La Police Des Familles

Cette remarque sur les malentendus qu'engendre la démarche généalogique amène à réfléchir sur ce que l'on peut ou non en escompter. A cet égard, Michel Foucault a clarifié un bon usage de la généalogie : celui qui consiste à substituer à la lecture en termes de progrès des idées, des sentiments, etc., une lecture du seul progrès dans l'économie du pouvoir, le passage d'un art de gouverner à un autre en fonction des impasses rencontrées par le premier, des gains représentés par le second en usage de la contrainte pour l'agencement efficace d'une société. C'est celui-là que nous avons voulu montrer à propos de ce passage d'un gouvernement des familles à un gouvernement par la famille. Mais si cette lecture dissipe les représentations naïves sur le progrès social ou culturel, elle n'apporte pour autant aucune base normative nouvelle et ne peut donc se suffire par elle seule à répondre à nos interrogations présentes. Autrement dit, c'est après ce travail généalogique que les difficultés commencent. Car il faut alors marier l'apport de la généalogie avec les questions qu'elle a mise de côté pour s'accomplir : celles du régime politique, du rôle souhaitable de

de l'Etat, de l'équilibre qui nous convient le mieux entre la confiance à la base entre les gens et le consentement envers le haut, les institutions. Mais c'est une autre histoire, celle que nous avons entreprise après ce livre, avec ceux qui ont suivi, et en nous détachant d'une école de pensée portée fâcheusement à l'autosuffisance.

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