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Commentaire De Texte Appie Issu Des Chapitres 9 à 12 De La Section "les Guerres Civiles" De Son Ouvrage Histoire Romaine

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Par   •  29 Septembre 2014  •  2 503 Mots (11 Pages)  •  1 591 Vues

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La question agraire est un problème fondamental qui, en plus d'avoir perturbé la République romaine pendant toute sa durée, est l'une des causes de son déclin dés le dernier tiers du IIème siècle avant notre ère. Dans une société au sein de laquelle la terre est la première valeur, source de profit et de prestige, où la propriété, dans ce système censitaire, détermine les charges et les devoirs du citoyen, on comprend que les réformes relatives à l'ager publicus (le terirtoire qui appartient au peuble romain) ne peuvent s'effectuer sans soulever des tollés de la part des grands propriétaires qui accaparent les terres du domaine public au détriment de la multitude de petits propriétaires. L'historien grec Appien d'Alexandrie s'est intéréssé à cette période tiraillée entre campagnes militaires victorieuses et crises politiques dans son oeuvre colossale, l'Histoire Romaine seule qui nous soit parvenue de cet auteur. composée de 24 livres dont 14 perdus, traitant de façon thématique de l'histoire extérieure et intérieure de Rome. Né aux alentours de 90 après JC à Alexandrie sous le règne de Domitien, la vie d'Appien est très mal connue, si bien qu'il est difficile de donner une date précise de parution à l'ouvrage. Après avoir, selon ses propres termes, "atteint une place de premier rang dans sa patrie", il arrive à Rome sous le règne d'Hadrien, y gagne les faveurs de l'empereur et devient avocat puis procurateur. De part sa position sociale élévée (ordre équestre) et proche du pouvoir, il est, à travers ses écrits, nécessairement favorable au régime impérial. Si on ne connait pas la date exacte de sa mort, on sait qu'il a rédigé son oeuvre alors qu'il était assez agé, probablement durant la décennie 150. Le document présent est un texte issu des chapitres 9 à 12 du livre 1 de la partie "Les guerres civiles". Il évoque la mise en place difficile de la lex Sempronia par Tiberius Sempronius Gracchus, tribun de la plèbe élu en décembre 134 et relate des faits s'inscrivant dans un contexte économique et social inquiétant pour la cité. Avec l'afflux constant de main d'oeuvre (esclaves) et de richesse issues des conquêtes successives, l'ager publicus n'a cessé de s'étendre durant le IIème siècle. Mais en raison de ces guerres incessantes, les élites dirigeantes deviennent de plus en plus puissantes et s'accaparent les terres de l'ager publicus au détriment de la petite et moyenne paysannerie qui afflue en masse vers les villes à la recherche de moyens de survie. A cette crise sociale résulte une crise militaire en raison du système de recrutement de la République qui exige une certaine aisance financière et fonçière. Pour être mobilisable, il faut avoir une terre à défendre. Or, avec le déclin de la paysannerie qui constitue le gros des troupes romaines disparait la possibilité de recruter une armée puissante et disciplinée et donc assombrit les ambitions d'extension du territoire, mais remet également en cause la défense des terres conquises. De plus, les petits cultivateurs doivent faire face à la concurrence du blé étranger et l'afflux massif d'esclaves est suceptible de provoquer de graves émeutes. Si le problème de la question agraire n'est pas nouveau dans le monde romain lorsqu'en 133 Tiberius Gracchus présente son projet de loi, on comprend qu'il prend une ampleur dramatique à cette date qu'il convient d'endiguer. Nous insisterons donc sur le caractère indispensable de la loi aux yeux de Tiberius Sempronius Gracchus, noble ambitieux qui peut à travers sa magistrature de tribun de la plèbe donner libre cours à ses ambitions politiques, pour ensuite nous intéresser aux contestations que soulèvent d'emblée ce projet de réforme que l'historien présente comme une opposition politique entre riches et pauvres première rixte du combat entre optimates et populares. Pour finir, nous montrerons le caractère profondément révolutionnaire de l'adoption de la loi agraire, responsable du déclin progressif de la postestas du sénat durant ces heure qui agite ces heures sombres de la République romaine.

Le projet de réforme agraire est présenté au travers du texte comme indispensable au salut romain par Tiberius Sempronius Gracchus. Appien souligne le rang social élevé de ce dernier qui est présenté comme l'archétype de l'opti cives, l'élite du peuple romain. Il appartient en effet à la "noblesse" , qui constitue l'ensemble des familles qui comptent un consul parmi leurs ancêtres, regroupant les patriciens et les familles plébiennes les plus fortunées. Il jouit grâce à ses ancêtres d'une renommée et d'un prestige incomparable. Son père a en effet été élu deux fois consul et il est par sa mère le petit fils de Scipion l'Africain, homme politique important de son époque et l'artisan de la victoire romaine durant la Deuxième Guerre punique. Elevé par des precepteurs stoïciens, il accède à sa première magistrature en 137 par son élection à la questure, premier échelon du cursus honorum. Mais il n'est élu à une magistrature importante qu'à la fin de l'année 134 en tant que tribun de la plèble.

C'est une magistrature spéciale, qui pourrait apparaitre comme secondaire en raison de l'absence d'imperium qui la caractérise. Le tribun de la plèble jouit néanmoins de pouvoirs consirables et uniques au sein de la magistrature romaine. En effet, il possède à l'origine une fonction de protection et d'assistance envers la plèbe et dispose pour cela du droit d'intercessio, cad la possibilité de suspendre une condamnation à mort si un citoyen le sollicite (provocatio ad populum). Si il n'a pas d'imperium, il détient toutefois la tribunicia potestas, qui lui alloue un caractère sacré et inviolable. Le tribun peut également, par son droit de veto, paralyser aussi longtemps qu'il le souhaite l'action d'un magistrat qu'il désapprouve, ce qui donne lieu à de nombreux abus comme nous allons le voir avec le tribun Octavius.

Grâce à cette magistrature, Tiberius peut à loisir réunir le concile de la plèbe et soumettre par plébicite son projet de réforme agraire à cette assemblée du peuple.

Ce dernier invoque les crises sociales et économiques secouant le territoire romain à cette époque (évoquées en introduction) en accablant tout particulièrement le danger d'une surpopulation servile (l.6-7: "l'engeance servile"). Il prend pour cela l'exemple récent des esclaves révoltés de Sicile, soulevés en 139 qui ont tenu en échec l'armée

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