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Extrait du chapitre 6, livre III des Essais de Montaigne

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Par   •  27 Novembre 2012  •  647 Mots (3 Pages)  •  5 058 Vues

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Le texte que nous étudions est extrait du chapitre 6, livre III des Essais de Montaigne tels qu’ils ont été publiés en titre posthume en 1595. Ce chapitre, intitulé des coches, s’engage sur différentes réflexions à propos du voyage, des guerres et des empires romains avant d’aborder le thème de la conquête du nouveau monde. Nous nous demanderons quel regard notre écrivain et philosophe humaniste porte sur cette conquête. Pour répondre à cette question, nous parlerons de sa stratégie argumentative, de son portrait des indiens d’Amériques, et du jugement qu’il porte sur les conquêtes anciennes et modernes.

Montaigne utilise le registre didactique car il cherche à informer son lecteur à la fois sur le thème de son texte (la conquête du nouveau monde), sur les modalités de cette conquête sur le type de civilisation découvert par les européens (peuplade d’indiens et civilisations précolombiennes), enfin sur les différences qui opposent la conquête des modernes aux conquêtes des anciens. Pour renseigner son lecteur, il utilise de nombreuses phrases déclaratives qui sonnent souvent comme des sentences. En effet, son ton n’admet aucunes répliques, il est le plus souvent péremptoire. Ainsi, Montaigne donne le sentiment à son lecteur de délivrer une vérité : « C’était un monde enfant… » ou « l’épouvantable magnificence des villes de Cusco et mexico ». Cependant, on note que ce ton didactique s’associe chez Montaigne d’impliquer son lecteur. Il utilise, en effet, des pronoms personnels et des adjectifs possessifs de la première personne du pluriel « nous », « notre » dans l’idée de prendre parti prenant de son lecteur.

De plus au fil du texte, son ton devient de plus en plus engagé, de plus en plus accusateur quant à la manière dont les européens ont « soumis les indiens à notre discipline ». Ainsi, il finit par utiliser le registre polémique pour toucher son lecteur et le sensibiliser à la cause indienne.

Le lexique de la destruction « rasées », « exterminées », « passés au fil de l’épée », « bouleversé »,… traduit son indignation : Montaigne déplore la brutalité, la violence auxquelles les européens ont conquis les indiens. La multiplicité des adverbes d’intensité et de parallélismes : « tant de », « jamais », renforcent sa critique et le regard pathétique qu’il porte sur ce peuple si sauvagement soumis, si injustement. Le vocabulaire moral « trahison », « luxure », « avarice », « inhumanité », « cruauté », « ambition », « inimité », désigne tous les vices dont on fait preuve les européens.

Ainsi, le jugement que Montaigne porte sur la conquête des modernes relève de la dénonciation : à partir du connecteur d’opposition « au rebour », Montaigne critiques toutes les exactions commise par les européens en énumérant tous les leurs défauts : leur hypocrisie et leur avidité (cf : question rhétorique l.31/32) et la cruauté des européens, à ses yeux plus barbare que ceux qu’ils nomment « sauvages ». Pour accentuer cette critique, il utilise la comparaison « avec les conquêtes antiques » dont il célèbre les finalités. Les tournures mélioratives : « nobles conquêtes », « doucement poli et défriché » manifestent son admiration à l’égard des anciens qui considéraient les conquêtes comme un échange fondé sur l’interaction : la répétition

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