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L'analysis de Lorenzaccio

Dissertation : L'analysis de Lorenzaccio. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Juin 2019  •  Dissertation  •  1 388 Mots (6 Pages)  •  309 Vues

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La France a retrouvé dans l’allégresse un goût de vivre après la Révolution, un mouvement politique qui a apporté non seulement des fruits chèrement acquis mais aussi une rupture au sens culturel. Certains se sont réjoui de la tâche d’établir une nouvelle société, d’autres ont souffert de la perte d’une France enrichissante à laquelle ils se sont convertis. Le « mal du siècle » s’est désormais répandu parmi le milieu intellectuel au XIXe siècle : Chateaubriand se plongeait dans une ville qui a perdu sa gloire pour débuter ses Mémoires d’outre-tombe. C’est à cette époque-là qu’un groupe d’écrivains britanniques ont retrouvé la beauté de la décadence en faisant partie intégrante d’une nouvelle école littéraire : le romanisme, un mouvement dont l’un des représentants est Alfred de Musset.

Parmi ses œuvres littéraires, Lorenzaccio, un drame romantique écrit en 1834, nous tient le cœur. Alfred de Musset y présente un héros, Lorenzo de Médicis, qui vit à une Florence sous la règne du duc Alexandre de Médicis, son lointain cousin, un tyran avec l'appui du Saint-Empire. En tant que jeune homme patricien et admirateur des héros de l'Antiquité latine et grecque, Lorenzo se voue à la restauration de la République. Désormais, sa tâche à la fois dure et divine qu’il impose à lui-même de tuer le tyran et de libérer la Florence se révèle.

On peut constater que le plot se déroule autour de deux notions : le « démon » et les « noces ». Pour apporter ces sujets-là, nous présenterons la transition de Lorenzo à Lorenzaccio dans un premier temps. Dans un deuxième temps, nous analyserons la différence entre Lorenzo et son ami Philippe pour démasquer le « démon ». Dans un troisième temps, nous monterons les « noces » pour manifester la destinée tragique du héros.

Tout d’abord, il lui faut une stratégie : pour tuer un démon, on devient le démon soi-même. Autrefois, Lorenzo, un vrai Médicis qui portait la responsabilité, la gloire, l’honneur de son nom, se réduit aujourd’hui en serviteur du duc, son familier ainsi que son compagnon de débauche. En tant que Médicis, il se laisse provoquer et humilier sans se défendre. En tant que Médicis, son plus grand bonheur consiste à « cracher dans un puits pour faire des ronds ». En tant que Médicis, il semble se contenter d’être le fou préféré du duc. Le fait qu’il crée un contraste entre son identité et ses comportements lui rend infâme. Si Lorenzo devient un « homme sans épée » selon vieux Philippe, son seul ami qui a encore confiance en homme sous le masque de Satan, c’est parce que Lorenzo laisse derrière lui les qualités de l’aristocrate comme les manières, le courage, la détermination et la dignité. Ainsi Lorenzo devient-il Lorenzaccio comme Lucifer se transforme en Satan. L’image de Lorenzo se cache dans l’ombre de Lorenzaccio---sa réussite ainsi que son malheur. Il vit désormais une double vie : incarner toute la débauche de la ville en public et en même temps retenir sa cause sans être vraiment tenté par les vices autour de lui.

Lorsque Philippe montre son intention de renverser le gouvernement d’Alexandre de Médicis, il pense à la liberté, la patrie et le bonheur collectif des hommes. Cependant, Lorenzo lui dit : « Prends-y garde, c’est un démon plus beau que Gabriel. ». Pourquoi Philippe a-t-il tort de réfléchir à la liberté qu’on recherche depuis toujours ? Tout simplement, c’est parce qu’il est trop noble pour remarquer la véritable mentalité du peuple. Lorenzaccio, l’un des personnages corrompus et pervers, connaît qu’il y a peu de héros pour les gens qui les voient de près. Comme les méchants se démasquent l’un à l’autre, il faut se joindre à la méchanceté avant de la connaître, principe que Lorenzo a mis en pratique. Au contraire, Philippe « reste immobile au bord de l’océan des hommes » en regardant dans les eaux la réflexion de sa propre gloire. Il n’a jamais plongé dans le fond de la vie dont la surface le convainc de la justice. « Que l’injustice faite à ma famille soit le signal de la liberté. Pour moi, et pour tous, j’irai ! » Son intention d’agir non seulement pour lui-même, mais aussi pour l’humanité signifie qu’il est occupé par une illusion que les Florentins le remercieront pour la libération de la tyrannie, pour une République à venir et finalement pour le bonheur. Le bel avenir construit par sa méconnaissance sur la réalité se transforme en un démon qui dévore progressivement sa propre raison de sorte qu’il mourra à cause des actions aveugles avant d’accomplir son objectif. Le démon dont l’aspect extérieur est merveilleux est formé par l’obstination de lutter pour le bonheur collectif. L’innocence de Philippe lui rend une cible facile, en revanche, Lorenzaccio est loin d’être influencé par cette illusion-là grâce aux expériences venus de son déguisement assez longtemps. Il est bien conscient qu’à peine il aura tué le duc qu’il déclara ses funérailles. « Tous les Césars du monde me faisaient penser à Brutus. ». Le présupposé de devenir un Brutus consiste davantage en le peuple. Quel dommage que les républicains de la Florence le désespèrent ! Ils gagneront n’importe quelle polémique à l’aide de l’héritage de Cicéron, mais personne n'a le courage de tirer parti de l’acte de Lorenzo, celui qui parle beaucoup moins et agit tout seul.

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