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La découverte inattendue du saltimbanque

Analyse sectorielle : La découverte inattendue du saltimbanque. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Mai 2015  •  Analyse sectorielle  •  2 452 Mots (10 Pages)  •  558 Vues

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I. Le narrateur est un flâneur dont le regard est interpellé

1. Le narrateur assiste en témoin passif aux spectacles qui s'offrent à lui

=>Discours argumentatif, temps (présent de vérité générale et imparfait) et prouvent que "En vrai Parisien", le narrateur ("je") est habitué aux foires foraines. Il énonce sa thèse : la fête permet d'oublier les peines du travail, le quotidien.

=>Il se déplace, voit et décrit ("c'est/c'était, je vis") : point de vue original, caractéristique de la démarche adoptée dans le recueil où le narrateur veut s'ouvrir au monde extérieur et rencontrer la réalité.

=> La première partie (jusqu'à "comme l'encens de cette fête.") est consacrée au monde, à la société, à la description de la fête dans une hypotypose

2. La découverte inattendue du saltimbanque

"A l'extrême bout de la rangée de baraques" marque une rupture dans le texte et l'expérience d'un véritable choc, souligné par une émotion violente ("gorge serré", "larmes"...) et un sentiment de révolte ("larmes rebelles"). Le saltimbanque est découvert car le narrateur se déplace dans la fête en voulant en explorer tous les recoins, mais le texte laisse à penser que les autres visiteurs de la fête ne peuvent pas découvrir le vieux saltimbanque -> Isolement du vieux saltimbanque le détachant du reste du tableau.

Trouble profond avec un questionnement, une agitation et un embarras.

=> La seconde partie est consacrée à l'artiste toujours dans l'hypotypose

II. Une fête : une dénégation systématique

1. Une description au service d'un point de vue critique

Des jugements de valeurs implicites transparaissent à travers un registre ironique :

Baudelaire use de beaucoup de comparaisons ironiquement valorisantes dans lesquels les comparés sont médiocres et les comparants sont nobles ("comique solide et lourd comme celui de Molière", danseuses "belles comme des fées ou des princesses", "escamoteur éblouissant comme un dieu", "odeur de friture qui était comme l'encens de cette fête"). Ainsi, Baudelaire critique l'admiration porté par les spectateurs et souligne l'artifice, la fausse grandeur des numéros, qu'il réduit à une illusion.

Les hyperboles exagèrent la joie de la foule, besoin d'oublier "l'horreur" de la vie quotidienne.

Les accumulations marquent l'idée d'une dépense extraordinaire, d'une frénésie ("Tout n'était que lumière, poussière, cris, joie, tumulte").

2. La dévalorisation subtile de la fête

Dans la première partie, Baudelaire dévalorise la fête de façon subtile, par exemple par le registre ironique (cf. II.1).

Gradation de termes péjoratifs ("piaillaient, beuglaient, hurlaient") qui dévalorise la fête.

Comportement bestial de la foule et abandon à l'instinct, aux pulsions primaires et basses (métaphores connotant des comportements animaux : "les baraques qui se pavanent", "Les danseuses [...] sautaient et cabriolaient").

Baudelaire montre également l'avidité des hommes ("concurrence formidable", "les uns dépensaient, les autres gagnaient" : fête où l'argent circule).

3. Une condamnation amplifiée par la composition du texte

Durant tout le récit, les deux univers (monde/artiste) s'opposent dans leur description. Baudelaire en racontant la fête, annonce par ironie un renversement des valeurs. La situation du saltimbanque contraste fortement avec la description de la fête.

Les antithèses marquent le fossé entre les deux parties du texte :

Fête Saltimbanque

Partout (général) Ici (particulier)

Lumière intense, couleur Lumière faible ("chandelles")

Bruit Silence ("ne riait pas", "ne criait pas", "muet")

Agitation Immobilité ("il ne dansait pas, il ne gesticulait pas", "immobile")

Foule, nombre Solitude ("sans amis, sans famille, sans enfants")

Gain, joie Misère, ténèbres, détresse, spleen

Ephémère Situation durable ("destinée")

Illusion, spectacle Réalité

Espérance Abdication

L'illusion donnée par la fête et les spectacles est dénoncée par la réalité à laquelle ramène le vieux saltimbanque.

III. Le saltimbanque : une figure emblématique

1. Une figure inapprochable

Le saltimbanque apparaît inatteignable. Lorsque le narrateur souhaite s'approcher de lui pour lui donner une pièce, "un grand reflux de peuple" l'en empêche.

=> Accentue l'idée qu'il y a deux mondes : celui de la foule, du peuple (multitude d'individus sans personnalité propre) et celui du saltimbanque (individualité).

Le saltimbanque s'est exilé de la foule de manière volontaire ("il s'était exilé lui-même de toutes ces splendeurs" -> ironie dans le mot "splendeur").

Le narrateur a été un instant un pont entre ces deux mondes, mais il n'a pût atteindre celui du saltimbanque, rappelé par la foule.

Il transparaît une sorte de fatalité à la solitude du saltimbanque ("destinée").

2. Le spectacle du vieil homme induit une méditation

Le narrateur est bouleversé par la vision du saltimbanque qui lui a rappelé les réalités. Lorsqu'il retourne à la fête, il ne peut plus la voir comme avant ("Et, m'en retournant, obsédé par cette vision") => Le vieux saltimbanque

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