La Mort Dans Le Romantisme

La mort est depuis toujours, un sujet difficile. Elle symbolise le néant, suscite le mystère et par conséquent une crainte universelle en raison notamment de sa soudaineté et de son inéluctabilité. En effet, la mort intrigue, les gens souvent la redoutent, se demandent si une vie est possible dans l’au-delà, s’il existe un autre monde, en dehors du nôtre où résiderait l’âme. Ainsi, lors du décès d’une personne, différentes religions organisent des cérémonies funéraires afin de préparer au « voyage » dans l’au-delà.

Ses premières représentations datent de l’antiquité. Les Gréco-romains représentaient alors cette mort sous l’aspect d’une vierge voilée, couronnée d'absinthe et tachée de sang ou, plus fréquemment, sous forme d’allégories : flambeaux renversés, urnes funéraires ou encore un oiseau picorant un fruit.

Au Moyen âge, la mort va prendre des formes plus ou moins surprenantes telles que des ailes de chauve-souris au XIIe siècle, puis la forme d’un moissonneur de faucille, d’une serpe, et enfin avec une faux au XIIIe siècle. C’est en effet à cette époque que la population commence à se fasciner pour le macabre, la fugacité de l’existence. Ceci peut s’expliquer notamment par la peste, qui a fait de nombreuses victimes.

Parmi les premiers auteurs qui abordent le sujet, nous pouvons citer Thibault Le Marly au XIIe siècle. Cet écrivain décrit les affres de l’enfer ainsi que les points faible de l’être : la cupidité et la méchanceté. Rajoutons à cela, au XIIIe siècle, la publication de Le dit des trois vifs et des trois morts par Pierre de Nesson. Cet ouvrage va, en effet, marquer un renouveau en tenant un dialogue entre les vivants et les morts.

Au XVIIe siècle, durant le courant Baroque, des auteurs tels que Pierre Motin, Pierre Mathieu ou Francis Maynard vont exprimer leur souffrance d’avoir perdu un être cher et écrire des poèmes dont souvent, l’unique inspiration est la mort. Défilent alors toutes sortes de visions macabres, d’évocations morbides, où la fascination se mêle au dégout de l’anéantissement des corps. Cette imagerie funèbre va aussi envahir les arts, la peinture.

Le Romantisme va ressusciter le macabre au XIXe siècle avec le poème de Charles Baudelaire intitulé La danse Macabre.

Le Romantisme naît au XIXe siècle en France. Contrairement aux siècles précédents, les auteurs veulent mettre au premier plan leurs expériences personnelles et faire cesser l’aspect fictif attribué aux romans et poèmes. Ils mettent ainsi le « Je » au centre de leur réflexion. Les arts vont aussi manifester ce renouveau. L’artiste, pour la première fois, peint non plus pour satisfaire ses commanditaires mais peint au nom de ses idées,il ne copie plus la nature mais exprime la libre manifestation de ses expressions personnelles : entre révolte, solitude, sentiments extrêmes et vision de la mort.

Charles Baudelaire, poète lyrique auteur du Spleen, donnera par ailleurs cette définition du Romantisme : « Le Romantisme n’est précisément ni le choix des sujets ni dans la vérité exacte mais dans la manière de sentir. Pour moi, le Romantisme est l’expression la plus récente, la plus actuelle du beau. Qui dit Romantisme, dit art moderne, c'est-à-dire intimité, spiritualité, couleur, aspiration vers l’infini, exprimés par

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