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La princesse de clèves - Madame de La Fayette.

Commentaire de texte : La princesse de clèves - Madame de La Fayette.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  1 379 Mots (6 Pages)  •  953 Vues

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Le coup de foudre romanesque

Mme de La Fayette : La Princesse de Clèves(1678)

L'essentiel de l'action de La Princesse de Clèves, roman publié sans nom d'auteur, en 1678 se déroule dans les dernières années du règne d'Henri II, c'est-à-dire entre 1558 et 1559. Ce siècle de « magnificence et de galanterie » renvoie indirectement à Versailles dont madame de La Fayette avait à cœur d'évoquer les intrigues amoureuses et politiques. L'arrivée à la cour de la jeune, belle et fort vertueuse Mlle de Chartres déclenchera en effet toutes les passions même après qu'elle sera devenue l'épouse du prince de Clèves.

Mlle de Chartres, élevée par une mère aussi vertueuse qu'autoritaire, loin des intrigues de la cour dans la plus stricte observance des règles de bienséance vient d'épouser le prince de Clèves. La jeune femme éprouve « estime et reconnaissance » pour son mari qui l'aime passionnément. Un grand bal est donné à la cour à l'occasion des fiançailles du duc de Lorraine avec Claude de France, fille du roi Henri II. Ce soir-là, la jeune princesse de Clèves fait la connaissance du duc de Nemours présenté comme « un chef d'oeuvre de la nature » que sa réputation d'homme inconstant précède autant que celle de sa vaillance au combat.

Quels sont les indices qui permettent au lecteur de prendre conscience que cet amour naissant est voué à l'échec ?

Nous tenterons de répondre à cette question en nous intéressant à la rencontre des deux protagonistes, placée sous le signe de l'irréel. Puis, nous verrons que cette rencontre va montrer dès le départ que leur attirance est fatale.

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I Une rencontre placée sous le signe de l'irréel.

A Des circonstances féériques

La rencontre entre la Princesse de Clèves et le duc de Nemours se produit au cours d'un soir exceptionnel. L'occasion « un bal », le lieu « Le Louvre » et le rang des personnages présents « le prince », »le roi », « la reine », « la Dauphine », tout concourt à rattacher cette rencontre au conte de fées. Les expressions « festin royal », « parure », « révérence », « murmure de louanges » ne font qu'accentuer la ressemblance du texte avec ce genre littéraire bien représenté par Charles Perrault et particulièrement à la mode de l'époque. La perfection physique des principaux protagonistes, très marquée dans le passage, achève de déréaliser ce premier contact. Le thème de la beauté est omniprésent dans l'extrait, toujours sous la forme de substantifs abstraits ou généraux tels que « beauté » qui revient à deux reprises pour décrire la princesse ou encore « air brillant » qui qualifie le prince. Ce souci de l'apparence est encore souligné par la présence de l'hyperbole « Elle passa tout le jour [...]à se parer », relayée par la prop.sub.relative « surtout ce soir-là, où le soin qu'il avait pris de se parer ». Les deux personnages centraux de l'événement ne sont pas les fiancés du jour mais deux des invités, ce paradoxe parachève le caractère hors du commun de la rencontre qui va avoir lieu.

B Une fascination immédiate

Chacun des personnages va produire sur l'autre un sentiment de stupeur ; on peut considérer que l'amour naît ici au premier regard. Le champ lexical de la vue est omniprésent dans le passage avec des termes comme « admira », « cherchait des yeux », « vit un homme », « voir[...]jamais vu », »voir Mme de Clèves », « ils ne s'étaient jamais vus », « sans l'avoir jamais vu ». Les modalités de la rencontre s'appuient sur la tradition littéraire amoureuse de l'époque parce que le premier des sens sollicités est celui de la vue. Cette fascination immédiate est fortement soulignée par des termes tels que « surpris » qui revient à deux reprises dans le texte pour qualifier réciproquement l'effet produit par la beauté du duc de Nemours mais aussi celui qu'engendre l'apparence de la princesse. Il est à noter que non seulement le terme utilisé est le même, mais, qu'à l'époque classique ce participe possède un sens plus fort qu'aujourd'hui

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