La peau de l'ours, Joy Sorman

Lecture analytique 2, La peau de l'ours, Joy Sorman 

De la page 62, « au bout de ce désert », à la page 64, « mais un dieu »

1. Une scène spectaculaire

1. La mise en scène d'un spectacle avant le spectacle

• métaphore du décor : « qu'on prendrait de loin pour un décor »
• périphrases du public : « des foules enfiévrées », « les habitants abandonnent leurs travaux », « la population entière se masse », « cette foule radieuse », « les spectateurs »
• Métaphores du décor de la fête : « drapeaux et fanions décorent les rues », « les écoles et les commerces ferment pour la journée », « les roulottes comme les animaux se couvrent d'ornements »
• Métaphores des costumes et accessoires (avec le parallélisme) : « colliers de fleurs séchées, parfois d'or, qu'on nous enfile volontiers », « un bracelet de cheville », « les singes... des gilets », « les lions des perles », « les chiens des chausses »

=> Le défilé des animaux avant le spectacle se mue lui aussi en un grand spectacle où chaque participant tient son rôle, actif ou passif. Décor, costumes, public, tout y est.

1. Le gigantisme de la scène

• hyperboles : « semblent sorties de terre en une nuit »
• longues phrases : de « notre errance » à « célébrer ».
• accumulations : « peuplées d'hommes, de femmes et d'enfants », « les singes, les lions, les chiens », « des hommes d'Eglise, des savants, des peintres, des anonymes »
• adjectivation superlative importante : « radieuse, enfiévrées, entière, grande, monumentale »
• périphrases de la foule : « foules, spectateurs, grappes, cohue, bousculade » + déterminant « chaque » + adverbe de lieu « partout »

=> Il y a une vraie volonté de donner une scène spectaculaire, d'attirer l'attention sur la procession des animaux et d'en faire un spectacle énorme, de créer du mouvement et de l'agitation. La description de la parade est exagérée ou la parade elle-me^me est mise en scène de manière disproportionnée.

1. La volonté de la beauté du spectacle

• champ lexical de la fête : « fête, drapeaux, fanions, décorent, célébrer... »
• champ lexical de la joie : « liesse, acclamer, foule radieuse, joyeusement »
• spectacle visuel et coloré : « leur palette de couleurs, colliers de fleurs séchées, parfois d'or, ornements, l'eau gicle en arabesque... »
• négations : « nul homme pour me moquer, me malmener, me cracher au visage. »

=> Le spectacle proposé par la parade est très beau visuellement, attirant et coloré et semble ne souffrir d'aucune mauvaise intention. Toute la ville est tournée vers la célébration.

1. De l'admiration à l’idolâtrie.

1. La curiosité et l'admiration pour les bêtes

• nombreux compléments de but : « pour nous acclamer », « pour venir à notre rencontre », « pour nous célébrer », « pour nous bénir »
• métaphore de l'objet d'étude scientifique avec accumulation de verbes de recherche scientifique : « observer, gratter, récupèrent un échantillon, prélever les excréments, mesurer mes empreintes »
• les animaux sont objets des verbes, ils sont au centre des activités des humains : « nous observer », « gratter la peau dure », « mesurer mes empreintes »...
• accumulation des fonctions ou des personnages qui sont attirés par les animaux : « des hommes d'Eglise », « des savants », « des peintres », « des anonymes »
• Antithèses : « leurs travaux/ notre rencontre », « écoles et commerces ferment, rideaux de fer se baissent/ pour nous célébrer »

=> La parade est au centre des attentions humaines. Tout le monde veut la voir et elle se transforme en objet de curiosité scientifique et artistique, qui semble prendre le pas sur toute autre activité.

1. La métaphore filée des saints

• métaphore du baptême : « pour nous bénir », « jettent sur nos pelages étanches quelques gouttes sacrées accompagnées de formules prophétiques » puis pour l'éléphant « baigné dans une grande fontaine »
• métaphore des saints et des cadeaux qui leur sont faits: « parfument l'air de leurs encensoirs », « tente de se frayer un chemin jusqu'à nous, les bras chargés de colliers de fleurs... », « jettent des pièces »
• comparaison : « comme une offrande »

=> Les animaux qui composent la parade sont traités comme des saints et sont au centre de toutes les attentions. Cadeaux, offrandes, bénédictions, rien ne manque.

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