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Etude du poème Marie de Guillaume Apollinaire

Commentaire de texte : Etude du poème Marie de Guillaume Apollinaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Décembre 2012  •  Commentaire de texte  •  675 Mots (3 Pages)  •  3 722 Vues

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Introduction :

Apollinaire (1880-1918), chantre de la modernité, est l’auteur du recueil Alcools, où le poète juxtapose dans un tout à l’unité problématique des poèmes de factures très diverses.

«Marie» est de forme plus classique que bien d’autres poèmes d’Apollinaire : il se distingue par la régularité de ses vers (octosyllabes), régularité qui n’est troublée que par un alexandrin, lui-même tout à fait classique (v.9 : alexandrin régulier avec césure au sixième pied). Ses rimes croisées alternent rimes féminines et masculines de la manière la plus traditionnelle.

Cet apparent classicisme se retrouve aussi dans le sujet du poème, qui évoque dans la plus pure tradition lyrique l’amour du poète pour une Marie : difficile de ne pas penser aux sonnets de Ronsard.

Dans sa séduisante simplicité, en quoi « Marie » dégage un charme méprisant : celui d’un univers de pureté et d’idéale simplicité ? Mais sa douceur se double d’une mélancolie diffuse - nostalgie de l’impossible.

Nous verrons dans un premier temps comment Apollinaire combine simplicité et ambiguïté dans ce poème apparemment simple mais réellement complexe, puis comment le poème balance entre dialogue et monologue. Nous nous intéresserons ensuite aux modalités du sentiment amoureux ; enfin, nous étudierons le thème du temps, omniprésent dans le poème.

Commentaire :

La présence d’un livre ancien sous son bras l’indique allusivement: au passé, Apollinaire se veut fidèle. Prisonnier d’un amour rêvé autant que vécu, nourri de réminiscences littéraires, Apollinaire aspire à un futur lui aussi rêvé : celui de retrouvailles aux allures de fête chrétienne où Toutes les cloches sonneront. Un mariage, peut-être ? Profondément idéalisés, passé et futur se font face comme deux images aussi merveilleuses et irréelles l’une que l’autre. Cependant le poème se clôture sur un retour désabusé au réel qui nous indique qu’Apollinaire n’est pas totalement dupe de ses fantasmes : Je passais au bord de la Seine […] Quand donc finira la semaine

Apollinaire joue de l’ambiguïté de son projet, qui fait écho à l’inextricable confusion de ses sentiments. Le sentiment amoureux s’exprime sous deux modalités opposées. A la deuxième strophe, Apollinaire inscrit son amour dans le registre de la préciosité, du lyrisme le plus artificiel : Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine. Et mon mal est délicieux L’alexandrin très classique, ainsi que l’oxymore (typique de la poésie galante) du mal délicieux, souligné encore par la diérèse, confère à l’amour d’Apollinaire le caractère d’un sentiment plus littéraire qu’authentique, plus sophistiqué que naturel.

Amour (comme l’a noté Ronsard, Marie contient les mêmes lettres que aimer), mais aussi simplicité campagnarde (le prénom Marie a été longtemps omniprésent lors de la campagne française). Toutes ces connotations virtuelles sont activées dans le poème : la maclotte sautillante que danse Marie petite fille l’intègre à un univers provincial ; elle est aussi la femme aimée ; entre la jeune femme et les innocentes brebis, symboles d’innocence et de pureté christique, le lien se fait d’autant

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