.

La remise de médaille terminée, Méka avait reçu à nouveau les félicitations du Haut Commandant qui en profite pour lui renouveler ses sincères amitiés. Après les festivités, celui-ci s’était endormit dans la salle et, abandonné injustement par ceux qui au départ le soutenaient et l’encadraient, il s’était retrouvé seul face à son destin d’homme qui venait d’entrer dans un nouveau monde dont il n’avait jamais espérer pouvoir y intégrer lorsqu’il fut réveillé par une forte pluie, il cherchera à fuir. Dès lors, la médaille n’avait plus que peu d’importance. Une fois libéré des eaux, Méka cherchant son chemin, s’était rendu compte qu’il avait perdu sa médaille et

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