En quoi aller à la rencontre de l’autre permet de se connaître soi-même ? » - Œuvre de référence : Montaigne – Des Cannibales et Des Coches

Montaigne est un humaniste né en 1533 et mort en 1592. Il publie en 1580 les Essais parmi lesquels on retrouve Des cannibales, chapitre XXXI du livre I, et Des coches, chapitre VI du livre III. Dans ces deux chapitres, Montaigne parle, entre autres, de la colonisation du Nouveau Monde découvert moins d’un siècle auparavant par Christophe Colomb. En cela on peut dire que notre monde venait alors d’en trouver un autre et ce Nouveau Monde était bien différent de celui des Européens. À ce propos, on peut se demander en quoi aller à la rencontre de l’autre permet de se connaître soi-même. Nous verrons d’abord que nous nous connaissons mieux en constatant nos différences et points communs, puis que le regard d’autrui permet de mieux se comprendre soi-même.

Tout d’abord, Montaigne met en évidence, dans Des cannibales, les différences entre les Européens et les Indiens. Il présente les rituels guerriers des Indiens : il parle de leur courage dans leurs guerres. Il nous dit également qu’ils vont à la guerre « tout nus » et avec seulement « des arcs ou des épées de bois, apointées par le bout ». Montaigne parle aussi de la façon dont les Indiens traitent leurs prisonniers et de leurs exécutions, un rituel social pour les Indiens. Il dit que les Indiens traitent bien leurs prisonniers avant de l’attacher et de luis donner une mort rapide en « l’assomm[ant] à coup d’épée » avant de le manger. Plus loin dans le texte, Montaigne nous apprend que les Européens, notamment les Portugais, quant à eux, traitent leurs prisonniers avec des méthodes semblables à de la torture. En effet, les Portugais « enterr[ent] jusques à la ceinture » leurs prisonniers et les « tir[ent] au demeurant du corp force coups de trait ». Montaigne montre ainsi l’horreur des Européens en constatant celle des Indiens

Montaigne montre également les points communs entre les Européens et les Indiens. Dans Des coches, il place les deux peuples sur un pied d’égalité en disant que les deux sont égaux en « clarté d’esprit naturelle et pertinence » ainsi qu’en « habileté ». Cependant, Montaigne vient, par la suite, contraster cette similitude en présentant les Indiens comme supérieur en « dévolution », en « observance des lois », en « bonté », en « libéralité », en « libéralité », en « loyauté », et en « franchise ». Ainsi, Montaigne expose les défauts et qualités des Européens par la constatation des qualités des Indiens.

En outre, Montaigne montre comment le regard d’autrui permet de mieux se comprendre soi-même. Dans Des coches, les Européens (des Espagnoles) parlent de leurs objectifs en venant en Amérique et de leurs souhaits pour cette terre et ces habitants. Ils racontent qu’ils sont des gens paisibles ayant fait un long voyage, envoyés par leur roi et le pape pour représenter Dieu ainsi que le peuple Espagnole en Amérique auprès des Indiens. Ils leurs demandent de la nourriture et de l’or et ils cherchent à les christianiser en utilisant la menace. Cependant les Indiens répondent que, selon eux, s’ils étaient des gens paisibles, « ils n’en portaient pas la mine ». De plus ils disent qu’ils leurs donneront la nourriture et l’or dont ils ont besoin du moment qu’ils leurs laissent le nécessaire pour leurs rituels religieux. Ils ajoutèrent que, bien que séduit par l’idée du Dieu unique, ils n’abandonneraient

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