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Etude argumentative et dissertation sur la solitude (devoir 1 cned )

Dissertation : Etude argumentative et dissertation sur la solitude (devoir 1 cned ). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Octobre 2017  •  Dissertation  •  1 569 Mots (7 Pages)  •  3 518 Vues

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« LA SOLITUDE » d’Alvin TOFFLER

Une société digne de ce nom doit promouvoir un sentiment d’appartenance à une communauté. Car dans nos sociétés, la solitude est encore suspecte, et la communauté est le palliatif de la solitude. L’atmosphère solidariste qu’elle apporte est une nécessité vitale. Or, dans toutes les techno sociétés d’aujourd’hui, les institutions sur lesquelles repose la communauté s’écroulent, ce qui a pour résultat de répandre ce fléau qui ne cesse de s’étendre : l’isolement.

Partout, de Los Angeles à Leningrad, les adolescents, les jeunes couples mal dans leur peau, les parents célibataires, les simples travailleurs du rang, les vieux, tout le monde se plaint de la solitude sociale. Pères et mères avouent que leurs enfants sont trop occupés pour leur rendre visite ou même leur téléphoner. Dans les bars et les laveries automatiques, des inconnus esseulés se répandent en « confidences d’une tristesse infinie » pour reprendre le mot d’un psychologue. (…)

La solitude a même une influence que l’on néglige sur l’économie. Combien de femmes de milieu bourgeois à qui le vide sonore de leurs opulentes résidences de banlieue est intolérable les fuient elles en travaillant pour leur échapper et préserver leur équilibre mental ? Combien achète-t-on d’animaux de compagnie – et combien de kilos de boîtes d’aliments – pour briser le silence d’une maison déserte ? La solitude est la locomotive des agences de voyages et de l’industrie des loisirs. Elle contribue à la toxicomanie, à la dépression nerveuse et à la baisse de la productivité. Et elle est à l’origine d’un lucratif commerce des « coeurs solitaires », ces officines qui prétendent vous aider à trouver et à prendre l’âme soeur au lasso.

La solitude n’est assurément pas une maladie nouvelle. Mais elle est à présent si généralisée qu’elle est paradoxalement devenue un vécu collectif.

Cependant, la communauté réclame autre chose que des liens affectivement satisfaisants entre les individus : elle exige aussi des liens solides entre eux et leur organisation. Des foules de gens à qui la compagnie d’autrui fait défaut sont, en outre, coupés aujourd’hui d’institutions appelant leur respect, leur attachement et leur loyauté.

Les entreprises sont une excellente illustration de cet état de fait. À mesure qu’elles se sont agrandies et sont devenues plus impersonnelles, qu’elles ont diversifié leurs activités et se sont lancées dans de multiples opérations disparates, leurs employés ont peu à peu perdu

« l’esprit maison ». Le sentiment d’appartenance à la communauté n’existe plus. L’expression même de « loyauté envers l’entreprise » vous a un petit air franchement rétro. En vérité, aux yeux de beaucoup, ce loyalisme est une trahison de soi-même.

(…) Même lorsque les entreprises font un effort pour donner une dimension spéciale au travail – le pique-nique annuel, la commandite d’une équipe de bowling, la fête au bureau pour Noël - les relations de collègues à collègues restent la plupart du temps superficielles.

Pour toutes ces raisons, rares sont ceux de nos contemporains qui ont l’impression de faire partie de quelque chose d’exaltant.

Ce chaud sentiment de solidarité se manifeste parfois à l’occasion d’une crise, d’un stress, d’une catastrophe ou d’une émeute. Les grandes grèves estudiantines des années soixante, par exemple, ont engendré ce lumineux sentiment. Même chose pour des manifestations antinucléaires d’aujourd’hui. Mais il ne s’agit là que de flambées passagères, vite éteintes. La communauté a du plomb dans l’aile.

SUJET : ETUDE DE TEXTE ARGUMENTATIF - DISCUSSION

1. Questions

a) Quelle est la valeur des interrogations du paragraphe 3 ? (2 points)

b) Par quels termes se marque la dépréciation de la solitude dans les quatre premiers paragraphes ? (4 points)

c) Montrez le rôle du cinquième paragraphe dans la progression de l’argumentation. (4 points)

2. Discussion (10 points)

Considérez-vous, comme l’auteur, que la solitude soit un fléau ?

  1. Questions :

a) Les interrogations du paragraphe 3 sont des questions rhétoriques, l’auteur, Alvin Toffler, n’attend pas de réponses. Pour lui, elles sont évidentes donc inutiles à formuler. Il utilise le procédé de persuasion afin d’inciter le lecteur à adhérer à sa thèse.

b) La dépréciation de la solitude est très présente dans les quatre premiers paragraphes. Dans le premier paragraphe, l’auteur emploie des termes négatifs pour la décrire comme « suspecte » [l.2], un « isolement » [l.6] ou même pire un « fléau » [l.5], auquel vivre en communauté peut être un « palliatif » [l.3] à cette solitude. Dans le second paragraphe, on retrouve des expressions qui décrivent la tristesse « confidences d’une tristesse infinie » [l.11], la douleur « se plaint » [l.8], des personnes seules « esseulés » [l.11] qui vivent très mal leur solitude.Dans le troisième paragraphe, Alvin Toffler expose les effets péjoratifs de la solitude sur la vie quotidienne des individus. Ils essaient d’ « échapper » [l.15] au « vide sonore » [l.14] « intolérable » [l.15] et de « briser le silence » [l.17] d’une « maison déserte » [l.17]. Enfin, dans le quatrième paragraphe, la solitude est « une maladie » [l.22]. Par cette métaphore, l’auteur donne plus de force au terme « solitude » en le comparant à une « maladie ».

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