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La princesse de Montpensier

Commentaire d'oeuvre : La princesse de Montpensier. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Novembre 2020  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 733 Mots (11 Pages)  •  324 Vues

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L’amour a souvent été un thème abordé dans l’art, que ce soit dans les poèmes, les peintures ou, comme ici, les romans. La princesse de Montpensier est une œuvre datant du XVIIe siècle écrite par Mme de La Fayette, une écrivaine classique. Cette dernière publiera ses œuvres anonymement et ne s’avouera jamais comme leur auteure malgré le succès de ses récits ; il était en effet mal vu pour une femme noble d’écrire à cette époque. Publié en 1662, cet écrit était alors novateur : il contrastait totalement avec les longs romans baroques, majoritaires à cette époque. Née en 1634 et morte en 1693, Mme de la Fayette écrira plusieurs œuvres au cours de sa vie mais quatre se démarquent surtout ; parmi ces 4 œuvres, celle que nous allons étudier, intitulée La princesse de Montpensier, est l’une des plus connues. C’est un roman se déroulant sur 9 ans au XVIe siècle, renseignant des évènements historiques et relatant une histoire d’amour tragique : c’est sur ce dernier point que nous allons nous concentrer, grâce à la problématique suivante :

En quoi les étapes successives du développement de la passion soulignent-elles sa dimension inexorable et tragique ?

Nous allons répondre à cette question en suivant ce plan : en premier lieu, nous nous intéresserons à une passion cachée et refoulée, ensuite, à la passion grandissante et omniprésente, et enfin, en dernier lieu nous terminerons avec la passion mortelle et destructrice.

Dès la première phrase du texte, l’ « amour » est mentionné, mais il est associé à la « guerre » et au « désordre ». On comprend dès lors une sorte d’avertissement sur les dangers de la passion, on peut penser que cela prévient quant à la suite tragique des évènements qui auront lieu dans ce livre. Tout au long de ce dernier, Mlle de Mézières et le duc de Guise « cachèrent leur intelligence », du mieux qu’ils purent. Le thème de la passion cachée est partout présent dans ce roman : dès le commencement, les deux amants doivent cacher leur amour car il n’est pas socialement acceptable ; en effet la princesse devait de marier au frère de son amant ; ils continueront de le camoufler ensuite. Ils ne sont pas les seuls à le faire puisque plusieurs personnages tomberont amoureux de la princesse et essaieront de le cacher, comme Chabannes qui dissimulera la passion qu’il ressent envers la jeune femme par respect envers sa vertu et envers son ami. Cependant ils ne réussiront pas à cacher leur amour indéfiniment : les deux amants seront découverts dans un premier temps par le duc d’Anjou et, à la fin du livre, la princesse sera découverte avec Chabannes. Ainsi, la passion semble être trop dure pour être retenue ; nous avons plusieurs exemples où l’amour est dévoilé volontairement ou non, comme si les personnages ne pouvaient pas s’empêcher de le faire :

Chabannes, pour reprendre l’exemple précédent, décide d’avouer son amour à la princesse alors qu’il essayait de le cacher depuis le début :« Il prit un soin exact, pendant une année entière, de cacher [son amour] à la princesse, et il crut qu’il aurait toujours le même désir de le lui cacher. L’amour fit en lui ce qu’il fait en tous les autres ; il lui donna l’envie de parler, et, après tous les combats qui ont accoutumé de se faire en pareilles occasions, il osa lui dire qu’il l’aimait. » Cette citation témoigne de la puissance de la passion qui l’oblige à faire ce qu’il voulait éviter : avouer à la princesse son amour. Malgré son « désir de le lui cacher », l’amour, ou plutôt sa violente passion, fera naître en lui l’envie irrémédiable d’en parler à Mme de Montpensier, malgré sa raison qui lui dicte le contraire. On comprend alors qu’il y a une opposition entre passion et raison, amour et vertu. Le verbe « osa » témoigne de l’hésitation, presque de la timidité de Chabannes qui à l’origine ne voulait pas en parler, mais dont la passion le poussa à le faire. Ce personnage sait pourtant à quel point la Princesse, à ce moment-là, est attachée à la vertu puisqu’elle lui dit auparavant « avoir du mépris pour tous ceux qui oseraient lever les yeux jusques à elle ». Il est donc au courant du fait qu’il n’y ait aucune chance que ses sentiments soient réciproques, d’autant plus qu’ils ont une forte différence d’âge et qu’elle soit mariée à son meilleur ami. Mais il tentera tout de même de lui avouer, montrant bien à quel point le feu de la passion est difficile à contenir et peut déraisonner quelqu’un. Bien que l’on peut penser qu’il lui ait avoué volontairement, on remarque une sorte de dimension involontaire : sa raison était contre cette confession. Cet épisode est un pas vers la destinée de Chabannes qui continuera à subir les effets de son amour.

Il n’est pas le seul à montrer son amour, en effet, la princesse, par une faute d’inattention, avoue l’amour qu’elle a envers le duc de Guise au duc D’Anjou, un rival amoureux. Ainsi la passion semble être une force violente secouant les personnages et s’imposant à eux malgré leur volonté de la dissimuler. Cette puissance de la passion obligera la princesse à reconnaitre son amour non-éteint qu’elle voue au duc de Guise, malgré son statut de mariée. Cette dernière tentera dans un premier temps d’annihiler sa passion, au nom de la « vertu », mais on peut penser qu’elle ne l’avait jamais réellement oublié puisqu’elle en parlera plusieurs fois à Chabannes. De plus, elle précise bien que « l’inclination qu’elle avait eu pour M. De Guise (…) était presque éteinte », et non totalement, ce qui témoigne du fait qu’elle n’ait jamais réellement oublié son amant. Cela dénote une dimension tragique puisque la volonté de la princesse d’oublier son premier amour semble ne pas être assez forte pour détruire sa passion : elle semble ne pas pouvoir y échapper, et semble inexorablement attiré par le duc de Guise. On peut penser qu’il y a des indices au long de ce texte quant au développement de l’histoire, effectivement, lorsque Chabannes se fait rejeter par la femme du prince, il souhaita « mourir à ses pieds de honte et de douleur » ; ainsi ce personnage était déjà associé à la mort. En conséquence, chaque étape du développement semble être une marche menant vers la fin tragique.

Cela nous mène à notre deuxième partie : en effet c’est l’amour grandissant de Chabannes envers la jeune femme qui le poussa à dévoiler son amour. Il y a une sorte d’amplification de l’amour générale, chez tous les personnages qui devront lutter face à cette passion omniprésente. Le champ lexical de l’amour, partout présent dans le livre, amplifie cette sensation et les personnages semblent être les

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