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Le Cid acte lll scène 4

Résumé : Le Cid acte lll scène 4. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Mai 2022  •  Résumé  •  804 Mots (4 Pages)  •  930 Vues

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Cid acte lll scène 4                                    

Point culminant de la pièce, cette scène est située au milieu de l’acte central de celle-ci. Rodrigue est entré dans la maison de Chimène. Elvire l’ayant caché, il a entendu les confidences de Chimène qui avoue qu’elle l’aime encore mais que son honneur lui impose de venger son père. « Il y va de ma gloire, il faut que je me venge » (v. 842). Le spectateur sait que Chimène et Rodrigue sont tiraillés entre leur honneur et l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre. Face à ce dilemme cornélien qui implique un choix impossible entre le devoir et l’amour, l’un et l’autre sont résolus à mourir. Rodrigue se confit à Elvire dans la scène 1 « Je cherche le trépas après l’avoir donné » (v. 753) et Chimène l’annonce à la fin de la scène 3 « Le poursuivre, le perdre et mourir après lui » (v. 848). Cette scène est la plus attendue par le spectateur car elle réunit pour la première fois les deux principaux protagonistes de la pièce dans une confrontation qui s’annonce dramatique.

Rodrigue se dévoile à Chimène et lui demande de prendre sa vie pour le meurtre qu’il a commis « N’épargnez point mon sang : goûtez sans résistance » (v. 853), « De finir par tes mains ma déplorable vie » (v. 870). Il justifie son acte au nom de l’honneur « Mais, quitte envers l’honneur, et quitte envers mon père » (v. 897). Il justifie, de la même manière, son exécution des mains de sa bien-aimée pour que celle-ci puisse, à son tour, préserver son honneur. «  C’est maintenant à toi que je viens satisfaire » (v. 898). Rodrigues tente d’attiser la haine de Chimène en lui montrant l’épée avec laquelle il a tué son père. « Regarde-le plutôt pour exciter ta haine » (v. 861). Les tirades de Rodrigues et Chimène se font alors écho. Rodrigues clame les vers suivants : « Car enfin n’attends pas de mon affection. Un lâche repentir d’une bonne action » (v. 871 et 872) ou encore « Je l’ai vu, j’ai vengé mon honneur et mon père » (v. 877). Chimène lui répond dans des termes pratiquement identiques : « Car enfin n’attends pas de mon affectation. De lâches sentiments pour ta punition » (v. 927 et 928) et « Elle a vengé ton père et soutenu ta gloire » (v. 915). Chacun montre ainsi, par cette symétrie des mots, l’estime qu’il porte à l’autre. Nous sentons alors toute la force du conflit qui anime Chimène entre le devoir de sauver son honneur et l’amour qu’elle porte à Rodrigues. Elle se refuse ainsi à l’exécuter de sa main mais non à chercher justice. « Va je suis ta patrie, et non ton bourreau » (v. 940). Rodrigue lui répond que si elle veut venger son père, elle doit le faire de sa propre main. « Ta main seule du tien doit prendre la vengeance » (v. 950). Nous en comprenons alors la raison dans les vers qui suivent. L’amour qu’il lui porte est si puissant qu’il ne peut supporter l’idée de vivre avec sa haine. « Ton malheureux amant aura bien moins de peine. A mourir par ta main qu’à vivre avec ta haine » (v. 961 et 962). Cette supplique implorante pousse la jeune femme à un ultime aveu, celui d’une impossible haine à son égard. « Va, je ne hais point » (v. 963). Chimène trahit ainsi sa faiblesse pour Rodrigue. Cette litote marque, à la fois, l’aveu bouleversant d’un amour plus fort que son désir de vengeance mais aussi son déchirement intérieur entre l’amour qu’elle porte à Rodrigue et l’honneur qu’elle doit à son père. Dans les vers qui suivent, on sent Chimène peu à peu vaciller. « Sachant que je t’adore et que je te poursuis » (v. 972). Toute haine, tout désir de vengeance semble désormais avoir disparu et les deux jeunes gens sont assaillis de sentiments mêlant l’amour et la douleur « ô miracle d’amour ! ô Comble  de misère ! » (v.985 et 986). L’un subi un châtiment qu’il estime pire que la mort « Adieu ; je vais traîner une mourante vite » (v. 993). L’autre ne peut se résoudre à survire au trépas de son amant. « De ne respirer pas un moment après toi » (v. 996).  Cette scène illustre un conflit traditionnel dans la tragédie entre l’amour et l’honneur. L’originalité de celle-ci réside dans un jeu d’échos entre Rodrigue et Chimène qui aboutit au triomphe du sentiment amoureux et à une conclusion tragique pour les deux amants.

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