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La Marige De Figaro III, 16

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Par   •  16 Février 2014  •  1 566 Mots (7 Pages)  •  1 890 Vues

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Beaumarchais, célèbre auteur du XVIIIème siècle, a exercé divers métiers allant d'horloger à espion. Il a écrit plusieurs pièces de théâtre dont sa trilogie regroupant Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro et La Mère Coupable. Dans cette deuxième pièce, Beaumarchais raconte comment Figaro, malgré divers problèmes, tente de se marier à Suzanne alors que le Comte essaie d'avoir cette dernière pour lui. Dans ce commentaire, nous allons nous concentrer sur l'acte III, scène 16 durant laquelle. La vieille Marceline a prêté de l'argent à Figaro, mais ce dernier ne peut pas la rembourser et doit alors l'épouser. Le comte organise un procès pour régler ce différend. Figaro et Marceline exposent leur cas à Brid'oison, un juge bègue et ridicule. C'est alors qu'on apprend la véritable identité de Figaro. Marceline va alors dénoncer le sort réservé aux femmes.

On comprend que ce passage, prononcé à une époque et dans une société ouvertement inégalitaire, ait suscité la censure. Cette scène fut écrite en 1789. L’œuvre porte un deuxième titre qui est : Une folle journée. Il serait intéressant de ce demandé comment l’auteur à travers une scène de comédie transforme t-il la scène en tribune politique ? Pour répondre à cette problématique, nous ferons un plan en deux parties. Dans un premier temps nous analyserons une scène de comédie brillante et vive et dans un second temps nous étudierons le fait que Marceline est une tribune.

Tout d’abord, le passage étudié s'agit d'un épisode d'une folle journée qui accumule de nombreux évènements. La scène est très rythmée et variée. La scène commence avec des phrases très courtes, parfois sans verbes, et des exclamations: ce sont presque des stichomythies (« nourrice ? » l.4 ; « ta propre mère » l.5 ; « sa mère ! » l.6) La deuxième partie de l'extrait est constituée de trois répliques de Marceline. On peut même affirmer qu’il ne s’agit que d’une longue tirade de Marceline entrecoupée par l'intervention des autres personnages qui permet de dynamiser le discours. Cette scène comprend de nombreuses expressions fortes avec phrases exclamatives, interrogatives (« Ni vous ! et votre fils ? » l.15). La vivacité du rythme est aussi présente grâce à la brièveté des répliques, ce qui instaure une certaine gaieté et une énergie du jeu théâtral

Ensuite, la scène étudiée est composée de registres variés. Ainsi on retrouve le registre comique. Le Comique de mot et de répétition est introduit à l’aide des répétitions de mots et d’anaphores, les expressions sont utilisées en écho par les personnages (« ni moi non plus/ ni vous » l.14 / 15 ; « épouser tout le monde » / «personne n’épouserait personne » l.17 /18 ; « Elle a raison !/ que trop raison ! » l.39 / 40) ; Le comique de mot est aussi présent avec le bégaiement de Brid’oison ( « i-il ne l’épousera pas » l.13 ; « E-et si l’on y regardait de plus près » l. 18 ), ici, le ridicule est que Brid’oison bégaye alors que c’est son métier de parler... On retrouve le Comique de situation, avec le coup de théâtre : Figaro a failli épouser sa mère, mais heureusement la révélation est faite avant, on évite ainsi le tragique. Il y a aussi un quiproquo aux lignes 1-2 car Figaro s'imagine être le fils d'une famille noble et offre à Bartholo de l’argent pour retrouver ses parents. Un deuxième quiproquo est présent lorsque Figaro croit que Marceline est sa nourrice. Ici, le comique est surtout dû grâce à la déception de Figaro. Ensuite, on décèle un comique de caractère. En effet Brid'oison ne fait que répéter, ses interventions sont inutiles. Il a de plus un nom qui le compare à un oisillon, ce qui le ridiculise beaucoup. Brid’oison et e Comte (qui sont une caricature des gens de justice) semblent dépassé par la situation. Enfin, on détecte un comique de mœurs. Ici, une satire de justice. Dans la mise en scène, il pourrait y avoir un comique de geste, mais ici, il n’y a pas de didascalies pour le montrer.

D’autres registres sont présents dans cette scène : les registres pathétique et polémique. Ainsi, Marceline mélange dans son discours les registres pathétique et polémique. Tout d'abord polémique car on a une forte opposition entre les femmes victimes et les hommes qui les trahissent, marquée par l'opposition des pronoms "nous" (qui désigne les femmes) et "vous" (qui désigne les hommes). On a aussi la présence du registre pathétique puisque Marceline insiste sur la misère des femmes. D'abord la misère morale avec le mot "déplorable (l.20)" qui signifie par son étymologie "qui suscite les pleurs, le pitié", mais aussi l'expression "considération dérisoire (l.36). On a aussi la misère matérielle: "vie modeste (l.22)", "misère (l.25)". On remarque que les deux registres sont soutenus par le jeu des comédiens: au début de chaque discours de Marceline, les

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