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Boule de suif, Maupassant

Commentaire de texte : Boule de suif, Maupassant. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Septembre 2017  •  Commentaire de texte  •  920 Mots (4 Pages)  •  2 289 Vues

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D’abord, Maupassant utilise un style d’écriture propre aux réalistes. Une description minutieuse de la réalité est une caractéristique spécifique aux auteurs de ce courant littéraire. La description de la nourriture de la femme de Loiseau met en relief le désir de représentation exacte de la réalité par l’auteur : « […], pour indiquer qu’un lièvre en pâté gît au-dessous, une charcuterie succulente, où de blanches rivières de lard traversaient la chair brune du gibier, mêlée à d’autres viandes hachées fin[1]. ». La métaphore filée qui compare le lièvre à une charcuterie succulente et son lard à une rivière, a pour effet d’éveiller le sentiment de la faim chez le lecteur. Par la description du pâté, Maupassant parvient à faire imaginer visuellement la nourriture et à faire saliver par son aspect savoureux. Les écrivains réalistes sont comparables à des observateurs. Leur désir est de décrire avec le plus d’exactitude possible ce qui se trouve devant leurs yeux. Cette particularitée de l’écriture réaliste provient de la réaction des auteurs par rapport au courant romantique, qui décrivait les choses telles qu’elles devraient être, plutôt que telles qu’elles sont en réalité. Ils optent préférablement pour les détails et la minutie, plutôt que pour le superflu. Selon Maupassant, la seule manière de faire ressentir au lecteur les mêmes sentiments que l’auteur, c’est de reproduire avec finesse et exactitude ce que ce dernier a devant les yeux. De plus, tout comme les auteurs réalistes, Maupassant utilise le mot juste. La description de l’ambiance qui règne lors de la dernière soirée à l’auberge met l’accent sur la recherche du mot exacte par l’auteur : « […], et l’atmosphère qui s’était peu à peu créée autour d’eux était chargée de pensées grivoises[2]. ». L’utilisation de l’adjectif                  « grivoise », plutôt qu’immorale par exemple, donne plus d’impact à la phrase. Cet adjectif qui signifie être impudique, indécent et très libre dans ses mœurs et dans ses paroles, permet à l’auteur de s’exprimer de manière plus précise tout en économisant le nombre de mots. Pour les réalistes, l’utilisation du mot juste permet de se rapprocher de la vérité et des émotions réelles. Cette manière d’écrire est en réaction aux courants romantique et symbolique qui utilisent un vocabulaire complexe et trop difficile à déchiffrer. Pour Maupassant, la recherche des mots justes est très importante, car peu importe ce que l’auteur souhaite dire, il n’y a qu’un mot ou un verbe qui permet une image exacte et complexe des faits réels. Bref, le style d’écriture de  Maupassant dans cette nouvelle correspond à celui du courant réaliste notamment par : l’utilisation du mot juste et la description détaillée des observations de l’auteur. Cette nouvelle n’est pas seulement une œuvre réaliste par le style d’écriture de Maupassant, qui correspond à celui des réalistes, mais également par le désir de l’auteur de la rendre la plus vraisemblable possible. 

Ensuite, Maupassant tente de créer un reflet de la réalité. Dans cette nouvelle, la structure narrative est objective. La narration ainsi que la focalisation externe mettent l’accent sur le désir de l’auteur de refléter la réalité : « Aussitôt un grand soupir de soulagement sortit de toutes les poitrines, une allégresse parut sur les visages[3]. ». Ce type de narration et de focalisation contribuent à rendre  la nouvelle la plus objective possible. Le narrateur distingue seulement les faits et gestes des personnages plutôt que leurs pensées et leurs personnalités. Les auteurs réalistes souhaitent se rapprocher le plus possible de la réalité de l’époque. Cette proximité avec les faits véritables est accessible pour eux par l’utilisation d’une narration et d’une focalisation externe. Plutôt que d’expliquer longuement l’état d’esprit des personnages, les réalistes montrent la psychologie par les actions. Ce désir d’objectivité est en réaction au courant romantique, qui est trop subjectif, et au courant symboliste, qui est trop spirituel et intériorisé. Pour Maupassant le narrateur se doit d’être objectif, car comme dans la réalité, la personnalité et la psychologie sont perceptibles que par les actions et les paroles. Ce sont eux qui sont le reflet de la véritable nature d’un être humain. Aussi, Maupassant crée l’illusion du réel en incluant des personnages historiques et un temps précis à sa nouvelle. Le champ lexical de personnalités ayant déjà existé, ainsi que celui du temps : « Cléopâtre », « Bonaparte[4] »,  « Pendant tout l’après-midi », « au dîner[5] »,  montre le désir de l’auteur d’ajouter de la vraisemblance au texte. Le fait d’utiliser des personnages connus plutôt qu’imaginaires et d’écrire la nouvelle de façon linéaire ajoute de la crédibilité à la nouvelle, en plus de la rapprocher de la réalité de l’époque. Les réalistes font refléter un temps qui est crédible pour permettre une progression linéaire de la nouvelle.  L’ajout de personnages historiques ainsi que le respect de l’ordre chronologique sont des caractéristiques qui rendent la nouvelle davantage vraisemblable pour les écrivains réalistes. Maupassant souhaite pour sa part dépeindre la réalité en introduisant, tout comme les autres auteurs de ce courant, des personnages historiques qui lui sont familiers. Pour recréer des images exactes de la vie, cet auteur croit également que tous les évènements doivent s’enchainer de façon chronologique. Enfin, par une structure narrative objective et des personnages historiques ainsi qu’un temps crédible, Maupassant parvient à dépeindre la réalité.

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