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En Quoi La Mort Est-elle Insupportable Pour Jaccottet ?

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Par   •  13 Novembre 2012  •  1 218 Mots (5 Pages)  •  1 611 Vues

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En quoi la mort est-elle insupportable pour Jaccottet ?

Philippe Jaccottet a vécu des épreuves difficiles dans sa vie, notamment la mort de son beau-père, qu’il a dû assister, étant à l’agonie, et celle de sa mère qui se trouvait dans un état critique lors de la rédaction de Chants d’en bas. La mort est omniprésente dans son recueil. Au début il s’agit d’un recueil sombre, où le dialogue avec les morts est possible, puis le poète et la mort se font face. La mort lui apparaît comme étant insupportable dans ce recueil. Nous verrons alors dans un premier temps que c’est à cause de la mort des êtres qui l’entourent. Puis, pour finir, il s’agira d’étudier l’appréhension qu’il a de sa propre mort.

Tout d’abord, Jaccottet commence son recueil par Leçons, écrit juste après la mort de son beau-père agonisant. C’est un homme absent et le poète éprouve les souffrances de celui qui meurt.

Le poète inclut son beau-père dans son premier poème, celui-ci se trouve « dans l’angle de la chambre ». Cette présence de quelqu’un qui n’est plus, peut paraître menaçante. Les demandes qu’il lui fait plus tard sont inutiles car le dialogue est rompu, est vain : « Qu’il se tienne », « Qu’il mesure ». Plus loin, on remarque que ce qui les sépare est très fort puisqu’un poème le concernant est entre parenthèses (p.18). Personne ne peut soutenir Jaccottet, les conditionnels le précisent : « Qui serait jour et nuit autour de moi comme un manteau / Ne pourrait rien contre ce feu, contre ce froid ».

Le poète décrit sa douleur, ainsi que des sentiments de torture. Jaccottet devient alors son propre bourreau, il souffre à travers l’agonisant : « cette chambre où nous nous serrons est déchirée / notre fibre crie ». La mort, c’est le stade où l’on n’a plus de nom : « Déjà ce n’est plus lui ».

Aussi, la vision du disparu est impossible, ce qui n’est pas le cas de la mère.

Chants d’en bas est rédigé lorsque sa mère se trouvait dans un état critique. La vision effroyable de la mère défunte se double d’un désir interdit.

En effet, la vision est importante : le premier poème évoquant sa mère commence par « Je l’ai vue ». Ensuite, on y trouve une vision plus dramatique du personnage. Cette vision plonge le poète dans l’obscurité. Mais voir ne suffit pas, il faut désormais accepter que, ce qui jadis donnait la vie, n’est rien d’autre aujourd’hui qu’un squelette : « cette barque d’os qui t’a porté ». C’est un échec pour le poète.

L’acceptation de la mort qui s’était traduite dans Leçons par une violence inouïe, se retrouve dans Chants d’en bas par une sexualité tout aussi violente. Celle-ci exprime le sentiment de culpabilité dont est épris l’auteur. Le poète doit accepter de regarder la morte en face afin de recouvrir la vue : « Si la vue du visible n’est plus soutenable, si / la beauté n’est vraiment plus pour nous / - le tremblement des lèvres écartant la robe -, / cherchons encore par-dessous, / cherchons plus loin, là où les mots se dérobent ». Il y a là un jeu de mots entre « robe » et « dérobent ». Cela signifie peut-être qu’il faut que la robe tombe afin d’atteindre ce qui se dérobe. Un poème ensuite se montre particulièrement violent dans l’approche du désir : « On aura vu aussi ces femmes […] / sous leurs crinières de jument, fougueuses, / avec

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