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Comment Cette Scène Montre Le Combat Intérieur De Rodrigue ? (Le Cid, Acte 1, Scène 6)

Rapports de Stage : Comment Cette Scène Montre Le Combat Intérieur De Rodrigue ? (Le Cid, Acte 1, Scène 6). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Décembre 2014  •  2 224 Mots (9 Pages)  •  1 511 Vues

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Introduction :

- Présentation de l’auteur et de l’œuvre :

- Situation du passage : Rodrigue vient d’apprendre l’offense faite à son père par le père de Chimène.

Don Diègue conjure son fils de laver l’affront du soufflet et lui remet son épée.Rodrigue se retrouve seul :

vengera-t-il son père en tuant le père de celle qu’il aime ? Le monologue de Rodrigue est composé de stances

qui rompent avec l’alexandrin à rimes plates utilisé par ailleurs. Les stances dont l’origine remonte au XVIème

siècle est une forme poétique lyrique. Elles obéissent à des contraintes : elles comportent une idée par

strophes, les vers de chaque strophe sont de longueur différente et l’organisation des rimes est variée. Ici,

chaque strophe de dix vers est organisée ainsi :

- un quatrain à rimes embrassées, composé d’un octosyllabe et de trois alexandrins

- un distique à rimes plates, composé d’un alexandrin et d’un hexasyllabe

- un quatrain à rimes croisées, composé d’un décasyllabe, d’un hexasyllabe et de deux décasyllabes.

Lecture

- Reprise de la question et annonce du plan : Dans cette scène, un des plus célèbres du Cid, Rodrigue

exprime le dilemme qui l’anime dans un discours tout à la fois argumentatif et lyrique. Nous verrons dans une

analyse linéaire comment la structure des stances reproduit les étapes du combat intérieur de Rodrigue, de la

stupeur à la prise de décision.

I – L’expression de la stupeur

Cette première strophe correspond à ce que l’on nomme l’exorde dans un discours délibératif : il s’agit

d’exposer le sujet du discours.

a) Rodrigue exprime donc tout d’abord son profond désarroi et sa souffrance par une série

d’appositions : « Percé » v. 291, « Misérable vengeur » v. 293, « malheureux objet » v. 294 qui le désignent et

caractérisent sa douleur.

La métaphore de la blessure mortelle « Percé jusques au fond du cœur », poursuivie dans la strophe

par les termes « atteinte », « mortelle » v. 292, abattue » v. 295, « coup qui me tue » v. 296, souligne la

profondeur de la souffrance ainsi que les adjectifs « misérable » et « malheureux ».

b) Le distique en rimes plates, au milieu de la strophe, met en évidence la stupeur de Rodrigue par

l’emploi de l’adjectif « immobile » : Rodrigue est littéralement incapable d’agir comme sous le coup d’une

blessure physique. L’effet est d’autant plus grand que la scène précédente se termine par l’exhortation de Don

Diègue à son fils, toute faite de verbes de mouvement : « va, cours, vole et nous venge. » v. 290.

Dans la deuxième partie de la phrase, le changement de fonction du pronom personnel de la 1ère

personne souligne l’incapacité du jeune héros à réagir : de sujet « Je demeure immobile », il devient COD « au

coup qui me tue ». D’autre part l’enjambement des vers 295-296 permet de mettre en relief le verbe

« Cède » : Rodrigue ne peut résister à la souffrance qui l’atteint.

c) ce n’est que dans les deux derniers vers que la réalité implacable que subit Rodrigue est énoncée :

« En cet affront mon père est l’offensé,

Et l’offenseur le père de Chimène »

La structure en chiasme met en évidence la situation inextricable et tragique du héros, enfermé dans un

rôle de vengeur et donc d’assassin du père de la femme qu’il aime, auquel il ne peut se résoudre.

Enfin, le rythme, ample jusqu’alors, est brisé dans le dernier quatrain par l’exclamation : « Ô Dieu,

l’étrange peine » qui succède à l’évocation d’une union désormais impossible « Si près de voir mon feu

récompensé » v. 297. On peut remarquer que jusque la fin des stances « Chimène » et « peine » rimeront,

associées ainsi dans l’évocation de la douleur.

➜ ainsi cette première strophe présente-t-elle d’une part la souffrance du héros et d’autre part la raison

de cette souffrance : le devoir lui impose de tuer le père de la femme qu’il aime.

II – L’exposition du dilemme

Les deux strophes suivantes constituent l’exposé du dilemme.

a) les deux termes de l’alternative sont perçus comme violemment contradictoires : l’exclamation « Que

je sens de rudes combats ! » v. 301 et la préposition « contre » au tout début du vers 302 soulignent le choc

des contraires. Le verbe sentir du vers 301 peut avoir une double signification : annonce du combat physique à

venir mais aussi et surtout énoncé du combat intérieur de Rodrigue dont les deux termes sont juxtaposés à

l’hémistiche dans le vers 302 grâce à l’inversion de la construction : « Contre mon propre honneur mon amour

s’intéresse. ». Cette antithèse se poursuit tout au long des deux strophes.b) Les nombreuses antithèses de la deuxième strophe renvoient toutes, bien entendu au dilemme de

Rodrigue :

- v. 303- 304 : « Il faut venger un père et perdre une maîtresse / L’un m’anime le cœur, l’autre retient

mon

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