LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Commentaire La Religieuse de Diderot - « Voici le moment le plus terrible de ma vie » - « Et je présentai mon cou. »

Commentaire de texte : Commentaire La Religieuse de Diderot - « Voici le moment le plus terrible de ma vie » - « Et je présentai mon cou. ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Novembre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 177 Mots (5 Pages)  •  3 387 Vues

Page 1 sur 5

La Religieuse de Denis Diderot est un roman publié en 1796 à titre posthume, à une période fortement marqué par le rationalisme des philosophes des Lumières, un mouvement développé au XVIIIe siècle et dont l'un de ses symboles était L’Encyclopédie, un ouvrage dirigé par Diderot et D'Alembert qui, par leur travaux, ont marqués une rupture dans la société. La Religieuse est une oeuvre singulière car rédigé à la première personne et sous forme de mémoire. C'est un roman qui narre les péripéties de la vie de Suzanne Simonin, une jeune fille ayant prononcé des voeux religieux sous la contrainte familiale et qui met en lumière la vie du couvent dans la France du XVIIIe siècle en révélant à un destinataire réel, le Marquis de Croismare, les violences dont elle fut victime.

Dans ce roman-mémoire à visée polémique et anticléricale, Diderot dénonce, dans l'extrait étudié qui débute à partir de « Voici le moment le plus terrible de ma vie » et se termine à « Et je présentai mon cou. », l’intolérance religieuse en décrivant le monde des couvents mais également les persécutions, l'aliénation et la violence qui y règne et ses effets sur l'esprit humain.

Comment Diderot dénonce le despotisme de l’église mais dévoile également l'inhumanité de la rédemption face aux émotions humaines ?

Nous verrons dans une première partie le harcèlement morale et physique des religieuses puis l'humiliation physique que subit Suzanne et enfin, nous analyserons le parallèle entre la terreur et l'évanouissement.

Dès le début du 1er paragraphe de l'extrait, nous savons que le couvent a été informé du procès de Suzanne et que cette dernière attend la venue de l'archidiacre, tandis que les religieuses, rendues haineuses par la mère supérieure, tentent de faire apparaître Suzanne comme folle et possédée : « Voici le moment le plus terrible de ma vie ; car songez bien, monsieur, que j'ignorais absolument sous quelles couleurs on m'avait peinte aux yeux de cet ecclésiastique et qu'il venait avec la curiosité de voir une fille possédée ou qui le contrefaisait. (L.1 à 5) », portant encore la marque des sévices qu'elle a reçu et qu'elle continuera à recevoir : « On crut qu'il n'avait qu'une forte terreur qui pût me montrer dans cet état, et voici comment on s'y prit pour me la donner. (L.6 à 8) ». Des sévices que Diderot souligne lors de l'entrée des religieuses dans la cellule par les paroles sèches et drûs de la mère supérieure : « La supérieure me dit avec une voix forte et menaçante (L.12 à 14) », qui suggère ensuite la soumission : « Levez-vous. Mettez-vous à genoux, et recommandez votre âme à Dieu. (L.15-16) ». Pour Diderot, la mère supérieure incarne l'injustice et l'oppression, car elle veut imposer une attitude à Suzanne et la torture morale excercé sur cette dernière est basée sur l'expiation par la souffrance.

Par ailleurs, on peut noter que les trois religieuses, en comparaison avec Suzanne, sont si glaciales qu'il est possible de les définir et les résumer seulement au regard de leurs fonctions. Elles n'ont aucune personnalité, ni même de qualités intellectuelles, physiques et morales qui puissent être mis en avant, que de suivre les ordres comme le suggère la phrase : « Je regardais avec effroi ses trois fatales compagnes. Elles étaient debout sur une même ligne, le visage sombre, les lèvres serrées et les yeux fermés. (L.23 à 25) » ou encore la vision de Suzanne : « Ces femmes me regardaient d'un air qui marquait la

...

Télécharger au format  txt (7 Kb)   pdf (72.4 Kb)   docx (11.3 Kb)  
Voir 4 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com