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Commentaire de la déclaration Emanuela Pace à propos de Bérénice

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Par   •  27 Septembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 424 Mots (6 Pages)  •  713 Vues

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Commentaire de français

Jean Racine est un dramaturge et poète français du XVII ème siècle considéré par la critique comme l'un des plus grands auteurs français de tragédies. Cet éminent dramaturge de la période classique en France a laissé en héritage une multitude de pièces tragiques qui traversent les époques.

Bérénice est l’une d’entre elles. Elle fut le résultat d’une double commande d’Henriette d’Angleterre, Duchesse d’Orléans, adressée à Racine et Corneille considérés comme deux des trois plus grands dramaturges de leur époque, aux cotés de Molière. Cette dernière fut sujette à des critiques violentes dès sa parution sur scène le 21 novembre 1670, laissant place à une forte polémique sur l’appartenance de cette oeuvre au genre théâtral tragique.

Cette question qui consiste à classer ou non la pièce Bérénice de Racine dans le genre de la tragédie fait encore débat au XXI ème siècle. C’est notamment ce que nous montrent les propos d’Emanuela Pace, assistante de Jean-Louis Martinelli pour sa mise en scène Bérénice en 2001 aux Armandiers, concernant la définition propre à Racine de la tragédie qu’il soutient dans sa préface et qui apparaît comme une riposte aux critiques concernant le genre de sa pièce.

Emanuela Pace explique en effet que la définition de la tragédie de Racine peut apparaître comme une «parade à une éventuelle objection de Corneille » qui se trouve être le rival de Racine concernant l’écriture de Bérénice. Corneille étant connu pour avoir marqué de son empreinte le genre de la tragédie par la création de personnages étant des âmes fortes confrontées à des choix moraux fondamentaux comme Rodrigue dans le Cid qui doit choisir entre amour et honneur familial, Auguste qui préfère la clémence à la vengeance dans Cinna (ou la Clémence d’Auguste) ou encore Polyeucte placé entre l'amour humain et l'amour de Dieu dans Polyeucte martyr. Il pu se sentir vexé de voir que la pièce de Racine fut plus appréciée que la sienne. En effet elle fit salle comble et fut jouée plus de trente fois alors que la version de Corneille n’eut pas les faveurs du public. C’est ainsi que Racine dans sa préface ne s’avisa pas de faire part de sa définition de la tragédie qui ne colle pas au modèle de celle de Corneille, qui lui fait écho aux tournures du Grand Siècle dont il reflète aussi les valeurs comme l’honneur, la bravoure et les grandes interrogations, sur le pouvoir par exemple, la loyauté ou encore le devoir et qui souvent offre un dénouement tragique par le biais de la mort de ses personnages. Ceci est dénoncé lorsque Racine énonce «  Ce n’est point une nécessité qu’il y ai du sang et des morts dans une tragédie ».

C’est ce manque de bravoure, de violence des sentiments et de complexité d’action qui fut reproché à Racine par l’abbé Villars dans sa critique de Bérénine à laquelle Emanuela Pace fait allusion dans sa déclaration.

Ce dernier se vit contrarié par le non respect, à ses yeux, de certaines des règles théâtrales telles que la vraisemblance qui semble manquer à certains moments de la pièce. Pour lui, il est impensable que Titus, qui aimait tant le roi de Comagène, ne lui demanda pas la raison de son départ soudain de Romes ou encore que Titus, qui était connu pour son héroïsme et son honneur, se laisse tant maîtriser par ses sentiments et par l’amour dans la pièce et qu’il montre une trop grande hésitation à accomplir son devoir qui est de rester loyal à son empire, « Il fait tout pour l’amour, et rien pour son honneur. » p117 Dossier Bérénice, explique le critique.

Il trouva également à redire sur l’unité de lieu avec une incohérence sur les lieux des différentes scènes qui semblent être multiples au lieu de se concentrer en un lieu unique comme l’exprime Villars dans sa lettre « il me sembla qu’Antiochus l’expliqua bizarrement, et peu vraisemblablement. » p 116 Dossier Bérénice.

Il juge également les actions trop simples, allant même jusqu’à qualifier certaines d’inutiles telles que l’acte I ou certains personnages lui paraissent désuets comme par exemple Antiochus «  Antiochus demeure sur le théâtre, et n’en fait rien. » p120 Dossier Bérénice. Ce à quoi Racine rétorquera que la simplicité de sa pièce ne transgressait pas les règles tragiques « Ils ont cru qu’une tragédie qui était si

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