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Commentaire Nîmes, Poème du 9 février 1915 de Guillaume Apollinaire

Commentaire d'oeuvre : Commentaire Nîmes, Poème du 9 février 1915 de Guillaume Apollinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Février 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  511 Mots (3 Pages)  •  7 550 Vues

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Guillaume Apollinaire, grand poète du XXème siècle, s’enrôle dans l’armée en 1914 suite à un bouleversement amoureux. Cependant il va continuer à entretenir une correspondance avec son amour qu’il prénomme « Lou ». En 1955 paraît son recueil « Poèmes à Lou », recueil extrêmement moderne pour l’époque et notamment puisqu’il est chronologiquement composé de lettres-poèmes comme Nîmes, 9 février 1915. Malgré la récurrence des thèmes abordés que sont la mélancolie, l’amour et la guerre, il est considéré comme un des précurseurs du surréalisme. Dès lors, on peut se demander comment le poète fait évoluer la poésie du XXème siècle. On verra donc la manière dont Apollinaire a modernisé la poésie au travers d’une nouvelle disposition, un nouvel aspect mais également au travers de son travail sur le contenu et notamment les libertés qu’il s’octroie.

Tout d’abord, ce qui nous frappe est l’aspect du poème : on distingue six calligrammes, somme du mot « calligraphie » et « idéologie » qui met en scène un dessin en rapport avec son contenu. On visualise une image avant d’en lire son contenu, c’est la libération de l’imagination, une valeur défendue par les surréalistes.

D’ailleurs la forme est mise à contribution du sens puisque le contenu décrit dans le texte est parallèlement illustré par le dessin. C’est le cas du calligramme sur Lou où l’expression « œil » dessine réellement un œil.

En revanche, Apollinaire utilise également le calligramme de manière ironique. En effet, son calligramme esquissant un miroir définit un amour à sens unique comme l’atteste l’expression « Toi ma Lou qui me ressembles comme l’inverse reflet » et qui s’oppose à l’image plus ordinaire du miroir qui reflète nos sentiments.

Même s’il est vrai que ce poème d’Apollinaire se démarque par son aspect physique très novateur, force est de constater que le travail sur le fond n’est pas en reste.

De plus, Apollinaire s’est affranchi de toute ponctuation afin de laisser le lecteur s’approprier le texte en lui donnant la rythmique souhaitée. Cette initiative est une sorte de refus de l’esthétique traditionnelle.

Cette liberté d’interprétation est amplifiée par une certaine liberté de contrainte. En effet, Apollinaire n’a pas non plus tenu compte des règles de versification de l’époque et diversifie ses écritures. Ainsi son calligramme représentant Lou illustre très bien cette idée comme le démontre l’expression « Voici l’ovale de ta figure » écrite de manière incurvée ou au contraire l’expression « nez » qui se lit verticalement.

Par ailleurs, dans son calligramme esquissant un canon, Apollinaire fait ressortir les expressions « VIVE LA FRANCE » et « AIMES » en les écrivant en lettres capitales. Ce procédé typographique permet au lecteur et à Lou, la destinataire, d’identifier d’emblée les principaux sujets qui sont ici l’horreur de la guerre et l’amour idolâtre.

En définitif, Apollinaire est parvenu à innover la poésie en inventant un procédé mêlant la littérature et la dimension visuelle. L’amour passionnel est le thème de prédilection des surréalistes comme en témoigne le récit Amour fou d’André Breton, un ami d’Apollinaire qui

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