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Le Ravissement de Lol V. Stein (Marguerite Duras)

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Par   •  2 Mai 2019  •  Commentaire de texte  •  1 852 Mots (8 Pages)  •  788 Vues

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Commentaire de texte

Le Ravissement de Lol V. Stein

Le Nouveau Roman est un mouvement littéraire apparaissant dans les années 50 et dans lequel les auteurs refusent les conventions du récit traditionnel. Effectivement, Alain Robbe-Grillet annonce le décès du personnage avec un état civil, une psychologie et une description. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, les populations sont bouleversées, et c’est l’essor de la psychologie et de la psychanalyse, deux sciences nous dévoilant des zones d’ombre sur l’être humain. Le Nouveau Roman veut que le personnage soit comme nous, avec un mystère dans son inconscient.

Marguerite Duras est une écrivaine représentative de ce mouvement. Née en Indochine, elle écrit plusieurs romans comme “Hiroshima mon amour” ou “L’Amant”.

Son oeuvre, “Le Ravissement de Lol V. Stein” raconte l’histoire de Lola Valery Stein, qui lors d’un bal, se fait abandonner par son fiancé. Ce roman raconte sa folie aux yeux des autres car elle est de plus, fascinée par le couple de Tatiana, sa meilleure amie qu’elle suit partout.

La scène que nous allons étudier est celle du bal où Lol se fait abandonner et où sa folie naît.

Nous pouvons donc nous demander comment cette scène de bal et de rencontre amoureuse, mais également d’abandon pour Lol, expose t-elle le pessimisme amoureux du Nouveau Roman?

Notre réponse se divisera en trois grands axes : Nous verrons d’abord que cette scène de bal introduit une rencontre amoureuse, puis qu’il s’agit également d’une scène d’abandon et enfin, qu’elle nous dévoile le pessimisme amoureux du mouvement du Nouveau Roman.

Dans cette première partie, nous allons expliquer cette scène de bal et de rencontre amoureuse. Nous verrons d’abord qu’il s’y produit un coup de foudre, puis, une danse amoureuse et pour terminer, nous analyserons le centre des regard.

Premièrement, nous constatons qu’il se produit au sein de ce bal un coup de foudre. En effet, nous relevons le champ lexical des émotions fortes, avec des hyperboles : “émotion si intense” (Accentué par l’adverbe d’intensité “si”), “peur”, “comme au supplice” (Qui est par ailleurs une comparaison), “la surprise émerveillée” (Emotion soulignée par l’adjectif “émerveillé”), “imploration” et “désarroi”. Nous remarquons en outres des manifestations physiques du coup de foudre aux lignes 16 et 17 avec “gaucherie soudaine”, “expression abêtie”, “figée par la rapidité du coup” et la pulsion de Michael Richardson exprimée par la formule injonctive “Il faut que…” à la ligne 3. Des indices temporelles marquent la rapidité du coup de foudre : “Dès que”, “soudaine”, “figée par la rapidité du coup”, le coup, renvoyant aussi à la flèche de Cupidon. Le motif de la reconnaissance mutuelle peut nous rappeler la rencontre entre Clèves et Nemours : “Dans la surprise émerveillée de voir le nouveau visage de cet homme aperçu le matin” et “ le désarroi qui l’avait envahi lui venait à son tour de la gagner” aux l.17 et 18 mais nous pouvons noter aussi “Anne Marie Stretter et Michael Richardson ne s’étaient plus quittés” à la ligne 28.

Ensuite, parlons de la danse amoureuse entre eux deux. Nous remarquons le topos de la scène de bal : la danse, la piste, plusieurs occurrences du verbe danser et du nom “danse” mais également le buffet et le bar venant moderniser cette scène. L’allitération ent [s] à la ligne 20 souligne le plaisir éprouvé et les mouvements de danse. Cependant, cette danse est peu décrite et semble donc irréelle. Cette danse représente un marqueur traditionnel : C’est un moment d’intimité entre deux personnages, mis en relief par l’anadiplose “Ils avaient dansé. Dansé encore.” Ce moment est au delà de la parole (Absence accentuée par “Ils ne s’étaient pas parlé” à la ligne 21) voire même au delà du regard, comme le montre le parallélisme entre les pronoms “lui” et “elle”, puis, ces pronoms fusionnent en “ils” dès la ligne 21.

Enfin, nous observons un jeu de regards, avec son champs lexical : “regardé” (l.6), “vu” (l.9 et 11) et “voir” (l.15). Mais le personnage principal et éponyme est exclu du bal, contrairement à Mme Bovary et Mme de Clèves. Cette réécriture est donc subversive.

Dans cette première partie, nous avions analysé la rencontre amoureuse qui eut lieu dans ce bal. Nous avions d’abord expliqué le coup de foudre, puis, la danse amoureuse qui s’en suivit et enfin, le jeu de regards. Nous allons maintenant passer à la seconde partie, consistant en l’explication du deuxième sens de cette scène : Effectivement, nous verrons que c’est aussi une scène d’abandon.

Dans cette seconde partie, nous allons montrer en premier lieu la confusion mentale de Lol, puis, sa fascination pour le nouveau couple, et enfin, son ravissement.

Nous voyons que Lol est confuse à plusieurs échelle. Elle est d’abord confuse temporellement, comme nous en témoigne l’hyperbole “Très âgée” à la ligne 7, alors que Lol n’a que 19 ans. Ensuite, elle est confuse au niveau de son statut et de son rôle, comme nous le prouve la périphrase “Une femme dont le cœur est libre de tout engagements”, à la ligne 7, alors qu’elle est fiancée et la comparaison “regarde ainsi ses enfants”, alors qu’elle n’est pas encore mère. De plus, elle est confuse sentimentalement. Nous relevons l’élément “Elle parut les aimer”, alors que le lecteur s’attend à un sentiment de jalousie, de colère. La psychologie du personnage est instable et incompréhensible pour le lecteur et le narrateur, montrant lui aussi son incertitude avec le verbe “Paraître” (“Elle parut”).

Néanmois, Lol est fascinée par le nouveau

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