Commentaire Britannicus (acte III scène 8)

Commentaire de l’acte III scène 8 de Britannicus

        Dans la scène 7 de l'acte III, Junie confie à Britannicus que Néron était caché lors de leur première entrevue. Ce tête-à-tête, au cours duquel le jeune prince est rassuré sur les sentiments de sa bien-aimée, est interrompu par l'arrivée de Néron, prévenu par Narcisse. C'est alors la première et la seule fois de la pièce que les trois personnages sont ouvertement réunis: fort de son amour, Britannicus se dresse contre son frère et l'affrontement montre ainsi le courage, peut-être aveugle, du prince face à l'empereur. Nous analyserons donc comment Britannicus s'oppose à Néron en observant d'abord que la confrontation des frères s'ouvre sur l'affront de Britannicus. Puis nous verrons que l'extrait est construit en miroir, et renvoie ainsi face à face Britannicus et Néron. Enfin, nous montrerons que l'imprudence dont fait preuve le héros le mènera à sa perte.

        Du vers 1037 à 1040, Britannicus, piqué au vif par la rhétorique de Néron ; «Qu’il faut qu’on me respecte, que l’on m’obéisse ? » lui rétorque qu’il sont égaux et qu’il peut légitimement prétendre au titre d’empereur et par la suite épouser Junie comme il l’entend ;

« Ils ne nous on pas vus l’un l’autre élever.

Moi pour vous obéir, et vous pour me braver. » 

La réplique est sèche et marqué par le chiasme ; « Moi pour vous obéir, et vous pour me braver. » qui met en valeur le « Moi » et le « Vous ».

Avec une certaine rhétorique, Britannicus, que l’ont trouvait assez naïf, s’engage dans un sujet ambigu, à savoir si Néron agit bien en dépit des lois de Rome (vers 1047 à 1051) ; 

« Rome met-elle au nombre de vos droits

Tout ce qu'a de cruel l'injustice et la force,

Les emprisonnements, le rapt et le divorce ?

Rome ne porte point ses regards curieux

Jusque dans des secrets que je cache à ses yeux.

Imitez son respect. » 

À partir du vers 1050, le ville de Rome n’est évoqué qu’avec le pronom « elle ». C’est donc une personnification de l’Urbs.

Britannicus, humilie Néron jusqu’à qu’il craque et se décide à appeler sa garde. La réplique clé, celle qui déclenche l’ire de Néron est la dernière ;

« Je ne sais pas du moins épier ses discours.

Je la laisse expliquer sur tout ce qui me touche,

Et ne me cache point pour lui fermer la bouche.»

        Dans la stichomythie (vers 1050 à 1059) Britanniques pareil à un boxeur, il enchaîne des répliques courtes et des arguments le favorisant et décrédibilisant Néron à la façon de coups de poings.. Comme dans un combat, Britannicus est l’énergique, il à le dessus sur Néron qui peine à tenir debout et Junie l’arbitre partiale. Un combat perdu d’avance pour Néron si il n’appelle pas sa garde à l’aide.

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