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Dissertation Cage d'oiseau et Les corbeaux

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Par   •  27 Janvier 2020  •  Dissertation  •  860 Mots (4 Pages)  •  1 520 Vues

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A Sujet de dissertation critique

A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.

En premier lieu, les deux poètes évoquent le thème de la fatalité à travers la mort. Dans l’œuvre Cage d’oiseau de Garneau, il décrit qu’il se fait consumer par l’oiseau lui-même. La mort est la seule option possible, elle symbolise l’oiseau détenu à l’intérieur de son corps. L’extrait suivant le démontre : « Il ne pourra s’en aller / Qu’après avoir tout mangé / Mon cœur / La source du sang / Avec la vie dedans. » (v.19-23) Cette gradation, montre, sans aucun doute que l’oiseau ne s’enfuira pas tant que l’auteur ne sera pas mort. De plus, dans l’œuvre Les corbeaux de Nelligan, la mort est aussi présente sous forme d’un corbeau. Elle s’attaque à lui. « Déchirant à larges coups de bec, sans quartier / Mon âme, une charogne éparse au champ des jours / Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier. » (v.12-14) Cet extrait nous permet de comprendre que le corbeau ronge son âme. Nelligan décrit son âme comme « une charogne éparse » (v.13) cela signifie qu’il était déjà mort de l’intérieur, peut-être dû à une maladie. C’est ainsi que les deux auteurs abordent une même vision de la fatalité, par la mort.

En deuxième lieu, les poèmes Cage d'oiseau et Les corbeaux se distinguent par la provenance de la menace de la mort. Dans le poème de Garneau, la mort est prisonnière en lui, car il est gravement malade. Cette citation le traduit : « Je suis une cage d’oiseau / Une cage d’os / Avec un oiseau / L'oiseau dans ma cage d'os / C'est la mort qui fait son nid » (v.1-5) on remarque que l’oiseau vit en lui et qu’il lui a dévoré son âme petit à petit. Aussi, il utilise une métaphore pour comparer son corps à une cage dont il se sent détenu. Ce qui fait donc de lui, le responsable. Cependant, dans le poème d’Émile Nelligan, la mort provient de l’extérieur de son corps et elle l’inonde. « Ils planaient au frisson glacé de nos ténèbres / Agitant à leurs becs une chair en lambeaux. » (v.7-8) Cet extrait nous amène à comprendre que la mort ne vient pas de l’intérieur de son corps, mais bel et bien des événements externes, symbolisés par des corbeaux. En effet, les corbeaux sont des oiseaux profiteurs, aimant manger de la chair morte. Nelligan a traversé un grand nombre d’épreuves au cours de sa vie qui ont été funeste à son âme. En accordant à la mort, une façon différente de s’immiscer, ces deux auteurs nous présentent deux visions différentes de la fatalité.

En dernier lieu, Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan sont tous les deux des poètes de la solitude, des poètes modernes et marginaux . Bien que les deux poètes n’ont pas la même vision de la vie, la fatalité représente pour les deux, la mort. Dans les poèmes Cage D’oiseau d’Hector de Saint-Denys Garneau et Les Corbeaux d’Émile Nelligan, on remarque que leur vision de la fatalité est réciproque. Ils se servent de l’oiseau comme symbole de la mort. L’un par un oiseau ordinaire et l’autre par un corbeau. Cela est exposé dans les extraits suivants de Garneau et de Nelligan : «L’oiseau dans ma cage d’os / C’est la mort qui fait son nid » (v.4-5) et « J’ai cru voir sur mon cœur un essaim de corbeaux / En pleine lande intime avec des vols funèbres » (v.1-2) . Ces deux poètes utilisent une métaphore pour représenter la mort à travers l’oiseau. Cependant, on retrouve aussi dans ces deux poèmes une différence dans leur vision de la fatalité. Les deux auteurs anticipent différemment la mort. Saint-Denys Garneau s’intéresse à la vie qui vient avant la mort dans son œuvre. On le remarque dans ces vers : « Lorsque rien n'arrive / On entend froisser ses ailes / Et quand on rit beaucoup / Si l'on cesse tout à coup / On l'entend qui roucoule / Au fond / Comme un grelot. » (v.6-12) Cela signifie que l’oiseau à l’intérieur de lui doit se réveiller, s’il ne veut pas mourir. Par ailleurs, Émile Nelligan quant à lui, ne voit que la mort. «N’était autre que ma Vie en loque, aux ennuis / Vastes qui tournant sur elle ainsi toujours ». (v.10-11) Dans ce vers, on remarque que Nelligan ne veut nullement profiter de la vie avant sa mort. En d’autres termes, Garneau démontre qu’il y a une vie avant la mort, que l’on peut en profiter tandis que Émile Nelligan ne démontre que le passage ennuyeux vers la mort. Ainsi, les deux auteurs ont une vision semblable de la fatalité, mais le vivent chacun à leur façon. L’un à travers un oiseau, en voulant profiter de ses derniers instants de vie et l’autre à travers un corbeau, en ne pensant qu’à la mort.

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