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Le Cid, Acte III, Scène 3

Note de Recherches : Le Cid, Acte III, Scène 3. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Mars 2015  •  1 649 Mots (7 Pages)  •  7 908 Vues

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Etude de texte

Corneille, Le Cid, Acte 3, Scène 3

Le passage qui sera par la suite analysé est tiré de l’ouvrage Le Cid de Pierre Corneille. Ce dernier est un auteur ayant vécu au XVIIème siècle, période durant laquelle le classicisme domine. Le Cid est une tragi-comédie qui a été publiée en 1637. En cette période, les règles de la tragédie classique n’étaient pas encore bien assimilées. L’extrait en question se situe dans la troisième scène du troisième acte, intitulé le dilemme de Chimène. Nous nous focaliserons uniquement sur les vers 803 à 837. On y trouve un dialogue entre Chimène et sa gouvernante, Elvire. Chimène tente de choisir entre deux possibilités qui s’offrent à elle ; soit privilégier son amour pour Rodrigue, ou alors de défendre l’honneur familial en poursuivant le meurtrier de son père. Dans un premier temps sera analysé le dilemme auquel est confronté Chimène ainsi que la solution que cette dernière envisage. Par la suite seront étudiés les différents sentiments qui tourmentent l’esprit de la fille don Gomès.

Les vers qui seront analysés par la suite sont composés en alexandrins classiques. Mis à part trois vers hexasyllabiques, ils respectent tous la règle de la césure à l’hémistiche, avec toutefois un rythme irrégulier dans quelques uns d’entre eux. La disposition des rimes est plate (forme AABB), sauf un vers qui ne rime avec aucun autre (v.325). L’alternance masculine/féminine est rigoureusement respectée. Quant à la richesse des rimes, elle est la plupart du temps suffisante, avec cependant quelques exceptions. Le texte peut être découpé en quatre parties distinctes correspondant aux quatre interventions de Chimène tout au long du dialogue. La première, intitulée le désespoir de Chimène va des vers 803 à 808. Puis des vers 809 à 824, on retrouve la présentation du dilemme auquel Chimène est confrontée. Cette dernière insiste ensuite, des vers 825 à 829 sur le fait que l’assassinat de son père ne peut pas rester impuni et qu’elle se doit de le venger. L’importance de l’honneur est finalement mise en évidence des vers 830 à 837.

Nous allons dans un premier temps nous concentrer sur le dilemme et voir comment les deux valeurs entre lesquelles Chimène doit faire un choix –l’amour pour Rodrigue et l’honneur familial- sont mises en opposition. Tout d’abord, le mot cœur (v. 814-818-823-834), et le mot père (v. 809-814-824-832) sont tous deux cités quatre fois au long du passage, ce qui prouve que les deux protagonistes ont la même importance aux yeux de Chimène. Puis, on retrouve plusieurs termes marquant une opposition entre deux idées, en particulier « s’oppose » (v.811), « mais » (v.817) et « en dépit de » (v.813). On voit ainsi que les deux valeurs du dilemme sont à plusieurs reprises opposées. Par la suite, le chiasme au vers 811-812 « Ma passion s’oppose à mon ressentiment, Dedans mon ennemi je retrouve mon amant » oppose les deux choix possibles : l’amour (passion/amant) et fait de rejeter Rodrigue (ressentiment/ennemi). La rime riche pouvoir/devoir (v. 816-820), qui est de surcroit une rime riche, accentue encore l’opposition entre l’amour et l’honneur en faisant rimer deux termes qui ont des significations différentes ; le « pouvoir » symbolisant l’amour pour Rodrigue et le « devoir » symbolisant la défense de l’honneur familial.

A présent, il peut être judicieux de se focaliser sur le véritable combat interne que Chimène est en train de revivre, combat entre son père et Rodrigue. Cette lutte représente en fait le combat interne que mène Chimène pour choisir entre l’amour et l’honneur. Le rythme saccadé des vers 815-816 représente de manière subtile les coups successifs que se sont échangés Rodrigue et don Gomès lors du duel. Par la suite, dénotons la présence de termes liés au combat qui sont mis en opposition : fort/faible, presse/cède, attaque/défend. Ils symbolisent un combat de longue haleine, ou chacun des deux belligérants peut prendre le dessus sur l’autre. La durée de cette lutte est également soulignée par l’assonance en (an) que l’on retrouve des vers 812 à 818. Cette sonorité ralentit la lecture lors de ce passage et insiste donc sur la longue durée de ce combat. Pour finir, l’allitération en (t), particulièrement marquée au vers 816 « Tantôt fort, tantôt faible, et tantôt triomphant » ajoute encore de l’agressivité dans cette lutte. Remarquons encore que le « tantôt triomphant » rappelle que le vainqueur du duel est bien Rodrigue.

Intéressons-nous maintenant aux différents indices dans le texte permettant de déduire que Chimène va probablement privilégier la défense de l’honneur familial au détriment de son amour pour Rodrigue. Premièrement, la rime m’oblige/m’afflige (v. 821-822) montre bien que Chimène n’a pas le choix que de retrouver l’honneur que son père a perdu lors du duel, même si cette décision provoque chez elle de la souffrance. Deuxièmement, la rime riche charmes/larmes (v.

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