La princesse de montpensier
Commentaire d'oeuvre : La princesse de montpensier. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar lucievnhtt • 4 Février 2020 • Commentaire d'oeuvre • 1 229 Mots (5 Pages) • 416 Vues
La dernière phrase du film, en voix off, est : « Comme François de Chabannes
s’était retiré de la guerre, je me retirai de l’amour. La vie ne serait plus pour moi que la
succession des jours, et je souhaitais qu’elle fût brève, puisque les secrètes folies de la
passion m’étaient devenues étrangères.» En quoi cette fin pose-t-elle la question de la
fidélité au texte de Mme de LF ?
Mme de La Fayette, précieuse du XVIIe siècle publie, au cours de sa vie, plusieurs
nouvelles mettant en scène des héroïnes autours des thèmes de l’amour courtois et de la
passion amoureuse. La princesse de Montpensier, publiée en 1662, relate l’histoire d’une
jeune femme, Renée de Mézière, mariée au prince de Montpensier. Cependant, elle est
éprise d’un autre homme, le duc de Guise, une nuit elle finit par céder à la passion en
l’accueillant dans sa chambre, et, renonce ainsi à la vertu. À la fin du récit, elle tombe
malade et meurt à la suite de cette aventure, ce qui sonne comme un châtiment. Au XXI
ème siècle, Bertrand Tavernier réalise une adaptation cinématographique de la nouvelle,
la ré-interprétant. Il offre une nouvelle lecture de l’oeuvre en clôturant son film par une fin
ouverte. Contrairement à Mme de Lafayette, Tavernier ne fait pas mourir son héroïne. C’est
elle qui clôt le long métrage : « Comme François de Chabannes s’était retiré de la guerre,
je me retirais de l’amour. La vie ne serait plus pour moi que la succession des jours. Et je
souhaitais qu’elle fût brève puisque les secrètes folies de la passion m’étaient devenues
étrangères. », elle paraît plus victime que coupable. La romancière et le cinéaste ne
portent pas, en définitive, le même regard sur leur héroïne.
En quoi cette fin pose-t-elle la question de la fidélité au texte de Mme de Lafayette ?
Nous commencerons par expliquer la fin fermée de la nouvelle, puis nous
analyserons la fin ouverte du film en relevant ses infidélités au texte original.
Dans la nouvelle de Mme de La Fayette, la Princesse connaît une fin tragique : elle
tombe malade et meurt à la suite de son aventure avec le duc de Guise connue de son
mari. En effet, un nuit, elle ouvre sa porte à un autre homme que son époux, au XVIIe
siècle cet acte est contraire à la morale, ainsi la princesse n’est plus digne de vertu. La
nouvelle obéit à une intention manifestement moralisante. Elle illustre les désordres de
l’amour, ses ravages et ses catastrophes. Les étapes inexorables de son malheur et de sa
mort sont un véritable calvaire : d’abord l’abandon de son époux, le prince, puis celui de
Guise : « elle se trouva la plus malheureuse […] d’avoir tout hasardé pour un homme qui
l’abandonnait. » (p. 80) ; et l’annonce de la mort de Chabannes fut « un nouvel
accablement » ; enfin l’infidélité de Guise « fut un coup mortel » (p. 80). Ainsi, elle perd
tout « ce qu’elle eût souhaité » (p.80) : son honneur, « l’estime de son mari, le coeur de son
amant et le plus parfait ami qui fut jamais [Chabannes] » (p. 80).
La passion est liée à la souffrance. En effet, sa maladie montre l’aboutissement de la
passion ainsi que son pouvoir aliénant et destructeur. Ce châtiment est placé sous le
signe de la violence : « la fièvre lui prit si violente et avec des rêveries si horribles » (p. 78) ;
« la violence du mal de Mme de Montpensier » (p. 79). La douleur et la culpabilité qui
travaillent son esprit finissent par tuer son corps. Ainsi, il n’y a pas d’issue heureuse à la
passion. La nouvelle sanctionne l’interdit qui consiste à aimer un autre homme que le
mari légitime. Les valeurs religieuses, morales de la pensée classique et précieuse sont
respectées. Le seul moyen de vivre heureux en échappant au tragique de la passion est
de renoncer à celle-ci en s’appliquant à la vertu. La dernière phrase de la nouvelle de Mme
de La Fayette prend donc
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