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Dissertation - Voyage au bout de la nuit

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Par   •  2 Décembre 2015  •  Dissertation  •  1 863 Mots (8 Pages)  •  3 244 Vues

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Avec un livre tel que le voyage au bout de la nuit, Céline a bel et bien secoué le monde, réveillant les gens d’un coup sec… Pourtant il prétend que « la réalité est un cauchemar continuel », affirmant ainsi que la réalité est fondamentalement négative, ne cessant jamais de l’être. Cet énoncé présente une contradiction intéressante si l’on note qu’un cauchemar concerne un univers fictif, celui du rêve, alors qu’ici, le cauchemar est utilisé par Céline pour qualifier la réalité. Véritable écrivain pamphlétaire du XXe siècle, Louis Ferdinand Céline met une claque au monde en publiant, en 1932,le Voyage au bout de la nuit , roman retraçant le parcours du jeune Bardamu au travers de son engagement à l’armée, son travail en Afrique, ses aventures amoureuses, son travail en tant que médecin, etc… Dans ce roman fictivautobiographique, Céline fait découvrir au lecteur à travers les yeux de Bardamu, une réalité dure et négative, traitant de nombreux thèmes l’ayant marqués tels que la guerre, l’amour, la bêtise humaine, le racisme et d’autres encore dont je parlerai plus tard. Il est en effet probable qu’en refermant le voyage au bout de la nuit, le lecteur énonce une conclusion aussi négative de la réalité que Céline et c’est à la lumière de certains éléments biographiques de sa vie de ainsi qu’en illustrant grâce à des propos et thèmes du livre que je vais tenter d’expliquer pourquoi il a pu dire que la réalité est un cauchemar continuel. Je mettrai tant que possible les vies de Bardamu et Céline en parallèle, me permettant ainsi de compléter des éléments de pensée de Céline qui transparaissent à travers le personnage de Bardamu dans Le voyage au bout de la nuit.

« Je dois vous avouer que je n’ai pas beaucoup de grandes joies. Je serai content quand je mourrai. » (Louis-Ferdinand Céline, 1961) Le ton est tout de suite donné, Céline se souvient des évènements négatifs de sa vie lorsqu’il est interrogé sur celle-ci. Il explique lors de cette même interview que des malheurs, par contre, il a tout vécu.

C’est de la guerre que je commencerai à parler pour illustrer ses propos affirmant que « la réalité est un cauchemar continuel ». En 1912, Céline s’engage dans l’armée et vit les atrocités de la première guerre mondiale. Ces évènements marquants se retrouvent dans le récit de Bardamu qui relève dans la guerre différents aspects dérangeants qui laissent penser que la réalité de la guerre ressemble effectivement à un cauchemar : D’une part, l’absurdité des ordres militaires donnés. On peut voir ceci dans le livre lorsque Bardamu est à la guerre et doit trouver Barbagny : « J’avais évidemment encore moins envie que personne de retrouver son Barbagny, dont il nous parlait d’ailleurs lui-même au hasard. »(Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, 1952, p.23) On peut voir ici que les ordres donnés ne sont donnés que pour montrer le pouvoir des supérieurs mais sont sans fondement et ne servent qu’à accentuer la lourdeur de la guerre. Ensuite, Céline présente la brutalité à travers des descriptions crues, montrant à quel point la guerre peut changer l’homme et combien les visions qu’un homme voit à la guerre sont proches de celles d’un cauchemar. « Sur des sacs et des toiles de tentes largement étendues et sur l’herbe même, il y’en avait pour des kilos et des kilos de tripes étalées, de gras en flocons jaunes et pâles, des moutons éventrés avec leurs organes en pagaille, suintant en ruisselets ingénieux dans la verdure d’alentour (…) On tuait le dernier cochon quelques pas plus loins. Déjà quatre hommes et un boucher se disputaient certaines tripes à venir. » (Ibid., p.20-21) Ici, Céline met en évidence la brutalité des visions qu’offre la guerre à Bardamu et les instincts animaux qui surgissent chez les hommes lors de celle-ci. Le personnage de Bardamu est pourtant incapable de rester insensible à cette vision et termine le passage en disant « la guerre ne passait pas », ce qui nous renvoie à l’énoncé, donnant l’impression d’un cauchemar sans fin. On peut voir à différents passages que Bardamu songe fuir la guerre, la qualifiant de « foutue énorme rage qui poussait la moitié des humains […] à envoyer l’autre moitié vers l’abattoir » (ibid., p.50), notamment lorsqu’il rencontre Robinson ou encore lorsqu’il discute avec Lola. Lorsqu’enfin il parvient à quitter la guerre, il se retrouve confronté à un autre cauchemar : La maladie.

« La guerre et la maladie, ces deux infinis du cauchemar » (Ibid., p.418) Ayant mis en évidence l’aspect cauchemardesque de la guerre, Bardamu lui-même me suggère de parler de la maladie pour poursuivre l’explication des dires de Céline. Céline explique lors d’une interview qu’étant jeune, il avait encore peur de la mort, il avait encore des illusions et l’instinct de vivre. Ainsi, lors de sa sortie de la guerre, on suppose que Céline était encore plein d’espoir. Malgré cela, il a été rapidement confronté à la maladie puisque celle-ci est la cause de sa sortie du militaire. Une fois de plus, on peut trouver un parallèle entre la vie de Céline et de son personnage dans le voyage au bout de la nuit. Céline a ensuite encore connu plusieurs fois la maladie durant sa vie, notamment blessé durant la guerre, le forçant à quitter le front, puis lors de son travail en Afrique, raison pour laquelle il rentre en France. Dans les deux cas, on peut voir que la maladie l’a forcé à mettre fin à un projet en cours, on peut donc comprendre son sentiment

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