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La vision de la condition humaine par le mythe de Pandora

Dissertation : La vision de la condition humaine par le mythe de Pandora. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Avril 2020  •  Dissertation  •  1 322 Mots (6 Pages)  •  1 304 Vues

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Etienne LE BON

Pandora

John William Waterhouse (1849-1917) est un peintre britannique néoclassique, célèbre pour ses tableaux de femmes inspirés de la mythologie et de la littérature. Son tableau Pandora (1882), présente cette belle femme ne pouvant s’empêcher de regarder dans la boîte d’où s’échappent les maux qui vont recouvrir la terre. Mais c’est le poète grec Hésiode qui nous donne les premières traces écrites de ce mythe dans Les Travaux et les Jours et La Théogonie. Selon le mythe, Pandora (ou Pandore) est la première femme, créée par les dieux sur l’ordre de Zeus qui voulait se venger des hommes pour le vol du feu par Prométhée. Elle reçut de nombreuses qualités de la part des dieux, d’où son nom venant de pan et dôran : le cadeau de tous les dieux. Mais elle reçut aussi une jarre contenant tous les maux de l’humanité. L’ouverture de la jarre par Pandora est à l’origine de la dispersion de ces maux dans le monde, l’espérance seule restant dans la boîte. Encore aujourd’hui, dans le langage courant, ouvrir la boîte de Pandore (qui était en réalité une jarre) signifie déclencher imprudemment une série d’événements nocifs que l’on ne peut arrêter. Selon le mythe, Pandora, par son  acte, est donc à l’origine de la condition humaine.

Quelle vision de la condition humaine le mythe de Pandora présente-t-il ? Nous verrons que l’ouverture de la boîte par Pandora est bien à l’origine des malheurs du monde, mais que le mythe grec révèle aussi l’ambivalence de la condition humaine présentée par Pandora. Enfin, le mythe conclut sur l’omnipotence des dieux.

I. Pandora : l’origine de tous les maux sur terre

        Comme beaucoup de mythes, celui de Pandore cherche à expliquer le monde dans lequel vivent les hommes. Pandora répond à deux questions essentielles : pourquoi y a-t-il deux sexes et pourquoi les Hommes souffrent-ils de tant de maux ? C’est donc d’abord le mal que le mythe cherche à expliquer. Selon Hésiode, les hommes vivaient exempts « des tristes souffrances », n’ayant nul besoin de cultiver la terre, un peu comme l’époque la Bible dans le jardin d’Eden. D’autre part, les hommes pouvaient se reproduire sans la femme. Zeus, pour punir le vol du feu par Prométhée, décida alors d’envoyer aux hommes ce « funeste présent ». Vulcain créa Pandora avec de la terre et de l’eau et les dieux la rendirent belle et désirable, mais elle détenait aussi « l'art du mensonge, les discours séduisants et le caractère perfide ». Epiméthée (celui  qui réfléchit après coup), malgré les conseils de son frère Prométhée (le prévoyant), accepta le cadeau de Zeus : Pandore et sa jarre. Celle-ci contenait tous les maux de l'humanité, notamment la Vieillesse, la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la Folie, le Vice, la Tromperie, la Passion, l'Orgueil ainsi que l'Espérance. Pandore en souleva le couvercle et les maux se répandirent alors que seule l’Espérance restait. Les hommes sont maintenant obligés de travailler, de cultiver leur blé… A première vue, le mythe de Pandore explique un monde rongé par le mal, puisque le seul bien apparent, l’Espérance, n’est pas accordé aux hommes, restant dans la jarre [voir plus loin]. Pandora personnifie cette condition : sa beauté n’est que l’illusion cachant son véritable caractère perfide. Sa beauté comme ses paroles disent le contraire de sa véritable nature. Hésiode incite les hommes à se méfier des femmes qui cherchent à les aguicher, elles en veulent au blé de la jarre. Pandora elle-même n’est qu’une imitation, celle des déesses. Elle incarne donc cette illusion, cette tromperie, ce mal. La condition humaine évoquée par le mythe de Pandora serait celui d’un monde d’illusions où la beauté apparente cacherait la vérité du mal.

        Gérard de Nerval, dans sa nouvelle Pandora, (1954) la dénonce comme l'instrument de tout le malheur humain. La pièce évoque un monde de théâtre et donc d’illusion. Pandora s’oppose à Aurélia, qui divinisait la femme.

        Mais Pandora, si c’est bien elle qui introduit le mal chez les hommes, elle est aussi celle qui permet de perpétuer le genre humain.

II. Pandora, « un beau mal », l’ambivalence de la condition humaine

Mais il ne faut pas oublier que Pandora est dotée de nombreux cadeaux des dieux : Athéna lui donna la vie, lui apprit l'habileté manuelle, Aphrodite lui donna la beauté, Apollon, le talent musical… Si l’apparition de la femme est la source des maux, elle est cependant devenue indispensable aux hommes. La femme est maintenant nécessaire à la reproduction et à la création d’un héritage, manière de perpétuer l’existence, par son rôle de femme et de mère. Hésiode la décrit ainsi comme « un beau mal » et bien que Pandore apporte les maux, les hommes  « chérissent eux-mêmes leur propre fléau ». Goethe, dans sa pièce Pandora (1788), écrit que c’est l’union d’Epiméthée avec Pandora qui a permis de perpétuer le genre humain.

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