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Étude du roman La Peau de chagrin de Honoré de Balzac

Commentaire de texte : Étude du roman La Peau de chagrin de Honoré de Balzac. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Février 2013  •  Commentaire de texte  •  1 596 Mots (7 Pages)  •  1 378 Vues

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DOMINIQUE PITOISET

©DR

Né à Dijon, Dominique Pitoiset y suit d'abord l'École Nationale des Beaux-Arts. Après des études en Architecture, puis en Arts Plastiques, il rejoint l'École Supérieure d'Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg où il dirige parallèlement le Théâtre universitaire. Dès sa sortie, en 1981, il devient l'assistant de Jean-Pierre Vincent pour Les Corbeaux, de Henri Becque à la Comédie-Française, puis en 1982 celui de Manfred Karge et Matthias Langhoff pour La Cerisaie de Tchekhov à la Comédie de Genève et pour Le Prince de Hombourg de Kleist au Théâtre National Populaire. En 1983, il constitue l'association "En attendant", qui devient en 1988 la Compagnie Pitoiset.

Balzac manifeste un art du portrait qui est plus opu moins appuyé selon les personnages. Dans “Facino cane” (1836), il a distingué les personnages secondaires («tout passait dans mon âme») des personnages principaux («mon âme passait dans la leur»).

Les personnages secondaires sont :

- l'antiquaire qui, par son savoir, possède le monde indirectement ;

- les savants, possesseurs d'une sagesse ou d'une science insuffisantes face à la peau de chagrin ;

- les amis de Raphaël : Émile, son confident ; Rastignac, son initiateur ; Prosper (le futur Bianchon), son médecin ;

- ses ennemis (à Aix), qui ne s'attachent qu'au Raphaël apparent ;

- le père de Raphaël et ses substituts, l'intendant Jonathas et le professeur Porriquet.

Les personnages principaux sont :

- Les deux femmes, qui n'en sont qu'une dans les rêveries de Raphaël, sont dans la réalité en forte opposition : Fœdora est la femme ravissante et sans coeur, la femme fatale qui s’exprime sur la passion avec le sang-froid d’un notaire, qui provoque les désirs des hommes sans les satisfaire, nul n’ayant pu faire sa conquête et qui ne compte plus ses victimes, une sorte de Célimène qui ne s’est donnée à aucun de ses amis pour les garder tous. Elle paraît statique, immuable, inchangée de la première rencontre à la dernière, mais Raphaël ne réussit pas à percer son mystère ; au contraire, Pauline, modèle de tendresse, de droiture, de fidélité, d'enfant devient femme, est vivante et dynamique. Balzac souligna et compléta cette opposition dans sa «Conclusion».

- Raphaël : Balzac écrivant : «Pour juger un homme, au moins faut-il être dans le secret de sa pensée, de ses malheurs, de ses émotions.» nous fait pénétrer dans l’âme du personnage auquel il imprime une évolution significative. Raphaël est d'abord un jeune homme anonyme, non sans jeux de mots sur un nom que le lecteur ne connaît pas encore : c'est la figure assez traditionnelle du «jeune désespéré». Il est doté ensuite, de manière plus habituelle au réalisme balzacien, d'une histoire précise et détaillée. Il y a dans son récit d'importants éléments autobiographiques : la jeunesse, les rêves d'avenir, la vocation littéraire, et on peut le comparer à d’autres jeunes héros balzaciens : Rastignac (“Le père Goriot”, “La maison Nucingen”), Lucien de Rubempré (“Illusions perdues”, “Splendeurs et misères des courtisanes”).

Balzac semble défendre avec lui l'idée d'une prédestination, que le talisman de la peau de chagrin viendrait seulement matérialiser et rendre romanesque. Ainsi Raphaël paraît possédé, au prix de sa vie, par l'appétit de jouissance. Son orgueil le pousse aux paris impossibles. La conquête de Fœdora est présentée comme une dernière loterie et il échangerait son amour contre sa propre vie. À la fin de son récit, il se reconnaît une «destinée de suicide» et va jouer sa vie à la roulette.

Tous ces caractères sont indépendants de la possession de la peau de chagrin. Mais Balzac fait de lui à la fois un personnage de roman traditionnel et un symbole de la destinée de l’être humain ; il écrivit à Montalembert (août 1831) : «”La peau de chagrin” est la formule de la vie humaine... tout y est mythe et figure».

Intérêt philosophique

“La peau de chagrin” est, par sa forme, une oeuvre fantastique, par son fond, une étude de moeurs, par sa destination, une oeuvre philosophique. En 1842, dans l’”Avant-propos à la Comédie humaine”, Balzac écrivit : «”La peau de chagrin” relie en quelque sorte les “Études de mœurs” aux “Études philosophiques” par l'anneau d'une fantaisie presque orientale où la Vie elle-même est peinte aux prises avec le Désir, principe de toute passion.» Il a choisi la forme symbolique pour exprimer un thème auquel sa pensée a toujours été fidèle : la vie est un capital qu’on détruit d’autant plus vite qu’on est avide de jouissances ; en somme, l’être humain se détruit lui-même.

Dès 1830, il avait défini le sujet : «La peau de chagrin, l’expression la plus pure et simple de la vie humaine en tant que vie et mécanisme. Formule exacte de la machine humaine.»

Raphaël

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