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Explication de texte, Bauchau, Œdipe sur la route, Chapitre 14 :

Étude de cas : Explication de texte, Bauchau, Œdipe sur la route, Chapitre 14 :. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Novembre 2018  •  Étude de cas  •  1 682 Mots (7 Pages)  •  1 249 Vues

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Explication de texte, Bauchau, Œdipe sur la route, Chapitre 14 :

Spinelli Carla

 

              Le XXème siècle est un siècle de bouleversements et ce notamment en littérature où l’on voit apparaître de nombreux questionnements concernant l’identité. La notion d’identité est d’ailleurs souvent abordée dans le roman initiatique qui permet au héros de construire son ipséité.

Œdipe sur la route est une œuvre qui répond à ce questionnement en mêlant les questions d’identité et d’altérité. Écrite par Henry Bauchau et publiée en 1990, elle reprend le thème mythologique et tragique d’Œdipe, tout en l’actualisant, ce qui en fait un récit intéressant. De nombreux thèmes y sont abordés et le récit s’articule principalement autour du thème de l’errance. De plus, l’art occupe une place essentielle dans cet ouvrage, car c’est en partie grâce à la danse et à la musique que les héros parviennent à s’accomplir véritablement. De plus, à travers leur voyage initiatique ils rencontreront de nombreux individus qui leur permettront de mieux se comprendre.

Néanmoins nous ferons l’étude plus approfondie du chapitre quatorze qui s’intitule « La route de Colone ». Celui-ci retrace l’errance du héros et illustre également sa perdition.

C’est pour cela que nous pouvons nous demander de quelle manière le voyage initiatique d’Œdipe mêle les questions de l’identité et de l’altérité à travers l’épopée d’un nouvel exilé ?

Pour répondre à cette question, nous l’aborderons nous deux angles.

Tout d’abord nous analyserons la première partie du chapitre qui illustre l’errance du héros pour ensuite étudier la fatalité qui mène à la perte qui permet en fait de se trouver.

I/ L’errance du héros

       Dans cette première partie nous analyserons l’errance d’un personnage singulier à savoir Œdipe. Celui-ci poursuit sa route, accompagné d’Antigone. Celle-ci lui permettra d’avancer de manière plus sereine.

« Le lendemain il demande à Antigone de le mener au centre d’un large espace »

La seule personne capable d’aider Œdipe est Antigone qui se retrouve dans une situation étrange, la verticalité du rapport généalogique cède peu à peu la place à l’horizontalité de fille, elle devient sœur.

Le mot « Centre » renvoie à un espace cosmique dans lequel Œdipe doit se perdre, car il est encore trop tôt pour lui de se rendre vers Athènes, c’est donc le hasard qui va encore le guider, le hasard qui peut être interprété comme la réponse que les dieux donnent quand les Hommes s’interrogent.

Cet espace est un espace circulaire, cosmogonique, Œdipe est le centre, il est le « gnomon ».

« Quand ils y sont il dit nous ne sommes plus libres, il y a une protection qui pèse ».

Œdipe dès son enfance est un être exposé, on l’a exposé pour le perdre. La formulation est Sibylline (elle est très ambiguë) et n’a peut-être pas pour finalité d’être véritablement déchiffrée, il faut laisser à la parole d’Œdipe son poids de mystère.

Le déterminant « une » n’est pas précis car indéfini, tout ce que Œdipe sait de ce savoir intuitif qui est le sien désormais c’est que son destin n’est pas d’être protégé mais exposé.  Antigone est comme nous, elle cherche à donner un visage à cette protection.

« Elle balbutie, c’est peut-être Clios et Œdipe lui répond : je ne veux plus d’aide ni de lui, ni de personne » Cette phrase manifeste le profond savoir tragique d’Œdipe sur lui-même, cette fatalité nécessaire qu’il faut revendiquer et qui les condamne tous les deux à la solitude et au risque.

« Sur cette route ci il ne faut plus que toi et moi » nous ne savons pas ce que ça représente hormis cette fameuse protection, cela relève de la parole oraculaire, une parole qui dit les choses mais sans signification précise, elle ne cache pas ni ne dit, mais offre un sens.

« Toi et moi » revêt ici une dimension qui n’est plus celle de la dimension verticale de la généalogie mais la vision horizontale, égalitaire de la fraternité, une fraternité de la nécessité, de la souffrance, de l’affrontement nécessaire avec soi.

« Nous sommes perdu, nous devons rester perdu » voilà toute la sagesse paradoxale du texte de Bauchau, dans la perte et dans la revendication de la perte gis la seule chance de salut de l’être, la perte est nécessaire pour se retrouver. Cette perte ne peut jamais atteindre le fond, un fond qui signifierait sa limite. « Nous perdre toujours plus toi et moi » c’est un dialogue extrêmement fort entre Œdipe et Antigone, le fait que la perte soit associée à cette forme de couple que forme Œdipe et Antigone : ils sont à la fois seuls et liés.

« En forme de promesse de serment elle répète à voix basse ce qu’il a dit. » Antigone s’engage à respecter cette sorte de savoir paradoxal que possède Œdipe, cette connaissance du nécessaire qui est la connaissance même de l’aveugle peut compenser par un plus grand pouvoir de voyance. Elle comprend qu’il donne ces instructions, on est donc au début d’un nouveau temps.

II/ Une fatalité qui mène à la perte mais qui permet finalement au héros d’avancer

« Éloigne-toi, ne m’aide pas si je tombe car je tomberais… dorénavant nous devons être aveugle toi et moi. » Œdipe est progressivement touché par un pouvoir sacré qui s’investit dans une parole d’autorité. Le sens ne lui apparaît peut être qu’à mesure de son voyage.

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